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| Fuck repercussions, that don't mean shit to me → [PV : Mesy.] | |
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| Sujet: Fuck repercussions, that don't mean shit to me → [PV : Mesy.] Mar 16 Fév - 18:24 | |
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| | | | Sujet: Re: Fuck repercussions, that don't mean shit to me → [PV : Mesy.] Jeu 18 Fév - 17:15 | |
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Courir. Encore et toujours. Inlassablement autant pour une survie qui devenait vide de sens que pour un but, une vengeance qui, bientôt, aurait fini de ravager le peu d'humanité qui persistait encore au fond de ses tripes. Les souvenirs affluaient en masse, ramenant si souvent des morts à une réalité presque tangible, ne faisant que ressasser ce que l'étoile cherchait tant à oublier. Pourtant plus fortement que la veille, ils s’enlisaient inévitablement dans l'entité, réveillant ses instincts les plus noirs qui depuis longtemps déjà, grondaient farouchement, cherchant une liberté qu'on avait brimée, destituée. Ses cris d'agonies résonnaient bruyamment, venant mourir contre ses tympans jusqu'à sortir l'ancienne arme anti-Crépuscule de son sommeil. Comme toujours, l'orbe solaire était déjà allé mourir de l'autre côté de la Terre, laissant l'astre lunaire prendre le dessus.
La fugitive s'était levée lourdement, sortant avec la seule envie de détruire ce qui pourrait l'être, muée par un élan de rage qui obscurcissait son jugement premier d'humaine. C'est l'Homme qui avait créé la monstruosité qui se dessinait dans les ruelles sombres, arpentant dangereusement les lieux de ses orbes de sang, attendant le premier faux pas pour arracher radicalement l'existence d'un simple mortel. Sans pitié, sans compassion, sans peine. C'était le prix à payer pour avoir déshumanisé une étoile. Les soirs se faisaient calmes dernièrement, sentant que le vent tournerait bientôt, mais pas assez instinctif pour voir que le vent avait déjà tourné jusqu'à être acculée dans un immeuble par la brigade des anti-Crépusculaire.
La peur n'avait guère pris son cœur, l'entendant battre calmement alors que, plantée devant une fenêtre du second étage, ses mains se tenaient entre elles dans son dos, patientant. Son faciès se détériorait dans une mine sombre, nuageuse, rageuse d'être ainsi interrompu dans ses affaires actuelles et déjà l'un de ses pieds semblait taper le tempo de sa colère sur le sol. Un imperceptible grognement passait ses lippes, captant rapidement que l'escouade grimpait les marches pour rejoindre la princesse de la destruction. Bien loin de venir la sauver, sans nul doute essaieraient-ils vainement de la capturer. Les hommes n'apprenaient jamais. Lentement ses mains ouvraient la fenêtre, laissant l'air frais qui se dessinait dehors, s'insinuer dans les lieux. La crinière ébène virevoltait légèrement, venant caresser la peau de son visage. C'était agréable et l'odeur de la Mort pourrait ainsi se dissiper dans les ruelles proches, alertant les plus faibles, démontrant la suprématie de la bête qui régnait ici la nuit.
Une suprématie écrasante qui ne tardait pas à débarquer, dominant la scène actuelle qui se déroulait.
4 & 5 : CONTACT. CONTACT !
Rapidement l'étoile faisait un virage à 90 degrés, sa peau se craquelant subitement pour laisser apparaître une mare de sang qui déjà s'échappait avidement de son avant-bras gauche, créant un rempart pour les balles. Le bruit métallique de ces dernières venait frapper lourdement le sang cristallisé, le brisant légèrement. C'était suffisant, laissant le mur de sang s'étaler pour repeindre la pièce, un laps de temps qui laissait entrevoir son corps défiguré, invoquant la totalité de son pouvoir dans un sentiment instable de rage à satisfaire. Une vague forme de liquide acre s'élevait, rendant rapidement la salve de balles à ses assaillants, détournant leur attention pour arriver une demi-seconde plus tard devant le seul qui tenait encore debout, des lames prenaient forme sur ses avant-bras, signe annonciateur d'une fin rapide et sans bavure. Alors agilement, son corps se faufilait, déchirant d'un coup net l'abdomen. Un soupir de satisfaction se profilait alors, regardant le dernier survivant s'affaler lentement sur l'étendue rouge qui habillait à présent la pièce. Une main venait naturellement remettre sa crinière ébène en arrière, essuyant les traces venues ternir sa peau.
Lentement les battements de son cœur se calmaient, inspirant longuement, expirant profondément. Ses orbes parcouraient les lieux tranquillement, oubliant de rester sur ses gardes. Seule l'odeur de la Mort régnait encore. Alors immobile, l'étoile fixait son carnage, froide et bientôt la réaction naturelle de son corps face à tout ceci. Les cratères apparaissaient déjà naturellement, recouvrant sa peau. Cependant, une respiration semblait toujours se mouvoir sur l'un des officiers, faisant déjà un pas dans sa direction pour l'annihiler totalement. Rien ne devait survivre à la monstruosité de sang, mais un mouvement extérieur venait faucher soudainement ses appuis, tombant lourdement au sol avant de pouvoir réagir ou comprendre. La coupure nette de sa respiration vibrait dans un léger cri, une seconde de trop qui condamnait la jeune femme à se retrouver subitement bloqué par un amas de chair humaine nauséabonde. Sa voix résonnait à l'intention d'un micro, la prisonnière se débattant vainement pour lui faire payer cette humiliation, mais trop faible à présent pour rivaliser pleinement.
« Lâche-moi tout de suite et peut-être que j'épargnerais ta MISÉRABLE vie ! »
La froideur de l'homme, l'aura qui se dégageait de ses pores, un sentiment néfaste prenait ses tripes, ne supportant aucunement sa gestuelle supérieure. La fierté de la Crépusculaire se déchaînait et déjà un doigt immobile, coincé par ses soins, faisait apparaître une bille de sang, essayant de viser un tendon quelconque pour le déstabiliser. Viser relevait actuellement du miracle, finissant par la lancer pour toucher un meuble plus loin. Peine perdue. Un grognement se frayait à nouveau un chemin entre ses lippes, tournant son regard dans sa direction autant que possible, le dévisageant un instant, furieusement. Des menaces de mort pointaient le bout de leur nez, mais sa voix se stoppait rapidement, plissant les sourcils. Un sentiment perturbant prenait l'entité, chamboulant quelque peu sa conscience. Déglutissant dans un faciès ennuyé autant que haineux, des réponses prenaient place dans son incompréhension alors que les secondes s'écoulaient. Une réalité qu'elle ne voulait aucunement accepter, s'imposait rapidement dans son esprit.
Son humain.
