BEGONE FROM MY SIGHT → [PV : Yuhki.]

Le vent s'insinuait doucement au creux de son cou, le long de sa nuque. Les yeux fermés, sa peau opalescente et son corps s’emplissaient de doux frissons à travers son long manteau beige et ses pieds nus. Un léger sourire sur son visage, quel agréable euphémisme, se sentir comme chez sois dans un tel endroit, c'était tout elle. Installée au sommet d'une mausolée abandonnée au fond du cimetière, elle contemplait ce que personne ne se donnait peine à prêter attention, cette nature enivrante. L'apaisant mouvement du feuillage la berçait paisiblement. Elle enviait ces corps enfouis sous terre d'entendre cette beauté, et de pouvoir se permettre de dire qu'elle leur appartenait. Ses pensées s'atténuaient, se laissant vite distraire par cette course de fourmis sur la mausolée. Jamais réfléchie bien longtemps, elle s'amusait de cette scène. La plus mignonne serra la gagnante, elle l'avait décidé. Ses jambes se laissaient bercer par le vent.

Quelle mauvaise perdante. Frustrée, étendue sur le dos, elle se laissait charmer par le chant des oiseaux, pour finir par s'endormir en tenant sa peluche dans ses bras.  
Un vent glaciale l'a réveilla de son sommeil, agréable, excitant. Les oiseaux ne chantaient plus, le ciel, assombrit. Plus aucun bruit, ou presque.

Des pas lourds, puissants, intimidants résonnaient autour d'elle. Une silhouette sombre et imposante au loin.

Elle avait prit l'apparence d'une couleuvre, d'une discrétion déroutante. Une pluie impétueuse s’abattait sur eux. Cette eau ruisselait sur ce corps oppressant, charismatique. Qui était-il ?  Sans s'en rendre compte, elle reprenait doucement forme humaine, absorbé par cet homme intriguant. Le corps dénudé et trempé, elle ne voyait que lui. Elle se perdait dans ces gouttent qui galbaient parfaitement cette silhouette, agacée de voir que le Monde tournait si bien autour de lui. Elle n'arrêtait pas de le regarder, pas une seule parcelle de ce corps ne lui échappait. Même trempé, il restait d'une élégance remarquable.

Yuhki ne bougeait plus, debout, le regard pesant, nue, son ourson à la main.

Sort de ma tête.

Délectables battements de Coeur. C'était le seul son qu'elle se permettait d'écouter, douce et parfaite mélodie résonant en elle. Délicat poison qui vibrait dans tout son corps. Les siens s'étaient estompés, laissant toutes places à cet inconnu. Elle en oubliait d'être elle, elle se sentait lui. Elle respirait à travers les battements de son corps, elle vivait par les palpitations de son Coeur. Atmosphère oppressante. Inconnu fascinant. Chaque région qu'elle dessinait d'un mouvement de regard, son corps frissonnait en symbiose. Une vague d'énergie la déchirait. Que lui avait-il fait ? Pourquoi était-elle ainsi ? Effrayant ou enivrant ? Délicieux. Le cimetière ne lui a jamais parut aussi doux et sécurisé. Qu'importe ce qui lui arriverai, rien ne pourrait l'atteindre à ce moment même. Elle le suppliait de venir à elle, elle le suppliait de partir. Le voulant près d'elle, loin d'elle. Désorientée, aucunes pensées ne lui paraissaient sensées. Sa chair la brûlait, ses membres se contractaient.
Regard écrasant. Posture affirmée, virilité imposante et autoritaire. La ligne qu'il avait dessiné de ses yeux n'était plus là même, à la frontière, le corps de la gamine. Il avait conscience de ce qu'il lui provoquait et il en jouait. Amusé, garant de l'image qu'il dégageait, il aimait ça.
Elle ne pouvait que se régaler de cette scène, tout le Monde le savait, elle adorait ça. Elle détestait simplement le montrer, trop mal à l'aise pour ça, sans parler d'une timidité excessive. Pourquoi lui ferait-elle le plaisir de lui montrer ses faiblesses ? Camoufler, dissimuler, duper.
Regard pimpant. Lèvres humides. Elle plongeait ses grands yeux dorés dans les siens sans attendre. Livrant un guerre entre eux, bataille excitante, dopante.
Alors qu'elle se retournait d'un calme écœurant, sa voix douce et amusée s'exprimait.


Son regard glacial l'intimidait. Son corps frais la brûlait. Elle baissait les yeux, les joues rosées. Le regard perdue, extasiait les douces larmes des cieux qui s’abattaient sur sa peau. Elle reprenait effarement esprit, nudité dévoilée.

Embarrassée, gênée, elle se hissait sur la pointe de ses pieds pour se retourner. Deux pas en avant. Une silhouette envolée. Une couleuvre dessinée, ombre ondulant sur le sol. Elle se dissimulait derrière une tombe, non loin de là. Doux brouillard, dévoilant sa toison émeraude, ses reins étourdissants. Elle était assise à trois tombe de l'homme.
Voix douce et suppliante.


Elle exhibait sa peluche en direction de la mausolée au fond du cimetière. Puis caressait du bout des doigts son Ourson, patiemment. Elle tendait doucement l'oreille. Dos à lui.