Sujet: I'm feelin' so Alive [pv/Nesia Mer 3 Fév - 23:13
Dans un sourire cruel, le jeune adolescent à la courte crinière ébène bondissait hors de la boutique, analysant de ses prunelles aiguisées tout ce qu'il se déroulait dans son champ de vision. Derrière lui, des cris. Les cris du pauvre homme dévalisé, des cris des pauvres clients qui se retrouvaient sans porte-monnaie. Sans argent. En avait-il vraiment besoin pour acheter de pareilles broutilles ? Le jeune voleur en ferait un meilleur usage, cela en était certain. Son sourire s'agrandissait, ses pupilles se rétractaient, ses muscles étaient bandés, il était réactif. C'était une énergie sans nom, un sentiment puissant qui découlait dans ses veines, lui offrant littéralement des ailes alors qu'il fonçait en direction de la route. Il semblait voler, bondissant avec agilité, doué d'une célérité et d'une habileté qu'il avait développé dans la rue. Les voitures klaxonnaient, il répondait d'un doigt d'honneur de sa main libre et enveloppé dans un gant noirâtre où le cuir au niveau des doigts avait été coupé.
Les cris se faisaient lointain, le sang battait ses tempes, il sentait son cœur qui voulait se décrocher, percer sa poitrine, se joindre lui aussi à sa fuite. Dans les innombrables poches de son long manteau beige, qu'il y avait t-il donc ? De l'argent dans des portes-monnaie, de la nourriture subtilisée, deux canettes de bière. Manteau qui avait dû porter tant de choses, passant des produits légaux à la drogue, aux armes. Ce gamin semblait décidément irrécupérable. Tout comme le témoignait le pansement sur son nez, ce bandage à peine visible qui enserrait sa main gauche. Un combat de la veille. Parce que deux imbéciles trop arrogants avaient pensé qu'il ne réagirait pas, qu'il se tairait alors qu'ils l'insultaient de tous les noms.
Les ruelles sombres. Enfin. Son repaire. Ces quartiers, ces rues où personne ne désirait s'aventurer de part la peur que l'endroit inspirait. Trafics en tout genre, drogues, êtres peu recommandables et autre. Ryūku n'en avait rien à faire de tout cela, il connaissait ces ruelles comme sa poche, chaque recoin, chaque planque. C'était une sourcière, c'était un merveilleux moyen de de cacher des poursuivants. De plus, ici, personne ne vous balancerait. L'esprit de solidarité dirait-on. Pourtant, en cet endroit, il y avait bien une personne qui savait bien où le jeune garçon aimait se dissimuler. Une boutique désaffecté, présentant une petite entrée à peine visible sur le côté gauche, des briques écroulées, un trou camouflé par quelques larges planches de bois.
« Ah c'est toi le gosse. T'as l'air d'avoir les poches bien remplies, laisse moi voir. »
Un type adossé là à un mur, la mine exténuée, il sentait mauvais. Ryūku arqua un sourcil et arrêta sa marche afin de l'observer un bref instant, enfouissant ensuite une main dans son manteau beige, en récupérant deux cigarettes avant de les envoyer à l'homme. Mine neutre, faciès blasé, le jeune garçon reprit son chemin tout en prenant d'une main son téléphone pas le moins du monde à la pointe de la technologie. Il pianota dessus rapidement, un léger sourire se formant sur ses lèvres.
« J'ai encore fait des conneries. Je t'attends la flic. Je suis certain que tu vas vite trouver où je suis. »
Il l'envoya. Amnesia Rosenberg. Bien sûr qu'elle viendrait. Elle venait toujours. Le noiraud arriva au niveau du magasin abandonné, poussant quelques planches afin de se faufiler, refermant minutieusement derrière lui.
L'endroit était contre toute attente, assez bien organisé. Les étagères vides avaient été poussées dans un coin pour laisser une grande place au milieu, un canapé assez miteux se trouvait au milieu, une table ronde en bois, trois chaises. Quelques seringues traînaient ci et là, quelques canettes de soda, d'alcool, des bouteilles, des sachets, des sacs plastiques... Oui, malgré cela, on pouvait dire que l'endroit était plutôt bien organisé. Par ailleurs, de la lumière filtrait par quelques petites ouvertures présente entre les briques, le store métallique détruit par endroit. Ryūku poussa quelques objets du pied, déclenchant quelques doux bruits de roulement, il posa le fruit de son vol sur la table: deux canettes de bières, des en-cas divers et bien entendu, les porte-monnaies. Le jeune homme les prit entre ses mains et s'affala sur le canapé, les jambes écartées, ses mirettes observant les petits objets de cuir. Un sourire franchit ses lèvres fines et il posa les objets à ses côtés, ouvrant le premier et récupérant l'argent tout en observant les différentes cartes. Il effectuait cela tranquillement, attendant l'arrivée de la demoiselle à la crinière azurée.
Invité
Sujet: Re: I'm feelin' so Alive [pv/Nesia Jeu 4 Fév - 13:17
L'ado qui a besoin d'une étoile.
Ryuku & Amnesia
Les collègues se trouvaient là, autour d'une table, un café en main. Ils attendaient probablement que le grand patron n'arrive, ayant visiblement quelque chose d'important à leurs confiés. Tous semblaient vidés, exténués par les heures de boulot qui ne semblaient plus en finir. La chasse des Crépuscules n'avait rien d'une croisière en pleine mer. Tout était rythmé par un quotidien violent, virulent, énergique. Alors les poches sous les orbes se dessinaient rapidement tandis que deux jours avaient filés. Le peu de sommeil octroyé aux forces des brigades anti-crépusculaires depuis quelques temps s'enlisait dans les veines. Le chef avait été vu récemment et plus encore par la bleutée. Une entrevue, non deux pour être exacte. Deux qui avaient eu le droit de lui offrir une révélation destructrice, affligeante et absurde. Elle était son étoile.