Dans un élan de défense autant que de rejet, la jeune femme tentait à nouveau de reprendre l'un de ses bras, oubliant la quelconque douleur que ce dernier pourrait insinuer dans son être. Parce que l'étoile avait l'habitude des douleurs aussi faibles qu'un bras qui se disloque.
« Lâche-moi putain !! Éloignes-toi de moi tant qu'on peut encore faire machine arrière !! T'es pas mon humain, je le refuse, dégage bordel !! »
Sa voix trahissait l'horreur que cette révélation changeait dans le monde de ténèbres de la crinière ébène. Le seul humain qu'elle ne pouvait tuer. Le dernier qui se tiendrait debout sur sa route. Cette chose qui arrivait à la maîtriser actuellement tant sa faiblesse se faisait voir sans son pouvoir. Non. Elle ne voulait pas. Jamais.
Amnesia: Ici Rosenberg. Observer 1 reste en stand-by jusqu'à l'arriver des renforts. Assure-toi de ne pas la laisser s'enfuir. Et la prochaine fois, écoute ce que je te dis et ne fais rien, imbécile !
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| | | | Sujet: Re: Fuck repercussions, that don't mean shit to me → [PV : Mesy.] Mer 24 Fév - 1:10 | |
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| | | | Sujet: Re: Fuck repercussions, that don't mean shit to me → [PV : Mesy.] Ven 26 Fév - 12:44 | |
| Le néant se dessinait, englobant son monde, l'enroulant de son vide sans fin. Sa voix résonnait inlassablement, se souvenant aussi bien de son ton que de la manière dont tout ceci fut étrange. Cet homme avait changé, décidant de ne pas livrer la suspecte à la brigade des antis, mais surtout la jeune femme était dans l'échec. La perfectionniste prenait un lourd impact sur cette fierté qui armait son entité. Le réveil serait sans nul doute amer. Une légère douleur semblait se répandre dans tout son être d'ailleurs, propageant la réalité qui, bientôt, ramenait l’Étoile à cette dernière. Ses orbes s’entrouvraient lentement, remarquant que la nuit était toujours présente ou bien était-ce l'étau qui retenait ses mouvements qui relatait cette noirceur tant aimée. L'un fut plus désirable que l'autre, la pensée d'avoir été laissée sur place bien meilleure que celle d'être à présent enfermée. Clignement frénétique des paupières, cherchant à retrouver une vision adéquate. Et un grognement sourd sifflant soudainement.
Enfermée dans une armoire. Si pathétique. Déjà ses pieds s'armaient, frappant de toute cette force inexistante qui arpentait son corps sur la porte. Un tremblement, signe d'espoir, parcourait le bois, mais ce fut mince. Un espoir vain. Ses sourcils se fronçaient naturellement, le sentiment de haine revenant au galop, rongeant ses tripes. Bêtement entêtée et acharnée, ses pieds revenaient martyriser le bois violemment, frénétiquement, ne réfléchissant guère plus à cet instant, aveuglée par son sentiment de vengeance envers cette personne, cet humain... Son humain. Les minutes semblaient s'écouler dès lors, animée par les bruits incessants de ses membres fins qui tentaient stupidement d'ouvrir une voie vers la liberté. Et les minutes s'écoulaient encore. Puis finalement le silence. Seule sa respiration fendait encore l'air ambiant suivit cependant d'un nouveau grognement. Son regard se détachait de la sortie un instant, observant les lieux de fond en comble pour trouver une échappatoire, mais une armoire n'offrait guère plus qu'une porte en général.
Une bête en cage, tout bonnement. Sauvage et irréfléchi. Alors à nouveau le boucan recommençait, cherchant de la force dans toute son entité, une force qu'il était bien vain de prier ou d'y croire. La crinière ébène était faible. Si faible. Et les cratères qui se dessinaient sur sa peau, courant sur ses traits n'avaient de cesse de lui rappeler qu'un jour au minimum devrait passer avant d'avoir l'espoir de pouvoir compter dessus à nouveau. Un jour ce fut trop long, bien trop et l'impatience de l’Étoile se faisait sentir. Prise dans sa rage et cette haine aveuglante contre la sous-espèce qu'était les hommes, la jeune femme oubliait dès lors de songer à écouter les alentours, de savoir si une autre entité parcourait ou non les lieux. Un instant le silence fusait à cette idée, attendant quelques secondes, mais le néant à nouveau.
Il n'était pas là.
Soupirant longuement, ses orbes se fermaient un instant, réfléchissant pour la première fois depuis son éveil. Les solutions manquaient, les idées également, son corps tirant, se parcourant de cette douleur si caractéristique à l'utilisation de son don. Le sang manquait, une faim sans nom se faisait sentir, son estomac se rétractait, demandant à qu'on s'occupe de lui. Des vertiges alors et finalement le sommeil imposant, son inconscient prenant le dessus.
Trois heures défilaient dans le silence, mais une main se mouvait lentement suivi par les paupières qui tremblaient. Le monstre de sang revenait à la réalité, perdu l'espace d'un instant, cherchant à comprendre. Une seconde s'envolait, relatant rapidement les faits précédents, se redressant brusquement alors, un coup de pied entrant violemment en contact avec le bois à nouveau. Trop faible, fébrile pour se lever, seuls ses pieds continuaient inlassablement à jouer une mélodie rythmée qui finissait toujours par se casser lamentablement.
Oui Mesy. Lamentable.
Son regard luisait sans mal du sentiment le plus néfaste qui fut possible de donner à un être vivant. Et dans les méandres de son esprit, l'enfant se jurait qu'un jour, il lui payerait pour cela.
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| | | | Sujet: Re: Fuck repercussions, that don't mean shit to me → [PV : Mesy.] Dim 13 Mar - 0:03 | |
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| | | | Sujet: Re: Fuck repercussions, that don't mean shit to me → [PV : Mesy.] Jeu 17 Mar - 15:34 | |
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La noirceur régissait encore son environnement, essayant vainement de frapper au hasard dans l'espoir de pouvoir sortir de ce qui semblait bien être un meuble. Si serré , même si l'étoile était à la limite d'être trop maigre pour sa taille, ce lieu était étouffant, trop confiné, rappelant non sans mal sa cellule d'isolement que ses orbes avaient eu le loisir d'observer pendant une bonne vingtaine d'années. Sa mâchoire se crispait naturellement, mordant férocement dans ce qui barrait la route à sa voix. Cet humain avait osé l'attachée ainsi, lui bander les yeux, la faire taire et l'enfermer dans une vulgaire armoire qui sentirait presque la moisissure. Sa colère débordait, filtrant au travers de ses pores, trahissant le calme apparent dont elle aurait pu s'armer. C'était peine perdue en réalité de jouer la comédie actuellement tant ses sentiments les plus néfastes se manifestaient physiquement d'eux-mêmes. Son esprit se tordait, imaginant les scénarios les plus cruels pour mettre fin à la vie pathétique de cet homme, de ce flic. Un rêve qu'il lui était à présent impossible à exaucer avec la réalité qui les avait frappés tous deux. Son humain. S'il mourrait, l'étoile en ferait de même. C'était d'une absurdité aberrante et inutile.
