4# Eliott A. Weaver — Ai Date

Rapidement tu détournas ton regard, laissant tes yeux sombres rouler vers le sol. Quelle était cette étrange impression, cette réaction anormale ? Pourquoi avec un simple croisement de regard, ton cœur avait commencé à s’emballer ? Ce n'était pas comme si tu ne l'avais jamais regardé, comme si tu ne t'étais jamais retrouvé seule avec Eliott. C'était un camarade de classe comme n'importe quel autre, sauf que petit à petit tu commençais lentement à le considérer comme un ami. Était-ce ça, cette étrange sensation ? Le commencement d'une première amitié ? Alors, plaçant ta main sur ton cœur tu essayes de te calmer, de retrouver un battement logique.

Mais c'est vrai qu'il était plutôt mignon, habillé et coiffé ainsi. Non, non, non. A quoi pensais-tu exactement ? Secouant la tête de droite à gauche, tu n'étais même pas capable de penser raisonnablement. Pourquoi t'avait-il demandé de venir en salle d'art après les cours, pourquoi était-il ainsi vêtu. Et surtout, pourquoi avait-il apporter une tenue pour toi ? Enfin non, tu l'avais compris. Seulement, tu espérais te tromper, que tout cela n'était qu'un simple rêve ou bien que la taille ne soit pas la bonne.

Oui, si ce n'était pas la bonne taille, il n'allait pas te forcer n'est-ce-pas ? Ayant réussi à quelque peu calmer cette étrange et nouvelle sensation, tu respires un grand coup afin de prendre ton courage, pour lui expliquer que clairement, quelque chose clochait chez toi.

« Eliott...  »

Mais rien de plus ne sort de ta bouche, une pression, tu es comme entraînée sans raison vers l'albinos. Bloquée contre lui, entourée par la laisse du chien du prof d'art -d'ailleurs que faisait-il exactement dans la salle ? Surtout qu'il n'était pas là lorsque tu attendais Eliott, en tant que vrai magical boy/girl vous aviez aussi besoin de votre Luna ?

Ton cœur recommence ses battements irréguliers, cette proximité de perturbe, tu n'y comprends plus rien. Tu ne sais plus que dire, tu ne sais pas comment réagir, alors simplement tu essayes de cacher ton visage qui commence à roussir.

« Ah...  »

Tu n'aurais jamais imaginé qu'Eliott puisse te prendre dans ses bras. Toi qui ne pouvais avoir le visage plus rouge qu'actuellement. Au moins, l'avantage dans cette action était qu'il ne voyait pas ta face rougissant jusqu'aux oreilles. Cette présence, cette étreinte te rendais heureuse. Tu ne savais pas comment il était possible que tu réagisses avec ton cœur qui semblait t'abandonner. La fierté de tes parents, t'as maturité qui te guidait pourtant avait choisit de t'abandonner aujourd'hui. La seule chose qui tournait encore et encore dans ta tête et qu'il était beaucoup trop près. Beaucoup, beaucoup, beaucoup trop. Mais qu'en fait. Ce n'était pas vraiment gênant. Que t'arrivais-t-il, sérieusement ?

Mais tout s'écroule, ce moment de bonheur n'est qu’éphémère Eliott te pousse, met une courte distance entre vous. La laisse du chien ne vous permets pas plus de liberté. Alors tu pose tes deux mains sur tes joues pour essayer de dérougir ton visage. Sauf que ton effort est totalement vain, tu rougis de plus belle, mais cette fois-ci de honte plus qu'autre chose. Heureusement encore, lorsqu'il te plaqua la robe sur le visage, cela camouflait tes rougeurs.  

Un insecte sur ton dos, vraiment. Tu n'étais pas chanceuse, toi qui appréciait le moment précédent malgré ton incompréhension. Eliott décrivait quelque chose, tu n'avais pas l'habitude des insectes car ce n'étaient pas quelque chose que tu trouvais fréquemment dans ta maison. Alors, simplement tu te frappais le dos avec difficultés à plusieurs reprises, gardant toujours avec une main libre la robe plaquée sur ton visage d'enfant perdue. L'insecte finissant son chemin sur le sol, tu laissas échapper un soupir de soulagement étouffé par cette robe girly.

Finalement, tu décides de relever légèrement ton visage, laissant seulement transparaître tes yeux sombres. Jetant un coup d’œil à Eliott, ton cœur saute une nouvelle fois un battement. Cette fois-ci la raison pouvait être lié à ton sursaut de surprise, la fenêtre de la salle c'était ouverte d'un fracas. Laissant place à un homme des plus… Attendez on est au deuxième étage non ? Enfin bon.

D'un pas assuré, l'homme s'approcha des deux enfants. De peur, tu recules retournant aux côtés d'Eliott, toujours attaché par la laisse du chien qui ne semblait même pas vouloir vous quitter. L'homme s'arrêta devant vous, posant un semblant de regard amoureux sur le jeune Eliott. Mais surtout, il lui lançait des phrases sublimes qui auraient pu faire fondre le cœur de toutes personnes romantique.