Un soupir passait ses lippes, se plongeant dans les méandres de son esprit. Les choses devenaient si compliqués à présent. Trahir à nouveau les siens, son métier ou courir derrière lui pour l'aider ? Aucune réponses ne semblaient encore juste à prendre. C'était aussi difficile que rongeant. La flic avait besoin de souffler, voir autre chose, se changer les idées alors que toutes les conversations ne tournaient qu'autour de lui. Comment avait-il fait pour s'échapper la première fois ? Amnesia déglutissait de sa trahison. Et puis un soupir à nouveau. Néanmoins son téléphone venait vibrer nerveusement dans sa poche arrière, le sortant rapidement dans le coin de la pièce. Un café se tenait dans sa main droite, son téléphone rejoignait la gauche, lisant le sms si salvateur à présent. « J'ai encore fait des conneries. Je t'attends la flic. Je suis certain que tu vas vite trouver où je suis. »
Un fin sourire se dessinait sur ses lippes, levant subitement son regard sur les siens ainsi que le mobile.
« Je dois vous laisser pour le moment, une autre affaire à régler ! Je reviens rapidement. ▬ Attend, Rosenberg où vas-tu ? Le chef arrive, tu dois être là ! Hoy !! Tu m'écoutes ?! »
Seule une main se dressait, ne montrant que son dos avant de refermer la porte. Un soupir encore et pourtant son fin sourire ne disparaissait aucunement de ses lèvres, se précipitant soudainement pour sortir. Ce gamin avait encore fait des conneries, ce n'était en soi rien de bien réjouissant, pourtant la belle le remerciait dans un sens. Du moins pour ce jour-là.
Courant au travers de la ville, il n'était guère difficile de rejoindre les ruelles sombres. L'endroit n'avait rien d'appréciable pour une femme autant que pour les gens « respectables ». Pourtant la flic ne reculait jamais, fonçant toujours dans le tas. Les prostitués arpentaient déjà les pavés, les drogués se laissaient toujours mourir sur les bas-côtés et les trafics n'avaient aucunement peur de la voir passer malgré son insigne et son arme. Peut-être parce que ses orbes ne prenaient jamais la peine de rencontrer les leurs. Parce que ce n'était pas son but pour l'instant. C'est énergiquement que sa crinière flottait au gré du vent, rythmé par la marche furieusement active de la belle. Elle devait se dépêcher.
Se dépêcher de le trouver. Une chose qui ne fut guère dur à accomplir. Alors arrivant déjà dans cet endroit, poussant les planches qui barraient faussement l'entrée, les orbes azur parcouraient déjà les lieux, trouvant rapidement le canapé au milieu de tout ceci et l'adolescent qui y errait probablement depuis tout ce temps. Ainsi son sourire disparaissait légèrement, prenant une mine légèrement boudeuse, légèrement furieuse. Quelques pas suffisaient à franchir les quelques mètres qui les séparaient, se plantant de l'autre côté de la table, croisant les bras.
« Bien jeune homme, tu as quelque chose à dire pour ta défense ou tu préfères les menottes de suite ? Tu n'as donc pas peur d'aller faire un tour derrière les barreaux, hein ?! Est-ce que tu joues avec le feu parce que tu veux me voir ? AH ! Tu es amoureux de moi ?! »
Un sourire stupide en coin prenait ses lippes, se penchant légèrement en avant en disant cela. Taquin à vrai dire pour alléger les choses. Les actes en soient restaient à n'en pas douter des crimes, mais la bleutée ne pouvait enfermer Ryu autant par affection avec le temps que par envie de l'aider plutôt.
Parce que la belle restait une vraie mère-poule.
« Aaaahaaah... Je dois dire que tu tombes bien pour changer en tout cas ! M'enfin, ça reste un crime tout ça ! » Un doigt venait se pointer sur les objets volés. « En plus tu es mineur, qu'est-ce que c'est que ça au juste ? Tu n'as pas l'âge de boire, file-moi ces canettes, elles sont pour moi maintenant ! »
Contournant ladite table, son corps venait lourdement tomber sur le canapé, soufflant bruyamment.
Sujet: Re: I'm feelin' so Alive [pv/Nesia Jeu 4 Fév - 17:55
Ses mirettes sombres glissèrent vers la nouvelle présence et un léger sourire en coin satisfait naquit sur les lippes du jeune garçon. Ce-dernier relâcha ce qu'il détenait, levant son menton avec une certaine arrogance en direction d'Amnesia, un sourcil arqué. Ce fut un léger rire amusé qui franchit la barrière des lèvres de Ryūku qui cessa bien vite pour que sa voix résonne dans l'endroit, une voix suave, assez grave sans en être exagéré. C'était agréable à entendre bien qu'on pouvait sentir que tout ce qui avait pu être enfantin chez lui avait complètement été balayé par les années.
« Je joue avec le feu juste pour te voir me mettre des menottes, j't'assure que c'est l'pied. »
Fit-il, taquin, un sourire charmeur aux lèvres tandis qu'il glissait ses prunelles noirâtres dans celle azurées de la jeune femme. C'était décidément un véritable délice de s'amuser avec ces points, combien de fois avait-il fait cette petite blague des menottes à la pauvre Amnesia ? Certainement ne changerait-il pas ce côté, le sale gosse. Seulement, le sourire de séducteur raté qu'il arborait se transforma bien vite lorsque la demoiselle poursuivit avec énergie sur sa lancée, comptant visiblement lui subtiliser les canettes de bière. Fronçant ses sourcils, mué d'une soudaine rapidité, il se redressa à l'instant même où la demoiselle se laissait tomber au fond du canapé. Ryūku tendit un bras en direction de la table, attrapant une première canette, puis la seconde, conservant précieusement les objets contre son torse, tel Gollum et son précieux. Le jeune homme se détourna ensuite en direction d'Amnesia et eut un sourire carnassier, dévoilant quelques dents blanches alors qu'il ricanait. Il avait soudainement une pointe de ressemblance avec une hyène.
