Règlements de comptes || PV Kiku Shima

Alors c’était comme ça ? La lycéenne en détresse demandait de l’aide a un adulte compétent comme ultime ressort mais celui-ci l’envoyait boulet dans un coin ? La proverbe disait bien « L’infirmier ne blessera point l’étudiante » pas « Monsieur Kik est un homme sans cœur. » Pardon ? Aucun de ces deux proverbes n’existe ? Je vous en pose des questions moi, peut-être ? Non mais, j’y crois pas. J’ai donc décidé d’aller a l’encontre du danger et de faire face a la source de mon malheur ultime. La rage de mon désespoir. Le fils de ma bataille ou peut importe la chanson. Kiku Shima me voilà.

Rare sont ceux qui me refusent des services tout simplement parce que je n’en demande, étonnement, pas si souvent que ça mais que quand ça arrive, en général, si on me refuse ça finit mal. Alors, oui, je l’avoue, je suis un peu la fille qui est du genre a partir au quart de tour pour ça mais, c’est pas ma faute…j’ai cru entendre dans la foule que je part au quart de tour pour tout ? Taisez vous s’il vous plait. Je disais donc. Ah oui. Pourtant, j’ai juste demandé un peu d’aide, était-ce trop demander ? Visiblement oui. J’étais tellement OUTREE que je suis sortie sans même penser a prendre ma camera avec moi, vous y croyez ? Alors j’ai fais pas mal de marche a la recherche du renégat pour finalement arriver dans le parc d’Hoshikami, plutôt fréquenté en cet après-midi ensoleillé.

Et puis là, quoi ? Exactement. Il était là. Celui que je cherchait, le seul et unique. Je ne savais franchement pas que ça lui arrivait de sortir, je pensais que comme tout les infirmiers scolaires il restait dans son bureau toute la journée même en vacances et en week-end mais visiblement, je me suis trompée sur toute la ligne. Je me coucherait moins bête ce soir, je pense !  

C’est donc, toujours blessée au plus profond de mon être, vous me comprendrez, que je décide de sonner l’alarme à la vue du traître. Alertant, du coup, les petits couples, familles, enfants, parents, animaux, vendeurs et sportifs du coin tous dans MA direction. That’s right ! Il faut que le plus de monde soit là pour assister a notre règlement de compte. J’annonce donc tout a fait fièrement :

« ˅๏ţя€ ąţţ€ɲţɨ๏ɲ ȿ'ɨŁ ˅ǿµȿ  ⓟⓛⓐⓘⓣ !... cε† høʍʍε £§ț µи †яⓐì†яⓔ !!  »

Maintenant que tout le monde est au courant, le pauvre homme est fait comme un rat ! Je m’approche de lui juste assez proche pour ne pas paraître trop flippante mais un peu quand même puis continue.

« M̢̟o̦n̙͔͍̕ś͖̯̼i̠̰͢ẹ̟͍̳͈̘̞͝u̝̫̱̤͓̳͈r͔…νღµs ʍ'ɑνєẕ вяιsεя lє ς๏єยг…♥ »

Et c’est juste assez pour que les couples ici présent ce mettent a prendre ma défense a voix haute. J’entends déjà des «  Oooohh. » « Cet homme à oser faire du mal a sa copine qui a l’air pourtant si fragile ! ». Non vraiment, ça me mettrait presque la larme à l’œil.
 

 Je vous avouerais bien que c’était tout a fait dans mon plan de faire chier mon infirmier favoris. Et bien sûr, ce qui devait arriver arriva. C’était parfait pour l’audience ça, un peu de drame, des disputes, un couple haut en couleur et tout le reste. D’autant plus, qu’il avait non seulement l’exacte réaction que je voulais mais même ses paroles pourrait me servir pour parvenir à mes fins. Je vous entend hurler que c’est pas super sympa mais, voyez vous, on vie dans un monde où les plus vils sont les plus forts alors il faut bien que je sache m’en sortir comme je peu.

Bon. J’avais pas pensé qu’il affirmerait que mon caprice public ne fonctionnerait pas sur lui. C’est vrai que depuis le temps, il doit avoir appris à me connaître, enfin s’il pense que ça suffira à me faire perdre confiance c’est que j’ai pas fini de lui apprendre des trucs. J’ai de la chance d’être une jeune femme, vous savez ? C’est avec ce genre d’attributs qu’on gagne à tous les coups. Je m’assoie donc à ses côtés, me met presque immédiatement à pleurer le plus naturellement possible puis le prend dans mes bras. Je reprends la parole en faisant un effort surhumain pour garder une voix stable plutôt que mon patchwork habituel.

