Konami Ogawa [DONE]

couleur des yeux —marron; couleur des cheveux — Noir ; taille —1m40; poids — 40 kilos ; tatouages ou piercings —RAS; cicatrices — RAS; style vestimentaire — Commun, souvent en jupe, des couleurs assez communes aussi. En fait elle est d’une banalité affligeante.

Konami n’est pas vraiment une fille qui brille par sa démesure. C’est une fille assez discrète, qui n’aime pas vraiment se faire voir ni même qu’on lui pose des questions. Elle joue la carte de l’indécise, de celle qui ne sait pas. Elle se cache sous son écharpe, elle se cache sous ses faux semblants d’adolescente timide.

Pourtant, elle ne l’est pas, avec ses amis elle plutôt joviale, voir même un peu exaltée. Elle aime regarder des dramas, les films d’action (particulièrement de super-héros), mais elle ne touche pas aux jeux vidéo ou du moins officiellement (un traumatisme d’enfance très compréhensible). Mais sur les sujets une peu plus personnelle, la collégienne se bloque et bafouille, encore plus lorsqu’il s’agit des étoiles. Ce n’est pas  qu’elle n’a rien à dire, c’est plutôt que ses sentiments sont bien trop ardents pour qu’elle puisse vraiment les retranscrire.

Konami est comme la rivière, elle est d’apparence tranquille, mais au fond un rien pourrait la faire imploser, un peu comme toutes les adolescentes dans cette période difficile. Elle a des avis très tranchés, mais elle n’en fait pas part pour faire partie de la norme. C’est peut-être pour ça qu’elle tente de se camoufler dans la foule, qu’elle fait en sorte d’avoir des notes dans la moyenne. Elle s’y applique tellement que si elle utilisait cette énergie pour autre chose, elle aurait tellement plus de talents, comme pour la peinture qu’elle pratique quelques fois dans son grenier.

Mais trop souvent, comme à chaque fois qu’elle tente de faire quelque chose de personnelle, le rouge revient, le rouge de son écharpe, le rouge des flammes, le rouge du sang qu’elle aimerait voir couler de ces soi-disant « étoile ». Elle ne peut nier leur don, ou même leur lien avec leur humain. C’est bien parce qu’elle en a conscience de cela qu’elle désire leurs morts.

Ce monde ne doit pas être aux mains du Destin. Alors il n’y a pas de places pour des personnes destinées, ou encore de talents innés. Sinon il est tellement facile de disparaitre aux yeux des autres. C’est peut-être pour ça qu’elle tente de se faire pas trop présente. Elle ne veut pas que tout soit brisé, comme sa famille, comme ses amis qui ne parlent que de cette personne spéciale. Ce lien invisible, elle le haine, car il a tellement d’importance, de puissance.  

S’il n’y avait pas de Destin, alors tout serait plus simple.

Mais au fond

Konami est juste banale à en pleurer. Elle est l’enfant unique de deux parents fonctionnaires, sans grandes histoires ou grande passion. Elle fut élevée principalement par sa mère, qui arrêta de travailler à sa naissance. A vrai dire, si on lui demande son premier souvenir, la collégienne répondrait sans doute sa peluche ourson Mama dans son lit, rose attention. Ce qui pouvait prêter à confusion en y pensant.

Sa jeunesse s’est passée sans réel accrochage avec la vie. Sa mère et son père lui donnait la bonne dose d’amour, l’école lui offrait le brin de curiosité qui l’aiderait sans doute dans son avenir et elle grandit à peu près correctement. Elle ne connaissait pas l’existence des étoiles, ou du moins que de loin. C’était une jeunesse innocente, presque pas rongée par les vices de la technologie.

Et puis le collège arrive, avec elle cette professeure d’art plastique. C’est une jolie femme, mais elle n’est pas humaine. Elle est une étoile, celle de son père. Au début, Konami l’a bien aimé, après tout l’enfant a toujours adoré le dessin, à partir du moment où elle a commencé à représenter les choses à peu près comme elles sont. Au début, elle n’a pas fait attention que son père est devenu plus proche d’elle. Après tout, c’est normal, il y a ce lien entre les étoiles et les hommes ? Quelque chose de plus fort que la raison.

Elle l’a ignoré, encore et encore, même quand son père murmure des mots à son oreille, même quand sa maitresse lui demande de ses nouvelles. Elle a réussi à vivre dans le déni, jusqu’au divorce.

Son père a toujours été un homme juste, au moment où il a su qu’il en aimait une autre, il a cherché à s’en aller. La fillette a détourné les yeux quand les affaires de son bureau ont disparu peu à peu. Elle est parti chez des amis quand elle a vu que ses parents ne parlait plus que de partage de bien. Mais quand sa mère l’a pris entre quatre yeux, elle n’a plus eu le choix. Son père n’aime plus sa mère, il l’aime l’astre.

Mais est-ce vraiment juste de se battre contre quelque chose qui est au-dessus de nous ?

Son père l’invite le week-end, elle n’y va qu’une fois sur trois pour rester devant son ordi. Sa nouvelle femme tente de communiquer avec l’enfant, mais elle ne fait pas d’efforts. Chez sa mère, elle a arrêté de passer de passer dans le couloir où se trouvait le bureau de son père. Elle ne dessine plus autant qu’avant, elle ne parle plus autant qu’avant. Mais tout va bien, c’est ce qu’elle dit encore et encore. Elle garde les traits des enfants, elle prend peu à peu les trais des adultes.

Mais quelque part, peut-être que le temps s’est arrêté avec cette pensée.
« Le monde serait tellement mieux sans étoile. »