« Fait gaffe, tu vas écraser les porte-monnaies avec ton gros cxl. »
Il semblait bien fier le gamin des rues, riant un peu plus fort tout en lançant une canette à l'attention de la jeune femme. Ignorant totalement les précédents dires de la demoiselle, il ouvrit sa propre canette et porta l'objet à ses lippes, se désaltérant de plusieurs gorgées avant de défier Amnesia du regard. D'une autre main, il s'emparait d'un paquet de chips, venant ensuite aux côtés de la jolie jeune femme afin de se laisser tomber à ses côtés, ignorant les petits objets de cuir. Il s'effondra dans un soupire de satisfaction pur, bloquant sa canette entre ses jambes et ouvrant agilement le sachet en plastique. Ryūku le laissa ensuite entre eux, venant glisser son bras gauche sur le dossier du canapé. Aux yeux du jeune garçon qui n'avait jamais vraiment connu le bonheur de certains, ce simple petit moment était fantastique. Il s'ennuyait, il avait envie de voir Amnesia alors quoi de mieux que de l'attirer en arguant avoir encore commis un crime ? Ce qui, par ailleurs, était actuellement véridique. Certes, le noiraud aurait pu faire une simple demande "Tu veux bien passer la journée avec moi Amnesia ?" Mais... ce n'était clairement pas lui. Il lui fallait une façon un peu plus détournée de demander. Souriant, il détourna son attention sur la policière à la crinière bleutée.
« J'tombe bien t'as dit hein...? T'étais occupée ? Encore une réunion barbante que tu fais au boulot ? Il a l'air super galère ton travail, d'courir partout après des criminels. Personnellement ça ne me dérange pas, j'adore faire courir tout tes petits collègues incapables de mettre un pied devant l'autre. »
Il eut un nouveau léger ricanement, penchant sa tête vers l'arrière, scrutant le plafond tandis qu'un grand sourire en coin habitait ses lippes fines. Ébouriffant sa propre chevelure, il observa la demoiselle du coin de l’œil, une main toujours posée sur le sommet de sa tête, ses doigts fins empêtrés dans sa courte crinière ébène.
« T'sais quoi ? J'ai peut-être volé l'autre débile de la boutique mais j'peux te rassurer: j'ai eu une super note en sciences. »
A qui en dehors d'Amnesia pouvait-il ce genre de choses ? La plupart s'en fichait complètement de ce qu'il pouvait bien faire, réussir. Malgré cela, voir Amnesia satisfaite lui faisait grand plaisir, ça le motivait un travailler un peu plus. Malheureusement, il ne travaillait que dans les matières scientifiques, délaissant complètement le reste qu'il jugeait trop inintéressant. On avait beau lui dire, il n'en faisait qu'à sa tête, comme toujours. Souriant, il porte de nouveau la canette à ses lèvres, les yeux clos.
Invité
Sujet: Re: I'm feelin' so Alive [pv/Nesia Ven 5 Fév - 18:18
L'ado qui a besoin d'une étoile.
Ryuku & Amnesia
L'adolescent jouait, essayait vainement d'avoir une impression séductrice avant de se mué dans un aspect plus taquin. Un sourire charmeur raté et un léger sourire en coin de la bleutée. Ce petit était amusant, revigorant et par-dessus le marché, il faisait inévitablement naître au fond de ses orbes un sentiment profond d'amour filiale poussé par une envie de le protéger. Ses mains se trituraient chacune de son côté, semblant vouloir l'attraper pour le câliner, mais ce dernier était debout, la fixant avec ses canettes dans ses bras. Néanmoins une réflexion de sa part s'ensuivait sa petite taquinerie, lançant visiblement un pique à la plus vieille qui se dépêchait de se redresser également, laissant une main vivement s'abattre derrière son crâne sans trop de force.
« J'vais vraiment finir par t'attacher mon petit bonhomme ! Ne crois pas pouvoir dire ouvertement que j'ai un gros cxl, c'est clair ? Non mais ! »
Une fausse mine boudeuse prenait alors ses traits, reposant lentement son corps sur le canapé. Néanmoins une canette la rejoignait rapidement, souriant toujours en coin, mais ce dernier semblait s'élargir quelque peu. Passer du temps ainsi avec lui, c'était toujours ce qui résumait le mieux des bonheurs simples. Des instants palpables dont les souvenirs pourtant si banales en deviendraient inexorablement précieux avec le temps. Des pensées qui, à bien y songer, ne pouvaient alors que renforcer le sentiment de vouloir être avec lui, d'être présente dans sa vie et le soutenir autant que cela lui était alors possible. Peut-être aurait-il été bien qu'elle fut son étoile. Un sourire à nouveau.
Ouvrant agilement la canette, la belle buvait une gorgée, observant le plus jeune faire jusqu'à venir ainsi s'asseoir à ses côtés. C'était adorable de le voir ainsi s'approcher d'elle, comme un chaton sauvage finissait par venir vous renifler. La comparaison dans son esprit ne pouvait dès lors qu'afficher un sourire plus grand sur ses lippes, une main venant ébouriffer sa crinière ébène. Les chips rejoignaient sa main, en mettant alors une entre ses lippes pour la croquer, l'écoutant d'une oreille.