Dans sa rage intensive, oubliant le reste, les portes semblaient finalement s'ouvrir au moment où, encore une fois, ses pieds tentaient vainement de la libérer de son antre. Surprise de ne plus sentir le bois heurter ces derniers, c'est avec une facilité déconcertante et rapide que son corps venait heurter quelque chose de bien plus agréable que le plancher de l'armoire. Un lit. Sa voix, ses mots, la seule phrase qui venait s'imposer à son esprit ressemblait évidemment à un : « Va te faire foutre ! » mais c'est incompréhensible que l'étoile gémît furieusement.
Alors les doigts de son humain venaient saisir son menton, arrachant un gémissement de douleur à la jeune femme dont la peau se parsemait alors de ses caractéristiques cratères, ses veines creusées d'avoir usé de son don et la fragilité que cela entraînait sur sa peau blafarde. Son simple toucher engendrait une souffrance, ne supportant aucunement ce genre de contact à ce stade-là de sa « transformation ». Ainsi, bien loin de se soucier du fait qu'il vient à soigner sa blessure sous l'oeil, son corps se tordait de lui-même pour échapper vainement à son emprise, gémissant toujours, ses mains essayant de le saisir pour le repousser. Bien vite son calvaire prenait fin, se voyant le droit de recouvrer la vue et de rencontrer les orbes de glace de son interlocuteur. Sans bouger à présent, son regard fuyait un instant, observant les lieux, cherchant probablement le meilleur moyen de sortir rapidement une fois libre. Néanmoins, ses mots attiraient son attention, fronçant naturellement les sourcils un long moment. Elle l'analysait minutieusement, cherchant à savoir où se trouvait la limite entre la vérité et l'hypocrisie chez ce dernier. Pourquoi l'enfermer si c'est pour la libérer ensuite ? L'être de sang ne pouvait comprendre cette logique, y voyant déjà un piège évident, cependant elle hochait la tête lentement, ne détournant aucunement son regard du sien.
L’Étoile Divine devait sans aucun doute bien s'amuser à la voir ainsi.
On lui rendait alors ses membres, ses mouvements, sa voix et déjà, à genoux sur le lit, son poing s'armait pour essayer vainement de le frapper. Un geste que l'humain n'avait eu aucun mal à esquiver tant la force inexistante de cette dernière avait ralenti son mouvement. Pourtant, ce geste entraînait son corps, tombant lourdement au sol sans chercher à amortir la chute avec ses mains, faible. Sans bouger, fixant l'une des fenêtres, Mesysse sombrait déjà lentement dans l'inconscience, son ventre criant famine à en réveiller tout le quartier. Clignant furieusement des yeux, la crinière ébène cherchait à rester éveillée, ses mains rejoignant le plancher pour essayer de se soulever. Ses vêtements frottaient bien trop à son goût, portant toujours son éternel débardeur noir et son jean en cuir de la même couleur. Son faciès se détériorait rapidement dans un élan de douleur, se tournant sur le dos, incapable de faire plus pour le moment, son regard glissant sur le plafond.
« File-moi un vêtement ample et on sera p't'être en bons termes... C'est atroce de porter ça ! »
Parce qu'à ce stade, l'étoile serait bien prête à faire un serment sur une bonne entente avec son humain plutôt que de supporter encore ces fringues qui collaient à sa peau. Lentement sa main venait d'ailleurs relever légèrement son débardeur, cherchant à libérer une partie de son ventre, gémissant faiblement de douleur à nouveau.
Ses pensées semblaient se concentrer toujours sur une possible vengeance l'espace d'un instant, n'oubliant aucunement sa rage à son encontre, mais la faim prenait le pas à son tour. Les méandres de son esprit s'entremêlé, effaçant des priorités qui, en temps normal, auraient éclipsé tout le reste pouvant sonner comme futiles.
« J'ai faim... »
Ses paupières se faisaient lourdes, forçant visiblement à rester consciente. La faim, la douleur, la vengeance, la fuite... L'entité sombre ne pouvait donner de réelle priorité à l'un de ses maux, se laissant guidée par ce qui prenait le dessus, changeant à chaque instant, son corps réclamant bien trop de choses à la fois à présent. C'était sa faute.
« Pourquoi m'enfermer si tu me laisses libre ?... À cause de tes conneries, j'souffre putain... ça fait un mal de chien ! »
Sa mâchoire se crispait légèrement à ses mots, se tordant légèrement sur le sol. À vrai dire, à ce stade le sol semblait une bien meilleure option que le matelas qui viendrait frotter sa peau à vif. C'était l'Enfer, probablement. Cette journée ressemblait à l'Enfer.