« ʆє sµɨs ρʀєтє ɑ ღµвℓɨєʀ ςєттє ɦɨsтღɨʀє… »

Nice, j’m’en sort plutôt bien, c’est surprenant. Je desserre mon étreinte, le fixe droit dans les yeux puis passe ma main dans ses cheveux.

« ʍɑɨs sєµℓєʍєит sɨ тµ ʍє ∂ღииє c̳̙̺̟͎͘e͕̙͕͓̰̩͡ ̘̣͍̬̱̬̘͢q̨̘̝̦̟͇u͙̫e ҉͚̱͈͕̥̜̭j̞͞e ̟̤̼̻̼̦͝v̺e̹͔̲͜u̸x̥̤̬̤ »

Mince, j’ai un peu foiré la fin de ma phrase. Tant pis.

J’entends des « ooh » dans la foule, tout le monde sait qui mène le jeu, bien sur et a ce rythme là, c’est juste par pure curiosité que tout le monde regardait la scène maintenant et d’ailleurs, tant mieux. Je sais que ça sera suffisant pour déstabiliser Mr. Shima.

 Oi. Vous y croyez a ça ? Il me résiste ! A moi ! Ming Zhu Liao, digne successeur de…de personne en fait vu que je suis pas humaine, Ah! Mais....enfin, vous m’avez comprise, quoi ! JAMAIS, je n’aurais cru voir un jour dans ma vie notre infirmier scolaire réussir à me tenir tête aussi longtemps ! Et oui, mesdames et messieurs, cela fait maintenant plus de 30 minutes que je joues avec lui et pas UNE seule fois il n’as accéder a ma requête qui, soyons sérieux, n’est pas très compliquée a réalisée en soit. Bon. Un peu quand même sinon je ne serait pas là a le faire tourné en bourrique, je suppose. Franchement, une opportunité pareille de pouvoir passer du temps avec l’élève la plus incroyable de l’académie où il bosse et il REFUSE ? Même un idiot aurait dit oui. J’en suis presque blessée dans mon ego mais, je peux comprendre aussi que mon petit jeu le met mal à l’aise. Je me lève donc brutalement après avoir réfléchit un très –très- court instant et décide d’annoncer fièrement a la foule que le spectacle est fini. Bouh, bouh, oui je sais, mais toute bonne chose a une fin, pas vrai ? Je remballe donc mes affaires et par « affaires » j’entend bien sur notre ami Kiku Shima, toujours posté là les yeux grand ouvert comme s’il s’agissait d’un enfant regardant un magasin de bonbons. J’agite la main en direction des quelques gens encore posté là puis me saisie- littéralement- de mon aîné. Je le porte comme une princesse, exactement. Puisque ma méthode d’intimidation ne fonctionne pas, on va faire autrement.

« cεssεz uN peu d€ ɢɨɢღтєʀ, vous ąℓℓεẕ vσυs ғαιяε  m͡a҉l ! »

C’est pas possible, hein, faut tout leur apprendre a ces vieux. Je fonce dans un endroit plus calme, bien à l’abri des regards cette fois, le pose délicatement (jette assez violemment en fait) sur le sol puis le toise de mon regard le plus convainquant qui soit en le pointant du doigt.

« Monsieur ! VOUS, allez faire mon DEVOIR de science, MAINTENANT ! »

Oh ? Aurais-je réussi a faire une phrase correcte sans avoir a faire de patchwork de voix ? Incroyable, il me semble que c'est la première fois que ça m'arrive ? Bon, le volume est encore a travailler mais, mes séance de stalking d'inconnus m'auront bien servies finalement ! La fin justifie les moyens et ça porte ses fruits ! Bref ! Je lui sort ma feuille d’exercices ainsi qu’une copie blanche et un stylos puis lui tend en affichant un sourire. Ça suffit la rigolade maintenant, j’ai une année d’étude à finir et des vidéos a filmées, j’ai pas le temps pour ces idioties moi, je suis une femme occupée !