Des questions émanaient rapidement, mais la belle n'avait aucunement le temps de répondre, le laissant continuer jusqu'à afficher pleinement sa réussite. Il était adorable à n'en pas douter, à tel point que lorsque ses orbes se fermaient, buvant une gorgée, elle en profitait pour s'approcher, enroulant un bras autour de son cou. Ni une, ni deux, se tête venait se poser sur la sienne, frottant doucement.
« C'est géniiiial !! Bravo Ryū !! Pour la peine, je t'inviterais à manger quand tu veux, on ira dans un resto que tu choisiras et tu pourras manger tout ce que tu veux, ok ? […] Mais c'est génial, je te félicite. Tu dois continuer comme ça et, même si je sais que c'est chiant, essaye tout de même de faire un petit effort dans les autres matières aussi. »
Sa mine se peignait d'un sourire maternel mué par une extrême douceur. Sa main venait alors se perdre à son tour dans sa crinière ébène, caressant doucement. Oui, il y avait un sentiment de fierté qui émanait des pores de sa peau, très fière effectivement du jeune homme et ne pouvait que l'afficher pleinement. Néanmoins, il fut bientôt arrivé le temps de se reculer, posant sa tête contre le dossier du canapé en soupirant.
« Ouais, ça fait quelques jours qu'on ne dort presque plus... Les joies de courir après les criminels reconnus, mais encore en liberté ! Aucun répit. C'est vraiment galère et je suis dans une position délicate en ce moment en prime. Aaaaaah, je sais pas encore ce que je vais faire ! »
La canette revenait poindre à ses lippes, buvant une gorgée plus conséquente que la précédente.
« Alors te voir me fait extrêmement plaisir même si tu as volé... Et puis ça me redonne de l'énergie de te câliner et t'embêter ! »
Son faciès affichait effectivement une certaine fatigue à n'en pas douter, pourtant un apaisement s'y lisait également lorsque ses billes azurées rencontraient celles de son vis-à-vis.
Sujet: Re: I'm feelin' so Alive [pv/Nesia Sam 6 Fév - 2:08
Il sentit un bras autour de son cour et l'instant suivant, la tête de la jeune femme vint contre la sienne afin de s'y frotter. Ryūku eut un léger mouvement de surprise, écarquillant ses yeux, à la fois habitué aux élans de tendresse d'Amnesia mais toujours habitué à la non-tendresse de sa vie habituelle. Avec Amnesia, c'était en permanence être dans un monde différent, plus doux, plus agréable, plus apaisant et sécurisant. Le noiraud pouvait se détendre, cesser d'être sur le qui-vive, tenter simplement de profiter de ces instants en présence de la policière qu'il, au final, appréciait énormément. S'il n'avait pas été éprit d'une pseudo-fierté, ses joues auraient été en feu sous la petite gêne que les paroles de la demoiselle bleutée apportaient. Elle était heureuse, la jeune femme semblait toujours exprimer si haut et fort ses impressions, une aubaine, une joie pour Ryūku qui sentit son cœur s'accélérer légèrement. Certes, son professeur de sciences également était sans cesse en train de le féliciter à chaque note impressionnante, à tenter de la valoriser mais venant d'Amnesia c'était encore plus agréable. Plus chaleureux ? Une véritable satisfaction que de la voir ainsi joviale parce qu'il faisait bien.
Malgré ça, Ryūku croisa ses bras et ferma ses mirettes, affichant une mine boudeuse, les sourcils froncés. Ô grand jamais il n'avouerait que ces compliments lui allaient droit au cœur, allons, sa démesurée, son absurde fierté de gosse des rues étaient en jeu. Lorsque la jeune femme vint glisser une main dans la crinière noirâtre du jeune homme, ce-dernier rouvrit ses yeux et grogna un "eeeh" tout en se débattant légèrement. Le calme revint un fugace instant, tandis que Amnesia expliquait la situation au travail. Tout en écoutant attentivement, Ryūku apporta à son tour sa canette à ses croissants de chair fins, deux gorgées. Grignotant quelques chips sans faire trop de bruit, ses prunelles empreinte d'une once de léthargie pointées vers le plafond écroulé par endroit. Le jeune garçon se pencha, posant sa canette sur le sol et s'enfonçant un peu plus au fin fond du canapé, ses mirettes encrées dans celles de l'étoile, un léger sourire en coin se profila sur ses lippes.
« Il a l'air cool ton boulot parfois, j'veux dire... il doit y avoir pas mal d'actions quand tu pars capturer l'un de ces criminels non ? M'enfin bon, quand j'vois que t'arrives même pas à m'attraper, ils n'ont pas grand chose à craindre hein ? », taquina le jeune homme en venant tirer affectueusement la joue gauche de la bleutée. « C'est quoi ta situation délicate ? Tu veux m'dire ? »
Il proposait le gamin, son sourire amusé avait disparu, balayé, il arborait une mine davantage sérieuse. Une bonne façon de démontrer à un être qu'on l'appréciait était bien de s'intéresser, de tenter d'aider non ? Ryūku se disait que, peut-être, il y avait un moyen d'aider. Après tout, s'il s'agissait de dénicher quelqu'un, ce n'était pas trop compliqué. Avec tout le réseau de types plus louches les uns des autres du coin, il y avait à faire. De toute façon, niveau situations délicates, il était rodé le gamin.