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| | | | Sujet: Re: Fuck repercussions, that don't mean shit to me → [PV : Mesy.] Dim 27 Mar - 22:30 | |
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Fuck repercussions Cela faisait des années que l’être humain avait perdu le contrôle, que le monde lui avait échappé. Des êtres étaient apparus, bienfaiteurs. Leur forme était celle d’un homme mais leur nature, elle, en était profondément différente et elle criait. Elle hurlait à plein poumons un mot, unique. L’un de ceux que les hommes détestaient et qu’ils essayaient de chasser sans grand succès de leur société, y succombant même lorsqu’elle n’était constituée que d’humain. Car les hommes n’avaient jamais réussi à abolir leurs différences, à instaurer l’égalité. Discrimination. Elle régnait, implacable, depuis l’aube des temps. Tout ce que Chlodwig avait appris sur la société humaine n’avait été qu’une succession d’êtres qui vivaient sans la moindre égalité, bourreaux qui s’entre-tuaient ou paisibles moutons qui profitaient de ce qui leur était fourni tandis qu’ailleurs dans le monde, quelque part, les autres membres de leur espèces souffraient. En silence ou non. Et quand bien même les hommes avaient consciences de ces différences qu’il avait pu voir de ses propres yeux lors de son voyage autour du monde, de cette détresse qui l’avait tant affectée, lui qui avait tendance à réprimer ses émotions dès qu’il s’agissait d’affectivité, d’attachement, ils ne tentaient rien. L’Histoire était ainsi faite. Les hommes étaient inégaux. Race, couleur, talent, situation familiale, tous ces paramètres se mettaient à agir d’une manière ou d’une autre, trop complexe pour être résolue, et finissaient invariablement à conduire à des différences entre les êtres, différences qui pouvaient annihiler leur volonté et les empêcher - ou presque - de se développer, d’y échapper. Ce déterminisme social avait toujours existait et, dans le quartier mal famé où il se trouvait maintenant, il aurait été aisé de le retrouver, de l’étudier et d’en conclure des choses et d’autres sans jamais agir. Les hommes étaient tous des pions. Chacune des pièces du grand jeu de la vie pouvait être manipulée par le jeune terroriste, avec un succès plus ou moins relatif, comme sur un échiquier géant. C’était une projection aberrante et fortement éloignée de la réalité, il en avait conscience, mais c’en était une qui reflétait certains de ces aspects. Il y avait les pions, ces hommes de basse-court qui ne faisaient rien de leur vie. Avec un peu de chance, ceux-ci pouvait de par leur talents ou leurs prédisposition naturelle, rejoindre les rangs de ceux qui leur étaient supérieurs. Chevaliers, tours, fous. Cette promotion sociale était une chose qui existait concrètement, mais qui avait ses limites. Il y avait après tout deux facettes aux échecs. Celle que l’on connaît normalement où les pièces avaient le potentiel de tout devenir à par le roi - mais qui voudrait être le roi des échecs, le vrai - modèle qui avait été en vigueur avant que la première étoile ne tombe sur Terre, avant qu’elles ne commencent à devenir courante et qu’il soit parfois difficile de les ignorer - à Hoshikami en tout cas, car il en était autrement dans les autres parties du monde. Et il y avait les échecs féeriques et leurs pièces aux propriétés si spéciales - à l’instar des étoiles et leurs pouvoirs - pouvant même surpasser la Reine, pièce maîtresse du jeu. Et pour les pauvres pièces traditionnelles, ces humains, il n’y avait aucun espoir de promotion, tout étant décidé à la naissance. Depuis que les étoiles étaient nées, se disait Chlodwig, le monde avait pris une tournure encore plus injuste qu’auparavant. Son propre pouvoir avait ses limites et n’étaient pas nécessairement trop utile sans un brin de réflexion mais il y en avait d’autres qui, à n’en pas douter, pouvaient se révéler être des armes en puissance. Des individus dont l’existence ne dépendait que de la volonté de l’étoile divine et qui ne pouvaient qu’inspirer une sensation de suprématie, comme une dimension supérieure à laquelle l’on ne pouvait en aucun cas échapper - parce que l’on était condamné dès le début. Dès lors, il devenait impossible de planifier correctement le monde, de faire face à l’inconnu. Le Crépuscule, par exemple. S’il l’avait rejoint, ce n’était pas pour taper dans des canettes avec son pied comme il le faisait à présent. Ni pour déambuler la nuit dans des endroits peu recommandable parce qu’il fallait bien qu’un être humain finisse par sortir et que ses pas l’avaient conduit vers la ville, malgré tous les dangers qu’elle recelait pour quelqu’un comme lui. De toutes manières, tant qu’il était vivant il arriverait bien à s’échapper. C’était une conclusion qui lui paraissait globalement logique. Et pourtant il aurait suffit que là-bas, quelque part, au sein du gouvernement, il y ait eu une étoile qui fut capable de traquer quelqu’un avec son ADN, de scruter les pensées ou même tout simplement qu’un imposteur se soit glissé au sein de l’organisation terroriste pour qu’elle risque la destruction, l’annihilation. Et ce encore plus si le pouvoir contre lequel ils se battaient avait également de quoi frapper fort et par surprise. C’était une évidence dont ils ne pouvaient pas se protéger et établir des plans de retraite, d’évacuation, n’avait plus vraiment de sens. Parce que le monde n’appartenait plus aux humains. Il y avait des rumeurs qui courraient. Des expériences du gouvernement sur les étoiles. Chlodwig avait toujours cru en ces rumeurs depuis qu’ils les avaient entendues, qu’il avait vu la société des hommes dans laquelle il peinait encore et toujours à se sentir en sécurité, cette société qui trouvait leur rébellion contre l’irrationalité qu’était devenu ce monde illégitime. Qu’importe. Il n’était pas là pour ça, pas là pour réfléchir. Il était là pour se détendre un peu, laisser le stress lié à ses activités s’épancher avec douceur vers l’extérieur. Et il réussissait, d’une certaine manière. Parce que réfléchir le calmait. Élaborer des plans l’apaisait. Ça avait toujours été le cas et c’était en partie grâce à cela qu’il appréciait les échecs, qu’il avait réussi à s’y consacrer jusqu’à être aussi bien classé. Une vie passée à viser le titre de Grand Maître mais qui avait fini par voler en éclat alors qu’il aurait pu l’obtenir, que ce n’était plus une utopie mais un futur proche, presque palpable. Si il tendait sa main devant lui, il aurait probablement l’air stupide. Et pourtant, en le faisant, il pouvait le sentir au bout de ses doigts, cette force motrice qui s’acharnait contre lui pour qu’il bouge une pièce, puis une autre. Stratégies qui s’entremêlaient et en lesquelles il était confiant : il aurait pu attendre son rêve si les autorités lui permettaient une partie. Il avait suffisamment mûri pour réussir son coup. Et ça aurait dû le rendre triste, qu’il ne puisse plus accomplir ce dont il avait rêvé, ce qu’il avait autrefois tant imaginé. Des larmes auraient pu couler avec tendresse sur ses joues un peu potelées pendant que, dans un élan de désespoir, ses muscles lâchaient et ses jambes fléchissaient pour laisser place à un petit être en pleurs recroquevillé sur lui même, maudissant l’avenir, le présent et le passé. Et