Alors ton cœur se resserre, tu te sens mal de voir ça. D'entendre toutes ces répliques mielleuse. Sincèrement, que t'arrivais-t-il aujourd'hui ?! Serrant les poings, tu ne peux t'empêcher de couper l'homme pour lui sortir ce qui te tracasse depuis son arrivée.

« Pourquoi portez-vous un masque de Genkishi-onii-chan ? C'est lui qui vous envois ?  Tes joues rougissent de plus belle. Je vous demanderez de laisser Eliott tranquille, vous n'avez pas d'autorisation d’être dans l'école et nous euh. Laissez-le tranquille et rentrez chez vous !  »

Tu étais énervée et tu ne savais même pas pourquoi.

Non vraiment. C'était quoi ce bordel ?

Sans raison, tu pars dans un fou rire que tu n'arrives pas à contrôler. Tu rigoles face à cet homme étrange arrivé de nul part, tu rigoles après tes propos francs dans leur contexte sérieux. Tu voulais le départ de ce nouveau venu, de celui qui c'était mit sans raison à draguer ton camarade. Évidemment, plus tu essayais de te contrôlais, plus ton rire devenais fort, incontrôlable, inarrêtable. Tout ce qui se passait depuis l'arrivée d'Eliott était étrange, entre les battements irréguliers de ton cœur, la venue de cet homme masqué et maintenant ce fou rire.

Bien sûr, l'Anglais était aussi perdu que toi. Il ne comprenait pas qui était cet homme, surtout pourquoi il portait un masque. D'autant plus que avais évoqué ce morceau de papier comme étant ton frère. C'était étrange, bizarre, incroyable. Et qu'importe ce que te disais Eliott, ce que faisait l'homme ou bien la secousse, rien n'arrivait à te faire reprendre ton calme. A briser ce rire d'enfant.

Puis, encore une fois sans la moindre raison. Tu t'arrêtes finalement de rire. D'un petit geste, tu montes ta main sur ton cœur pour essayer de suivre, mais surtout de comprendre tout ce qu'il se passe. Jetant un nouveau un regard sur le garçon, ton cœur fait toujours le même cinéma.

« Je et compliqué… euh.  »

Tu t’arrêtes de parler. Les mots ne sortaient plus comme tu le voulais, tu t’emmêlais dans tes propos, ne sachant même plus ou tu voulais en venir. Enfin, si tu voulais lui expliquer cette histoire de masque mais tu n'y arrivais pas, qu'importe les mots que tu souhaitais dire tu te mettais à bafouiller.

Et ça ne t'étais jamais arrivé avant. Non, jamais.

« Pardon… C'est euh… Jamais...   »

Si tu n'avais pas été aussi bien éduquée, tu aurais sûrement crié à pleins poumons.

Un cris de faim, un ventre se révoltant de ne pas avoir été assez nourrit aujourd'hui. Ce n'était pas le tient et ça ne semblait pas non plus être celui de l'étrange squatteur. Alors, ton regard se posa une nouvel fois sur l'albinos qui était justement en train de fouiller sa poche. C'était étrange d'entendre son ventre gargouiller ainsi, de souvenir Eliott était le genre d'enfant à toujours se promener avec des confiseries, à dévorer du sucre à chaque minute de la journée.

Évidemment et surtout sans la moindre surprise, ton camarade de classe sortit de sa poche un sucre d'orge avant d'y croquer dedans à pleine dents. Quel fut ton étonnement lorsqu'il t'en proposa un bout, ce n'était pas la première fois qu'Eliott te proposait l'une de ses sucreries, mais lorsqu'il avait faim -surtout à ce point- c'était plutôt un phénomène rare. Même très rare.

Ainsi, gentiment avec l'un de tes plus beaux sourires pour lui faire comprendre que tu refuses pour son propre bien, tu lui fais signe de la tête que, non, tu n'en veux pas un bout. Après tout c'était son ventre qui gargouillait, c'était lui qui avait faim. Et puis, il fallait que tu fasses attention à tes dents, manger des sucreries comme ça sans réelle raison ni envie, ne t'avais jamais été très conseillé.

Toutes ces choses étranges, qui arrivaient l'une après l'autre ne semblait pas vouloir vous abandonner. Comme si le sort s'acharnait sur vous. De la fenêtre ouverte, un énorme coup de vent entra dans la salle d'art plastique, alors c'est avec évidence que par manque d'équilibre et avec cette laisse qui vous entourait l'un à l'autre depuis le début. Tu perdis l'équilibre, entraînant Eliott dans ta chute. Tu lui tombas dessus avec cette malchance légendaire présente dans tous les shojo digne de ce nom. Tombant au sol, tes lèvres frôlèrent celle du jeune albinos. Rapidement, ta personne avait compris ce qu'il venait d'arriver, tu étais peut-être jeune d'âge mais tu connaissais tout ça. Ton visage s'empourpra.

« Désolée...  »

Et bien sur, avec cette laisse du chien qui vous regardait, il n'y avait aucun moyen que tu te relève seule. De surplus, tu ne pouvait compter sur l'aide de cet homme masqué qui, voyant qu'il n'avait aucune chance, était repartit par la fenêtre sautant du deuxième étage, après la rafale de vent.