Ses réactions étaient adorables aux yeux de la bleutée, ne pouvant s'empêcher de l'emmerder toujours d'avantage. C'était agréable, drôle et rafraîchissant encore une fois. Des moments que la belle n'échangerait pour rien au monde. Peut-être aimait-elle être flic juste pour avoir l'occasion de faire ce genre de rencontres après tout... Non, c'était une certitude même. Les rencontres liées à son travail avaient souvent du bon, mais il existait également du mauvais. Une pensée qui se profilait alors que la voix du plus jeune résonnait, arrivant jusqu'à la flic dont un soupir ne pouvait que s'extirper de ses lippes.
« Mon boulot est forcément mué par plein d'action, sinon je ne pourrais pas le faire. J'aime trop me dépenser et bouger pour rester derrière un bureau, même si c'est dur ou fatiguant par moment, je dois bien l'avouer. »
Un fin sourire armait soudainement ses lèvres, fixant sa canette avant d'en boire une nouvelle gorgée. Un doute la prenait. Le doute de dire ou non la vérité à ce gamin. Peut-être n'était-ce pas une mauvaise chose en soi. Étrangement, la belle doutait que le noirâtre utilise ceci contre sa personne. C'était peut-être un tort, mais l'étoile lui faisait confiance.
« Tu gardes ceci pour toi hein ? Je te le dis parce que je te fais confiance. » Une main passait sa crinière bleutée un instant, tournant son attention sur lui. « Est-ce que tu sais ce que sont les étoiles ? Ces êtres dont les rumeurs court dans la ville, ceux qui seraient descendu du ciel et qui auraient des dons. Je suis moi même l'une d'entre eux. Mon pouvoir est lié à l'eau, un jour je te montrerais si tu veux ! Les humains ont une étoile et les étoiles ont un humain, c'est immuable. Chacun est lié à l'autre et si l'un meurt, l'autre aussi. Cependant... Mon humain est... »
Un soupir passait ses lippes, fermant ses orbes une seconde, se laissant alors tomber dans le canapé.
« Mon humain est le chef de la bande de criminelle que je me dois d'arrêter, des terroristes reconnus par l'état que je dois mettre derrière les barreaux et ceux non reconnus que je dois trouver. Il est... à la tête de tout ceci. Je ne sais pas ce que je devrais faire. Mon existence même a pour but de le protéger, c'est ce pour quoi je suis ici, sur Terre... »
Un fin sourire presque amer prenait alors place, puis un léger rire haussait ses épaules un instant. C'était la pire situation qui pouvait se dessiner à vrai dire. La pire de toute à bien y songer.
« Mais comme dit, tu gardes ça pour toi ou tu verras que je suis tout à fait capable de t'arrêter en réalité... »
Une main affectueuse se perdait dans la crinière ébène alors, rigolant doucement. Sa confiance envers le plus jeune poussait l'étoile à parler. Plus que tout ceci, il semblait que ce poids avait pris bien trop de place dans sa vie dernièrement, incapable de prendre une décision concrète sur tout ceci. La fatigue se faisait bien plus forte chez la bleutée que chez ses collègues, inconsciemment poussée à protéger Hu Li.
Sujet: Re: I'm feelin' so Alive [pv/Nesia Mar 9 Fév - 0:40
C'était un fait étrange qui amusait éternellement le fils des rues. Le fait étrange était l'apparence et la façon de penser d'Amnesia. Si l'on se fiait à l'apparence, qui penserait que cette demoiselle visiblement fragile baignait dans un tel univers de travail ? C'était une grande férocité et détermination qui habitaient la jeune femme bleutée, chose qui impressionnait Ryūku.
Il ne disait rien, observant la jeune femme d'un air d'une neutralité presque caricaturale. Elle lui faisait confiance, à un voleur, un délinquant qui frôlait chaque fois de finir derrière des barreaux. Elle lui faisait confiance. Le cœur du jeune se serra soudainement, sa respiration sembla flancher un fugace instant mais le noiraud n'en démontra aucune émotion. Ses mirettes sombres n'exprimaient absolument rien, c'était un néant profond, un véritable trou noir qui était encré dans les billes céruléennes de la policière. Il ne bougeait pas. Il écoutait. Les étoiles, Ryūku avait en effet entendu parler de ces êtres des cieux armés de pouvoirs et présent pour protéger un être humain. Jusque-là, le jeune garçon n'avait aucunement fait attention à cela, parce qu'il n'en avait jamais rencontré - ou elles ne s'étaient jamais dévoilées - et puis, aucune étoile n'était venue se présenter à lui. Pourquoi ? Peut-être une entité puissante avait décidé de ne pas lui en accorder. Ou peut-être devait-il simplement attendre. A vrai dire, ce n'était pas comme si une impatience sans nom lui prenait aux tripes, lui prenait la gorge tant il crevait d'envie de rencontrer sa dite étoile.
En dehors de cela, Ryūku n'avait jamais connu ce sombre point. Si l'humain lié à l'étoile meurt, elle meurt aussi. Et inversement. Qu'était-ce ? Une règle stupide. Cela signifiait que si l'humain relié à sa chère Amnesia perdait la vie, elle aussi la perdrait. Les prunelles jusqu'ici animée par le néant se mirent à brûler doucement de frustration. Mourir parce que l'autre avait peut-être commis une connerie ? Mourir avec un être attaché à nous par le pur fruit d'un pseudo hasard ? Ô grand jamais Ryūku n'accepterait de voir mourir la jeune femme parce que l'être à qui elle était attachée mourait. Ce n'était pas normal. Pourtant, il ne disait rien, gardant un faciès sans expression en dépit de ce qui cramait dans ses prunelles ébènes. De plus, son humain était donc à la tête de l'organisation après laquelle elle courrait. Stupidité d'ironie.