pourtant, ce n’était pas le cas. Il était là et, malgré toutes ces pensées, il allait bien. Il n’en avait pas grand chose à faire, de toutes ces choses qui lui échappaient les unes après les autres. De cette vie qui semblait lui filer entre les doigts. Il avait trouvé son humaine et par extension cette bouffée de désir et d’apaisement qui lui donnait envie de la protéger et de la rendre heureuse. Il était ivre. Ivre de fromage, ce met terrestre dont il ne pouvait plus se passer et pour lequel il mettait parfois en danger sa vie, qui ne l’intéressait guère. Peut-être que c’était saisonnier mais, ces jours-ci, c’étaient des bouffées de souvenirs plus anciens qui remontaient à la surface et qui lui importaient. Ceux de sa vie là-haut, dans les astres. Quand il ne faisait que brûler, brûler et brûler encore. C’était répétitif. C’était ennuyeux. Il aurait dû avoir sa dose, après autant d’années à se consacrer à la fusion. Et pourtant, ça lui manquait. Il ne savait pas pourquoi et ne pouvait pas s’imaginer y retourner pour l’éternité, privé de ces saveurs qu’il avait découvert ici-bas et qui l’y enchaînaient, péchés auxquels il ne pourrait se soustraire. Et pourtant ce désir était bien là, quelque soit l’étrange façon dont il pouvait être tissé dans son âme si tant est qu’il en eut une. C’était pour cela qu’il avait finit par monter au sommet d’un immeuble, en hauteur. La vue panoramique qui s’étalait devant ses yeux le laissait indifférent, même s’il savait qu’elle était belle. Il l’avait bien contemplée quelques instants mais c’était ça. Ce n’était pas un fromage, pas le Crépuscule, pas Kara, pas un jeu d’échecs, pas un moyen d’obtenir ce qu’il voudrait ce qu’il voudrait dans le futur. Alors pourquoi devait-il y porter son attention. Il l’avait fait autrefois mais il était encore enfant alors c’était son rôle de s’émerveiller ainsi de rien, de savourer ce que la vie lui offrait. Mais il avait grandi. Pourtant le jeune terroriste continuait de regarder vers le bas, d’observer l’agitation des rues. Il faisait nuit alors elle était rare mais il y avait de temps en temps un chat qui passait, faisant tomber une poubelle. Ou une moto que l’on entendait vrombir au loin, bruits de la ville qui jamais ne se calmaient et dont les gens se plaignaient, comme s’ils parasitaient et gangrenaient leur esprit. Mais en haut, il y avait un autre spectacle. Un spectacle qu’il ne voulaient pas voir. Un ciel noir, où les étoiles ne brillaient pas - ou peu, - cachées qu’elles étaient par la pollution. Mais même si elle avait été absente, la voûte céleste qui avait autrefois tant émerveillé aurait semblé bien vide. Parce que ses camarades étaient descendus sur Terre et que, peu à peu, le nombre d’étoile diminuait, se réduisait. Et, avec leur disparition, des systèmes entiers disparaissaient et étaient réduits à rien. Sa tête se balança de droite à gauche, entraînant ses cheveux d’une étrange façon qui lui brouillait un peu la vue alors qu’il reprenait son esprit et se concentrait sur le paysage urbain qu’il voyait s’étaler sous lui. Ses pensées se remettaient à divaguer, encore et encore, mélodie mélancolique qui à chaque mouvement se trouvait changée, métamorphosée en autre chose, dans une apaisante complainte. On aurait pu dire qu’il souffrait mais il était heureux, à voguer ainsi. Jusqu’à ce qu’un détail vienne tout gâcher. Une silhouette qui rentrait chez elle à cette heure avancée. Rien de bien dérangeant en soi. Tout aussi proche qu’elle soit, elle n’allait pas faire attention à lui. Pourtant, il ne pouvait détacher son regard d’elle et de la personne qu’il transportait. Il ne distinguait pas ses traits avec précision et il voyait mal mais la lumière diffuse des réverbères lui faisait penser que l’inconsciente qui était ainsi traînée était sa voisine de chambre, l’une de ses amies. Pris d’un doute mais également de cette curiosité qui pouvait faire parfois d’immenses dégâts, Chlodwig fouilla dans son sac, au milieu des quelques fromages qui y était entreposés et en sorti une petite paire de jumelles. Un tel équipement n’était pas courant mais lorsque l’on était pourchassé ou que l’on devait faire à attention à ce qui nous entourait, il fallait bien s’assurer de pouvoir observer les autres à distance. C’était là la place qu’il préférait. Il n’aimait que peu se retrouver projeté dans le feu de l’action, comme ça. Pour un stratège, c’était le meilleur moyen de faire une erreur et d’être sujet au stress qu’il avait déjà parfois tant de mal à éviter. Il lui fut difficile de régler ces petites jumelles de pacotilles mais il devînt un peu plus sûr qu’il s’agissait là de sa connaissance, de cette crépusculaire dont il appréciait la présence. Parce que râler avec elle était une activité relaxante. Elle pouvait être remplacée, certes, mais le jeune homme se dit tout de même qu’il ferait bien d’agir, de se débrouiller pour aller demander à l’autre personne ce qu’il se passait et tenter de la récupérer. Elle n’était sans doute pas morte. Sinon, elle n’aurait pas été rapportée ici et le corps aurait trouvé sa place ailleurs, là où il aurait été aisé de s’en débarrasser. Que la méthode pour ce faire soit sûre ou non. Donc elle était vivante. Une impulsion le fit avancer de quelques pas, vers le bord. Vers le vide. Comme s’il voulait la sauver, que c’était ce qu’il désirait vraiment au fond de lui pour plus que des soucis pratiques. Pourtant, ce n’était pas la bonne direction alors il s’arrêta et réfléchit. Ne pas avoir à travailler et ne pas être contraint par la société humaine pouvait avoir du bon parfois. Des horaires de sommeil totalement irrégulières lui permirent de rester éveillé - et en pleine forme - pendant trois heures passées à se questionner. Devait-il aller la sauver, risquer quelque chose pour elle, comme il aurait logique de le faire ? Devrait-il s’éloigner sans rien faire et se préserver lui, comme il aurait été logique de le faire ? Il ne le savait pas. Il n’avait pas de données, rien qui lui indiquait qu’il était possible pour lui d’agir. Il s’agissait d’un individu isolé. Étoile ? Humain ? Un doute qui le clouait sur place, comme si être face à un humain lui eût assuré la victoire, arrogance dont il avait confiance mais dont il ne parvenait pas à se défaire en l’occurrence. La seule chose dont il était sûr, qu’il avait réussi à établir, c’est qu’il y avait peu de chances qu’il meurt tout de suite. Parce que si quelque chose se produisait vraiment - et c’était probable - il avait des pandas. Ça ne semblait pas être grand chose mais après un long temps passé à trouver des utilités diverses et variées à un pouvoir aussi inutile, il pensait tenir quelque chose. Et pourtant, il ne s’avançait pas, faisant les cent pas, tournant en rond encore et encore en traînant du pied. Il était bon pour rester là, comme ça. Jusqu’à ce que l’heure se lève ou que rien ne puisse plus être résolu. Pourtant, dans un élan de volonté, pour se défaire de ce cercle vicieux dans lequel il s’était enfermé et que ses pas auraient pu former s’il avait neigé, il décida d’agir. Et de voir ce qu’il se passerait. Puisqu’il était inutile de fabriquer des plans les uns après les autres sans rien pour les conforter, il aurait dû rentrer. Mais après avoir passé autant de temps dans le froid hivernal, ç’aurait