Il sursauta légèrement lorsque la jeune femme vint glisser sa fine main dans ses cheveux noirs. Le jeune garçon releva ses orbes noires sur le visage de la demoiselle qui riait avec une légèreté absurde. Rire dans une situation si délicate. Que se passerait-il si un être découvrait cette relation de l'étoile policière et de l'humain à la tête de cette fameuse organisation ? Il ne voulait pas y songer. Il ne voulait pas du tout y songer.
« J'dirais rien, je ne suis pas une balance. », siffla le jeune garçon.
D'un geste brutal, il se redressa soudainement, faisant quelques pas dans la pièce. Certes, Ryūku était de base un être colérique. Mais lorsqu'une chose touchait une personne aimée, c'était certain que cela prenait plus d'ampleur. Et plus rapidement. Peut-être devrait-il dénicher ce type et le menacer ? Le noiraud envisagea à l'instant tant de possibilité, tournant quelques secondes en rond avant de se stopper, les mains dans le dos, glissant ses prunelles sur Amnesia.
« C'est ridicule ce lien d'étoile-humain. Pourquoi devrait-on mourir à cause de quelqu'un d'autre ? Imagine... Si un jour je trouve mon étoile, imagine qu'elle meurt à cause de moi, à cause de mes conneries. Elle devrait mourir parce que je me suis frotté à plus fort que moi, parce que j'ai raté un saut d'un immeuble ou je ne sais quoi ? Mais, et toi ! T'imagines avec ce type à la tête de l'organisation ? Il fait une connerie, un mauvais pas, tu peux crever à cause de lui. »
Révolté ? Certainement. Parce que jusque là, le jeune garçon n'avait jamais connu ces pauvres règles, il n'avait jamais vraiment écouté quand on parlait des étoiles autour de lui. Mais à présent, il était obligé de se pencher sur la question. Depuis qu'il savait que la demoiselle en était une. Poings serrés, le jeune garçon avait les sourcils froncés, prunelles plissées, observant Amnesia avec un faciès complètement modifié. Loin de là sa neutralité habituelle, en lui grondait un fauve. Peut-être n'était-ce que fugace, comme bien souvent. Ryūku était de ces êtres se laissant emmenés par les émotions, une saute d'humeur brusque, une colère noire durant quelques minutes avant que le calme ne revienne finalement. D'un geste brusque, le jeune homme abattit un poing sur la table qui trembla légèrement sous la force employée.
« C'est pxtxin de ridicule, j'suis pas d'accord avec ces conneries. C'est pas juste du tout. Un être innocent pourrait mourir parce que celui à qui il est lié est un enfoiré de première. Je déteste ça. »
Il grognait, fixant la table d'une lueur incendiaire dans ses mirettes. Le jeune garçon se redressa doucement, les poings toujours serrés, mâchoires de même. Il tremblait presque doucement, de façon à peine visible. Il ne pouvait juste que s'imaginer Amnesia, brusquement arrachée.
HRP:
P'tit coup de gueule du sale gosse. :D
Invité
Sujet: Re: I'm feelin' so Alive [pv/Nesia Jeu 11 Fév - 16:16
L'ado qui a besoin d'une étoile.
Ryuku & Amnesia
Les réactions humaines avaient , et ce depuis toujours, beaucoup intéressée l'étoile. Elle qui avait depuis presque toujours grandit parmi eux, finissant par se muée en humaine quelque part, avait toujours eut un grand intérêt envers les autres et ce qui définissaient le genre de personne qu'ils représentaient dans la société. Le jeune garçon qui lui faisait face était l'un d'entre eux, attirant cependant bien plus son attention que tous les autres. Parce qu'il respirait une neutralité qui ne demandait qu'à ce qu'on l'écoute, qu'on se préoccupe de lui et inévitablement l'instinct maternelle de la belle en était profondément touchée, ne pouvant se détourner de lui. Peut-être n'était-ce pas une bonne chose, mais l'étoile était convaincue que lui pardonner n'était pas une mauvaise chose, parce que son envie de l'aider surpassait tout les petits délits qu'il pourrait commettre, parce que son besoin de le protéger était plus grand encore que la morale qui se dessinait. Oui, la bleutée aimait ce gamin, énormément au point de lui tendre la main dès que cela serrait nécessaire pour lui faire comprendre que dans ce monde, même si nous n'avions pas tous les mêmes chances, nous pouvions tous compter sur quelqu'un.
C'était un fait immuable.
Pourtant, alors que ses mots passaient ses lippes, racontant cette histoire à son vis-à-vis, ce dernier semblait briser sa neutralité un instant, se levant brusquement, ses orbes arborant un aspect enflammé. Un coup de gueule voyait le jour, expliquant indirectement que non, il ne pouvait accepter que la flic meurt à cause de son humain. Inévitablement un sourire tendre, affectueux prenait ses lippes, ne pouvant réprimer son sentiment d'être touchée plus longtemps. Parce que oui, ses mots la touchait, beaucoup même si rien n'était dit directement, mais Amnesia savait. Elle connaissait assez l'adolescent pour savoir ce qu'il sous-entendait, ce qu'il ressentait en apprenant tout ceci. Et son corps le trahissait alors légèrement, tremblant après avoir frappé cette table. Un léger silence venait poindre, laissant l'étoile se lever doucement pour s'approcher de lui. Une main se frayait un chemin sur sa joue, l'obligeant à la regarder.