été également idiot de rentrer sans rien apporter de plus à ses connaissances, sans rien vivre de plus que la potentielle perte de l’une de ses collègues dans la nuit. Et lui, resté immobile, n’aurait pas valu mieux que l’un de ces humains qu’il n’appréciait pas entièrement, tout comme il n’appréciaient pas trop les étoiles. Une pièce de ces discriminations qui s’instauraient l’une après l’autre et qui faisaient que Mesysse, puisque c’était elle qu’il avait vu, n’était qu’une pièce dont il pourrait se passer. Comme les autres. Il aurait un peu mal au cœur mais quand même. Ne plus s’attacher aux autres parce qu’ils pouvaient partir à tout moment était une chose à laquelle il était habitué, aussi idiote soit-elle. Alors il se mis en route, vers l’habitation de cet inconnu. Dans le but d’y sonner à la porte, d’entamer la discussion, et de voir comment ça se passait. Si la porte ne s’ouvrait pas, il s’en débarrasserait et verrait comment ça se passerait. Tout en gardant son calme. Ou, tout du moins, en tentant de le faire. Son but, ce n’était pas forcément de la récupérer. C’était plutôt d’en savoir plus. Et de faire un pas en avant vers ce qu’il était autrefois. Cet enfant qui était tourné vers les autres sans que ce ne soit qu’une façade de bonne humeur et de cordialité qui apparaissait. Même si les conversations l’intéressaient, encore et toujours. Comme si tout son corps était accablé d’un poids invisible, il se traîna sans grande conviction jusqu’à la porte. Il était important ? De sa vie dépendait celle d’une autre ? Et alors ? Il était déjà un terroriste. Il était capable de s’en sortir. Et, surtout, il n’était pas vraiment d’humeur au final. Pas d’humeur à penser à sa place au Crépuscule et aux conséquences, plus enclin à la nostalgie. Ses traits ne souriaient pas lorsqu’il parvint finalement devant la porte et qu’il approcha ses doigts de la sonnette. L’éternel sourire qu’il faisait régné avait disparu, parce qu’il n’avait pas l’envie de continuer à le porter, de le laisser là à la vue de tous - c’est à dire personne. Il piétina devant la porte. Que faire si quelque chose se produisait mal dès le début et qu’on l’attaquait au moment où la porte s’entrouvrirait voire même avant ? Le voilà qui recommençait encore à tout vouloir planifier, à tout vouloir organiser. Ce qui n’était pas bénéfique du tout dans ce que ce monde était devenu, l’empire des étoiles qui ne l’avaient toujours pas proclamé, variables les plus inconnues auxquelles il était possible d’être confronté. Ça ne lui plaisait pas mais il fallait s’adapter. Et... Faire un pas vers le passé, aider sans qu’on lui demande pour une fois, gérer l’inconnu, le vrai, c’était une expérience intéressante. Même si... D’un mouvement brusque, il appuya sur la sonnette, mettant fin à ces énièmes élucubrations qui le poursuivaient, lui qui avait tendance à penser plus qu’à agir. A moins qu’il ne s’agisse de fromage bien sûr. Et il plongea ainsi vers l’inconnu, habité d’un étrange mélange de sensations qui faisait qu’il avait à la fois envie de faire ce qu’il était en train de faire et à la fois envie de ne pas continuer, de ne ps avoir fait ce mouvement. C’était l’incertitude qui régnait en maître sur ses traits et remodelait son visage - ou ce que l’on en voyait - comme les émotions savaient si bien le faire. Preuve qu’il était devenu humain et qu’il n’était plus l’une de ces étoiles avec l’éternité devant elle pour penser et réfléchir, chose à laquelle il avait trop été habitué. Un soupir s’échappa de ses lèvres, se transformant bien vite en fumée alors qu’il s’éloigna un peu de la porte. Au cas où. Et qu’il se décida à souffler quelques mots, ne sachant si l’interphone dont été équipé l’appartement les entendrait où s’il ne faisait que souffler dans le vide, comme un dément qui s’entretiendrait avec les illusions nées de son esprit malade. « - Je suis un ami de la femme que vous avez ramené plus tôt dans la nuit. Je ne vous veux pas forcément du mal alors laissez moi entrer, que je n’ai pas à forcer ma chance pour le faire. Contrairement à elle, je ne mords pas si ce n’est pas nécessaire.» Il l’avait appelée amie. Car elle appartenait sans doute à ceux de ses camarades qu’il considérait le plus comme tel, malgré les manques béants qu’il y avait à leur relation. Il commençait à regretter encore un peu plus le fait de s’être engagé sur cette voie, celle de lui venir en aide - si elle en avait vraiment besoin, elle était hargneuse après tout. ... Et voilà qu’il parlait d’elle comme d’un animal. C’était idiot, absurde. Elle n’en était pas un, après tout. « - Il n’y aura pas de grabuge. Si ça attirait la police, ça serait tout aussi ennuyeux pour moi puisque je suis un crépusculaire.» Une justification idiote mais qui apaiserait peut-être ne serait-ce qu’un petit peu le cœur d’un homme qui aurait pu se sentir menacé ou acculé. Chlodwig aurait pu utiliser ce froid revolver à l’intérieur du manteau ou sortir une babiole de l’une de ses immenses poches pour attaquer - ou se défendre - d’une façon un peu moins conventionnelle mais tout de même viable. Mais il n’en avait pas vraiment pas l’envie, son esprit se mettant encore à vagabonder, comme si c’était la nuit pour. Un seize février, hein ? Ce jour n’avait rien de spécial, aucune valeur sentimentale quelle qu’elle soit - bonne ou mauvaise. La lueur d’une volonté apparue fermement dans ses pupilles bleutées mais bienveillantes. Aujourd’hui, il allait faire ce qu’il voulait, quoi que cela puisse être. Et cela commençait par entrer dans cette maison, que la porte s’ouvre ou nous, puis à réitérer sa présentation si elle n’avait pas été entendue. Aussi fermement qu’il l’avait fait sans le vouloir, sans le planifier, à l’instant. Et ensuite ? Il verrait bien. |
| | | | Sujet: Re: Fuck repercussions, that don't mean shit to me → [PV : Mesy.] Sam 2 Avr - 0:26 | |
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| | | | Sujet: Re: Fuck repercussions, that don't mean shit to me → [PV : Mesy.] Ven 8 Avr - 16:12 | |
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Les secondes s'écoulaient, laissant le temps à la bête de sang de réfléchir, mettre de l'ordre dans ses idées, ses priorités, ce qui devait être fait ou non. Les paramètres s’enchaînaient, ne laissant finalement qu'une seule option : L'étoile n'en aurait cure de cet homme, de cet humain, de son destin, de ce qu'il adviendrait de lui ensuite. Le pourquoi de sa venue sur Terre, son devoir, tout ceci n'étaient plus une obligation dans sa vie. Elle et sa vengeance, sa haine, sa rancœur, rien n'avait plus d'importance que la mission que les Hommes avaient inculquée à son existence. Une liberté bafouée, séquestrée. Parce que pendant plus de vingt ans, la jeune femme n'avait existé nulle part ailleurs qu'entre quatre murs d'un blanc immaculés à lui donner envie de gerber. Une existence de non-droit que l'entité reprenait, lentement, ne se souciant bien que de sa seule personne. C'était d'un égoïsme sans nom, certes, mais n'était-ce pas une justice également ? Tant que cet abruti restait en vie, le reste lui importait guère. Une vie aussi médiocre que la sienne ne la concernait aucunement. Bien qu'ils soient tous deux de simple rebut de l'humanité ou des déchets, ils n'en étaient pas pour autant égaux.
Un bout de tissu venait cependant à tomber, stoppant la réflexion quelque peu décousue du monstre de foire qui levait ses orbes sur l'intrus dans son espace, remarquant alors la chemise. Son faciès se faisait terne, plus livide qu'à l'accoutumée si cela semblait seulement possible avec son teint blafard. L'atmosphère se faisait pesante, pleine de sous-entendu de la part de son humain qui ne cachait que très mal cette aura meurtrière que ses pores dégageaient. Peut-être avaient-ils en commun, mais cela ne semblait guère intéresser la crinière de jais dont les mains venaient déjà se saisir de ladite chemise, se redressant lentement pour l'enfiler. Sa peau se découvrait alors, laissant plus apparent encore les veines vides de sang, creusant sa chair. Toute personne saine d'esprit aurait eu peur simplement en la voyant ainsi, si anormale, si monstrueuse, si laide. Ce que les hommes avaient fait d'elle. Un sourire amer se dessinait sur ses lippes, sa haine se gonflant davantage à cette seule image de sa propre personne, enfilant cependant rapidement le bout de tissu pour se cacher. Ample, léger, un soupir d'aise passait naturellement ses lèvres avant de fixer l'assiette qui venait dans son champ de vision. Du fromage, cette seule vision suffisait à faire naître une nouvelle pensée. Son voisin de chambre avait pour habitude d'en être un fan inconditionnel et la bête de sang n'arrivait toujours pas à comprendre pourquoi. Même les étoiles avaient de quoi être étranges. Parfois plus que les hommes à bien y songer. Haussant cependant les épaules, une main se saisissait d'un morceau, le portant déjà à sa cavité buccale tout en écoutant son vis-à-vis.
Le ton de sa voix se faisait glacial, mordant, empreint d'un dédain certain à son égard. L'homme était-il déçu de son étoile ? C'était amusant autant que stupide autant qu'inutile dans sa vie. L'étoile n'en avait cure de ses pensées, de ses désirs, de ses envies, de ses attentes à son égard. C'était aussi absurde que de lui donner des ordres, aussi inutile qu'un moucheron dans l'écosystème, aussi lamentable qu'une gamine qui souhaiterait avoir une barbie à Noël. Son existence même n'avait aucune valeur à ses yeux et un sourire macabre prenait irrémédiablement ses traits, ne bougeant, ne disant pourtant rien du tout sur l'instant, la sonnette retentissant. Ignorant totalement les silences lourds de sens de l'aura « menaçante » de la pièce, la crinière ne bronchait aucunement, attendant simplement le dénouement de tout ceci qui ne tardait guère à venir. Et à l'entente du nom, ses sourcils se fronçaient légèrement, décidant finalement de se lever. Que faisait-il là, lui ? Pourquoi ?
Lentement ses pas s'approchaient de la porte à son tour, posant une main sur l'épaule de Jarod pour le pousser, s'adressant une seconde à ce dernier cependant. Si l'humain émanait une aura sombre, meurtrière, glaciale qui était loin de pouvoir faire trembler de peur sa liée, il en était de même pour l'étoile qui, ayant remis de l'ordre dans ses idées à présent, se faisait bien plus menaçante que d'ordinaire. Tranchante à son tour.
« La prochaine fois, je te taillerais en pièces avec le reste de tes collègues sans hésitation contrairement à aujourd'hui ! Ne crois pas que c'est là, la limite de mes capacités, stupide chien ! »
Sa main qui ressentait actuellement la chaleur de son humain venait glisser sur la porte, laissant la seconde craquer, faisant apparaître son sang, lui donnant la forme d'une lame aiguisée. L'air ambiant vibrait de colère, ses orbes rouge vif venant rapidement à la rencontre de l'Allemand, le fixant dans un silence de plomb de longues secondes, visiblement énervée. Sa seule présence commençait à faire naître des tensions chez la blafarde, se posant des questions sur sa venue et ce qui pourrait être le soi-disant hasard de sa venue ici.
« Je ne vais te le demander qu'une seule fois, Chlodwig, alors je te conseille de répondre franchement sans faire de détour et sans me mentir, je ne suis pas d'humeur. Qu'est-ce que tu fais là ? Si j'apprends qu'on t'a demandé de me filer le train comme un clébard, je vous découpe en morceaux tous autant que vous êtes, c'est clair ? »
La menace se faisait réelle, pourtant l'étoile n'en ferait rien, sachant pertinemment qu'il était peu probable que ce soit le cas, que le Crépuscule la fasse suivre. Tout du moins, à l'heure actuelle, avec son état d'esprit et sa conquête de retrouver sa propre liberté, il aurait été gravement stupide de l'entraver. Parce que l'étoile avait assez de connaissance pour nuire à ce groupe de personnes, étant formée de base comme une arme contre eux. Il y avait néanmoins le doute. Ce sentiment qui s'insinuait dans toute relation, situation ou événement, parce qu'il était humain de douter d'autrui, incapable de savoir ce qu'ils pensaient réellement. Plus encore dans son propre monde de non-confiance envers tout ce qui respirait sur Terre, cette décision de solitude profonde loin des relations inutiles. Alors l'étoile ne pouvait qu'avoir des doutes envers eux, envers lui. Ce même doute qui, actuellement, forçait la bête à user de son don, dépasser sa limite sans sourciller.
Parce que ce n'est pas le don qui limite l'étoile. L'étoile décide quitte à mourir. Têtue.