« Toute ma vie, j'ai grandi sur Terre en me disant que mon seul but était de protéger mon humain. C'est triste de mourir si l'autre fait un faux pas, c'est vrai, mais cela signifiera également que je n'ai pas su faire mon devoir jusqu'au bout. C'est la responsabilité des étoiles de faire en sorte que les humains comprennent ce qu'ils ont perdus, ce qu'ils doivent faire et les protéger. Oui, c'est triste de mourir et plus encore maintenant je le pense. Avant de venir ici, j'aurai simplement pensé à l'homme qui m'a élevé comme sa fille, j'aurai pensé que c'était triste de mourir parce que je le laisserais seul, mais tous deux l'avions toujours su que c'était un fait à envisager. Parce que j'ai grandi à ses côtés et qu'un jour je lui ai expliqué, nous avons eu le temps d'y songer et d'y voir clair, de l'accepter aussi. Je suis née pour sauver mon humain dès qu'il le faudrait. Mais.... »
Son regard fuyait un instant, revenant de plus belle sur le plus jeune dans un sourire toujours plus affectueux à son encontre.
« Mais aujourd'hui, je me dis que quelqu'un a besoin de moi. Autant que mon humain ne peut se défaire de moi bien qu'il le souhaite grandement, je ne peux me défaire d'un garnement qui n'arrête pas de voler parce que j'ai envie de l'aider. Je ne peux pas lui promettre que je ne mourrais pas, mais je veux qu'il comprenne que je ferais tout pour lui tendre la main, je veux qu'il croit en moi. Et qu'il n'oublie jamais et ce même si je devais ne plus être là, qu'il n'est pas tout seul, que son monde n'est pas aussi restreint qu'il semble le croire et que je sais qu'il peut faire mieux encore. Je voudrais aussi qu'il sache que je compte sur lui pour devenir quelqu'un de bien et que je le protégerais autant que je le ferais pour humain, si ce n'est peut-être même plus encore. »
Sa main se retirait lentement alors, le fixant sans rien dire un instant. Son sourire se muait en coin, touchée par ce jeune homme plus qu'elle ne le croyait possible alors. Ses bras ne pouvaient s'empêcher, en y repensant bien, de s’entourer autour de son cou, l'attirant vers lui dans une étreinte chaleureuse.
« Ne pense pas à moi comme si demain je pourrais ne plus être là, pense à moi en te disant qu'aujourd'hui je suis toujours là et que je ne compte pas mourir de suite. »
Ses orbes se fermaient lentement. Elle était heureuse.
Sujet: Re: I'm feelin' so Alive [pv/Nesia Ven 12 Fév - 6:01
Il sentit alors un contact doux sur l'une de ses joues et il releva son faciès vers le visage bienveillant de la jeune femme. Il l'écoutait, jusqu'au bout, sans broncher, les sourcils froncés et les traits du visage déformé par cette soudaine colère. Ryūku déglutit avec difficulté, plissant un peu ses yeux où, au final, plus qu'une détresse sans nom y résidait. Sur cette terre, s'il y avait bien une personne dont le jeune garçon ne désirait pas se séparer, c'était bien d'Amnesia. Parce qu'elle avait été l'une des premières à lui porter une véritable attention ? A ne pas juger le livre par sa couverture, à lui accorder cette chance. La suite des paroles sortirent la jeune garçon de sa colère, il plissant encore davantage ses mirettes, la gorge nouée. Oh, bien entendu qu'il haïssait plus que tout être dans un pareil état mais le fait qu'il le soit en la présence de la bleutée le rassurait quelque peu, cela le dérangeait mais pas autant que si un parfait inconnu l'avait vu aussi chamboulé.
Le noiraud observa alors Amnesia tandis qu'elle retirait sa main de son visage. Silence. Ryūku baissa finalement son regard, le coin des lèvres abaissées, la vague de colère avait brusquement été balayée par la voix doucereuse de la policière. Il n'y avait plus même une trace d'étincelle capable de se rallumer, il était juste là, bras ballants tandis qu'un sentiment lui nouait la gorge, le laissant dans un état de faiblesse qu'il n'appréciait pas. Oui, c'est ainsi qu'il se sentait à cet instant. Faible pour avoir perdu cette neutralité qui le protégeait habituellement de tout. Cette neutralité qu'il avait battit au fil des jours pour ignorer les railleries, les vautours qui planaient chaque jour au-dessus de sa tête. Cette mine ennuyée, agacée, patibulaire. Cet air qu'il avait malgré lui faisant qu'il terrifiait, qu'on ne se risquait pas à approcher pour son plus grand bonheur - à moins que ce ne soit un mensonge ? Dans tous les cas, à cet instant précis, alors qu'Amnesia lui offrait une rassurante et chaleureuse étreinte, Ryūku n'avait plus rien de ce sale gamin qui se moquait de tout, arrogant et délinquant. Non, il n'était qu'un gamin dénué de force, entourant de ses bras le la taille de la bleutée tout en fermant ses prunelles. La réalité le frappait de plein fouet avec une force inimaginable, une rafale cuisante qui persistait dans son esprit, engluée.
« ... Merci. », il l'avait à peine soufflé, resserrant doucement sa prise sur la jeune femme.
Le garçon ne voulait pas encore relever son visage. Parce qu'elle verrait ses prunelles mouillées. Elle verrait ce qu'il cachait à la vue des autres avec soin, détestant laisser éclater sa peine au grand jour. Mais, était-il au grand jour ? Non, il était seulement avec Amnesia qui n'était pas n'importe qui à ses yeux. Ils étaient seuls. Mais encore, cette pseudo fierté qui émanait par tout les pores de Ryūku l'empêchait de se détacher maintenant de la bleutée. Ses doigts agrippèrent, tremblants, le vêtement de la jeune femme alors qu'il reniflait de façon à peine perceptible. Alors, après peut-être deux minutes, il recula tout en évitant le regard de la policière, passant le revers de sa main droite sur ses yeux tout en se détournant, frottant finalement ses mirettes. Que croyait-il ? Que ce ne serait pas visible ? Amnesia n'était tout de même pas cruche.
« Il était nul ton discours. », grogna le jeune garçon en se détournant finalement vers Amnesia, il ne la regardait pas dans les yeux et arborait une moue boudeuse, sa lèvres inférieure légèrement relevée sur la supérieure. Bras croisés. « Eh, tu sais quoi ? C'est plutôt à moi de te surveiller avec le travail que t'as. »
Il releva son minois, arborant un large sourire étonnamment sincère, l'air presque bienveillant. Il comprenait. Devrait-il arrêter donc de faire du tort à la demoiselle ? Après tout, elle avait déjà tant de soucis, son travail, cet fichu lien la liant à l'homme que tous recherchaient. Ryūku soupira doucement, fermant ses yeux.
« Allez, on a assez glandé ici, y'a plein de poussière en plus, j'suis allergie et ça m'fait pleurer et renifler. J'cache mon butin et on va faire fondre ta graisse. », lança le garçon en rouvrant ses mirettes, un léger sourire en coin, voix amusée.
Il se glissa vers le canapé et s'empara des objets en cuir, les mettant simplement sous un coussin du canapé miteux. Le fils des rues savait pertinemment que peu osaient entrer ici, après tout, c'était un peu son repaire, un endroit où le dénicher était probable à soixante-dix pour cent. Ryūku resta un petit moment de dos, sourire ne cessant d'habiller ses lèvres. Une réflexion avait eu lieu dans son petit esprit. Une pensée doucereuse. Le noiraud se détourna et avança vers l'entrée de planches, les déplaçant.
« Eh, eh. Essaye donc de m'attraper, policière ! », hurla t-il en disparaissant déjà à l'extérieur, filant à une allure remarquable dans une ruelle avant d'escalader une échelle, arrivant sur un toit. Il regarda derrière lui un fugace instant, reprenant bien vite sa course folle.
Oh, qu'il se sentait léger. Son cœur était un instant apaisé. Que lui fallait-il donc de plus ? Savoir qu'Amnesia croyait en lui, serait toujours là, ça lui suffisait. Sa méfiance était abhorrée envers Amnesia et ce, depuis un bout de temps. Si elle disait qu'elle serait toujours la main tendue pour l'aider à se relever, c'était vrai.
La bleutée ne disait mot, laissant cette étreinte se faire dans une atmosphère chaleureuse. Si l'adolescent paraissait terrifiant pour les autres, arrogant, ce n'était aucunement le cas pour l'étoile qui ne pouvait juger un livre à sa couverture. Parce qu'elle cherchait inlassablement à voir plus loin que les dires de ceux qui ne savaient guère rien. Parce que son attachement pour ce jeune garnement avait tout d'un air maternel. Sans fuir devant sa manière d'agir, bien loin de le craindre, il n'était absolument pas difficile de voir que l'humain avait besoin qu'on tend une main dans sa direction. Un fin sourire armait ses lippes en l'entendant la remercier, reculant finalement peu de temps après. Sa main venait essuyer ses orbes, se détournant de la plus vieille. Pourtant cette dernière ne disait mot encore une fois, se contentant de laisser un silence planer de sa part.
Alors le jeunot essayait vainement de reprendre le dessus, la faisant pourtant simplement rire à ses mots. Ses bras se croisaient légèrement, l'écoutant en souriant toujours de plus belle. Ryūku était véritablement adorable quand on lui laissait le temps de se dévoiler. Amnesia était sans nul doute fière d'être entrée dans sa vie et de l'avoir vu ainsi, à la limite d'être fragile, montrant ses faiblesses. Parce que ce n'était pas un tort de démontrer ses faiblesses à ses proches, c'est ce qu'on songeait sincèrement la flic. Et son sourire ne pouvait que donner un élan chaleureux à son encontre.
L'observant faire, il partait vers les planches de bois ensuite, lançant une pique légère avant de partir en courant. Un rire amusé passait ses lippes dès lors.
« Tu vas voir si je peux pas t'attraper, toi ! »
Se mettant à courir elle-même, prenant tout de même soin de remettre les planches à leur place pour cacher le butin, la belle prenait la ruelle sans sourciller, courant après le noiraud. La belle ne doutait guère que l'enfant ne croit pas en elle et quelque part, c'était rassurant à ses yeux. Rassurant de savoir que s'il avait des problèmes, il viendrait jusqu'à sa porte, toquerait ou attendrait son retour vers lui. Et l'étoile le ferait, toujours. Ses pieds la guiderait inlassablement dans sa direction pour s'assurer que tout va bien, qu'il n'est pas en danger.
Les ruelles avaient beau être sombres, son plus grand souhait était de voir le chemin de cet adolescent aussi éclairé que possible, pour qu'il puisse encore faire un pas en avant, qu'il puisse encore avancer dans la vie. Parce que putain, elle l'aimait ce gamin.
En attendant cependant, la belle lui courait après, s'arrêtant parfois pour juger de la direction à prendre et analyser la situation. Bien que sa respiration s'était nettement accélérée, la bleutée n'était guère déterminée à abandonner maintenant. Son caractère ne lui permettrait jamais en réalité. Les rues délabrées ne pouvaient la faire reculer, laissant les passants assez surprit sur le carreau sans s'en soucier outre mesure. Lorsque Amnesia vous courait après, rien ne pouvait lui faire lâcher le morceau. C'était un fait que la jeune femme était aussi tenace qu'une tique.
Un fin sourire prenait ses lippes, mais déjà savait-elle que le moment de retourner bosser allait forcément arriver.