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| | | | Sujet: Re: Fuck repercussions, that don't mean shit to me → [PV : Mesy.] Dim 8 Mai - 18:10 | |
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Fuck repercussions A la seconde où la porte s'ouvrit et où ses orbes généreuses croisèrent celle de celui qui avait enlevé Mesysse, cet être qui rayonnait de suprématie et contre lequel il ne pouvait pas se battre, contre lequel il n'aurait pas du se battre, il aurait dû s'enfuir. La peur aurait dû s'installer au creux de ses prunelles et s'immiscer lentement jusqu'à son esprit pour en prendre le contrôle et le forcer à commettre une erreur fatale, lui faire perdre ses capacités de réflexions sous le coup du stress énorme qui pouvait survenir face à la perspective d'affronter un tel monstre, quelqu'un qu'il ne pourrait pas battre sans que l'effet de surprise soit de son côté. Taillé pour la bataille, il était en tout point supérieur à Chlodwig qui n'appartenait pas à ce monde. Rien ne l'avait réellement préparé à faire face à l'aura imposant de ceux qui veulent tuer et son tout à fait capables de le faire si ce n'était ses quelques temps passés au Crépuscule et qui n'était clairement pas suffisant pour faire face à cet individu, le corps du jeune terroriste n'ayant jamais été préparé au combat, ne disposant ni des réflexes ni de la force nécessaire à celui-ci. C'était quelqu'un qu'il aurait du aborder sans lui laisser la moindre chance de s'approcher - et pourtant, il était proche. Tout cela aurait du paralyser Chlodwig, le livrer sur un plateau, s'il n'y avait pas un détail - un simple détail - qui changeait la donne et qui avait échappé à qui avait enlevé Mesysse. Rien n'ébranla le terroriste et ses prunelles s'enflammèrent au contraire d'un désir, ignorant la peur qui les assaillait pour une forme de bonheur. Ce super-soldat, il ne le voyait pas, son regard passant à travers celui-ci, l'ignorant totalement comme s'il n'était rien. A la place, c'est un petit morceau de fromage qui attira l'attention de Chlodwig et qui frappait son esprit. Il le connaissait, ce fromage, et cela faisait longtemps qu'il n'avait pas pu en goûter un bout. Et voilà qu'il venait le narguer, apparaissant soudainement dans son champ de vision, son odeur délicate et pourtant si fine emplissant ses narines et le rendant ivre, encore et toujours, ne parvenant pas à se soustraire à cette attraction fatale qu'exerçait étrangement ces mets sur lui. Il avait décidé qu'il allait faire ce qu'il voulait, cette nuit là. Que le danger n'importait pas. Et, ce qu'il voulait, c'était ce fromage. A côté de ce fromage, son instinct n'était rien et il failli même ne pas s’apercevoir que cet énergumène qui lui bloquait quelque peu la vue parlait, s'adressant sans aucun doute à Messyse. Il cligna des yeux, tentant de revenir à la situation telle qu'elle était. Ce qui se passait n'était pas semblable à ce qu'il avait pu imaginer, bien au contraire. Si Mesysse pouvait répondre, ça voulait dire qu'elle n'était certainement pas dans un état suffisamment mauvais pour avoir besoin d'aide - ou, tout du moins, pour se l'avouer. Et il connaissait suffisamment le caractère de celle-ci pour savoir que sa simple présence là l'énerverait s'il n'était pas indispensable - déjà qu'il aurait pu avoir du mal à la gérer s'il l'avait été. Il aurait pu prendre congé et régler ces problèmes plus tard, tentant de s'échapper et de se soustraire à cette deuxième source d'ennuis imprévue mais il ne pouvait pas se le permettre, plus maintenant. Il était allé trop loin pour reculer, trop loin pour se satisfaire d'un rien du tout. Et, s'il ne savait pas trop comment réagir, ce qu'il allait pouvoir faire, vu qu'il était incapable de créer un plan, ne comprenant que peu ce qu'il se passait vu qu'il commençait à stresser, il savait tout de moins qu'il voulait absolument manger ce morceau de fromage et qu'il ne repartirait pas tant que cela ne se serait pas fait, perdant encore une fois l'esprit pour un simple morceau de fromage. Mais Chlodwig avait toujours été comme ça et ce n'était pas du jour au lendemain que son instinct de survie allait supplanter son amour du fromage, qu'il le veuille ou non. Ses traits se relâchèrent, adoptant une position plus décontractée et un sourire venait même de naître sur son visage, ayant humé avec attention le parfum de ce que son cœur convoitait, lorsque ce qu'il craignait arriva et que des prunelles rouges débordantes de colères rencontrèrent les siennes, heureuses. Elle le soupçonnait de l'avoir suivi, ce qui pouvait être compréhensible mais semblait idiot pour l'allemand. Il ne se serait pas embêté à la suivre lui-même s'il avait voulu qu'elle soit surveillée et il se fichait un peu de ses sorties nocturnes tant qu'elle n'exagérait pas et ne mettait pas l'image du Crépuscule en danger. C'était vraiment ne pas le comprendre que de soupçonner une pareille action de sa part et il aurait espéré mieux de sa part. De la colère, certes. Un certain dégoût à l'idée qu'on ait pu croire qu'elle avait besoin d'aide, qu'elle n'aurait pas pu s'en sortir seule. Mais pas quelque chose d'aussi stupide que ça aux yeux de l'allemand et son irritation parut dans sa voix lorsqu'il lui répondit, sèchement. « - Aucune chance, ça serait stupide et inutile. Juste de quoi t'énerver. Alors range-ça. » Ses yeux s'étaient posés sur la lame sanguine avec laquelle on le menaçait, encore une foe d'avoir à affronter celle pour laquelle il avait faitis. Il n'avait aucune envi l'effort de se déplacer jusqu'ici, surtout accompagnée de cet inconnu qui ne ferait également qu'une bouchée de lui mais qui restait étrangement calme, ce qui permettait au jeune terroriste de se rassurer. Après tout, même s'il ne l'avait pas trop remarqué au début, sa présence était assez imposante et il avait un peu de mal à supporter l'entrelacement de ces auras meurtrières dirigées vers qui voulait à présent juste manger un morceau de fromage, pas commencer une guerre. Mais il devait assumer ses propres actions, les risques qu'il prenait. Et parler, puisqu'on était enclin à l'écouter, visiblement. « - Courses personnelles et regarder le ciel. Puis je l'ai vu te traîner jusqu'ici. J'ai hésité mais je me suis dis que j'avais envie de te venir en aide même si c'est pas le genre de choses que tu apprécies. Mais je devrais plutôt repartir puisqu'on dirait que je dérange. » Un faux sourire apparu sur son visage. Il s'était mis en danger pour rien du tout et ça ne lui plaisait pas vraiment. Ça lui apprendrait à vouloir en faire à sa tête et à suivre ces petits désirs qu'ils essayait généralement de supprimer. Mais il ne voulait vraiment pas partir avant d'avoir atteint son nouvel objectif ici, même s'il n'avait aucune chance de rentrer si on lui bloquait le passage. Et demander gentiment à avoir droit à celui-ci aurait été totalement irrespectueux en plus d'être le meilleur moyen d'être à la merci de leurs pulsions meurtrières. Mais Chlodwig ne pouvait pas vraiment se retenir lorsque la chose était aussi simple que ça et ses pupilles perdirent naturellement leur éclat tandis que la voix qui raisonnait se faisait glaciale. Il n'aurait jamais dû dire ça mais c'était sortit tout seul. Et il commençait à se dire que cette partie de sa personnalité était vraiment quelque chose dont il devrait se débarrasser, sachant très bien qu'il n'y arriverait jamais. « - Mais j'ai faim alors je veux ce fromage que je peux sentir d'ici. » |
| | | | Sujet: Re: Fuck repercussions, that don't mean shit to me → [PV : Mesy.] | |
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