Akari a un caractère qui convient parfaitement à l'apparence qui lui est donnée. Une véritable gamine. Vous savez, ce genre de petite chose adorable et innocente, mais qui au fond ne l'est pas tellement. Akari est une petite étoile hystérique et têtue, du genre à utiliser " gna gna gna " à tout argument. D'après elle, la raison est toujours avec elle et gare à celui qui peut la contredire. Au japon on la qualifiait de "Yandere", mais elle n'a jamais su ce que cela voulait dire alors elle s'en est fait sa propre définition, soit : "Petite fille adorable et généreuse"... Pourtant ce n'est absolument pas le cas, bien que ça lui arrive de l'être. Elle a un caractère plutôt instable et son humeur change d'une seconde à l'autre, passant ainsi de la petite fille douce et adorable à une véritable catastrophe naturelle.
Au fond d'elle, elle sait qu'elle est faible et émotive. Elle l'a toujours été, cette petite fille fragile, cette petite fille perdue. Toujours triste, toujours seule. Mais elle a décidé de changer, comme sa grande sœur adoptive lui a apprit. Maintenant, elle a tout l'air d'une adolescente capricieuse et maladroite qui veut faire en sorte d'aider tout le monde mais qui ne fait qu'empirer les situations. En fait, elle veut être la petite héroïne de chacun, à sa façon, comme une étoile exaucerait les prières.
L’œil humain pouvait apercevoir ce qu'il ne pouvait pas approcher, ce qu'il ne pouvait pas toucher ou ce que d'autres ne pourraient pas voir. Pourtant, elle, personne ne la voyait. Quand ils pleuraient, quand ils priaient, l'étoile qui brillait dans leurs yeux était la plus belle, la plus élégante, la plus brillante, probablement la plus âgée, celle qui a toujours attiré le regard des créatures de la terre. Celle qui a probablement reçu le plus de prières, qui a entendu les pleurs de chaque individu en détresse. Oui, ce n'était pas elle que l'on regardait. Cette étoile si lointaine, si oubliée, si éteinte. Elle était encore si jeune, si faible d'éclat. Qui pourrait regarder une étoile pareille ? Une étoile si faible, si seule. Elle semblait si éteinte que personne ne pouvait la voir, elle était si lointaine, comme la petite fille qui pleurait sa solitude en regardant le ciel. Au fond, cette étoile, n'était-elle pas cette petite fille elle-même ?
Alors qu'elle semblait devenir de plus en plus petite, avec personne pour croire en elle, avec une lumière qui commençait à s'éteindre et donner l'impression qu'elle s'éloignait, elle se senti tomber. Et dans sa chute, sa lueur disparaissait de plus en plus dans les cieux. Et si elle allait mourir ? Qu'est-ce que ça pourrait faire, au final. Tout le monde compte sur les étoiles pour leur rêve, leur peine, leur souhait. Mais personne ne se confierait à une étoile bien trop loin pour être vue. Et maintenant qu'elle tombait, s'éteindrait-elle avant de pouvoir croiser le regard d'un humain ? S'éteindrait-elle avant de pouvoir observer le monde terrestre ? Pour elle, l'espoir n'était plus là. En fait, il n'a jamais été là. Et pourtant, la terre n'était bientôt plus que devant elle. Elle brilla un dernier instant avant de disparaître dans un coin de la planète.
« Non ! Laissez ma mère tranquille ! Aidez-moi, aidez-moi... »
Oui, ces pleurs, cette étoile pouvait enfin les entendre. Elle les entendait, de si près. Mais c'était différent, elle entendait plusieurs bruits étranges. Des bruits inexistants dans le monde céleste. Elle ouvrit ses yeux, devant elle se trouvait de la fumée, un air impur, mais de l'oxygène. A ces pieds, du sang avait séché. Cette étoile senti pour la première fois son cœur battre, elle ressenti pour la première fois tout un mélange d'émotion. Qu'était-ce ? Que se passait-il ? Ce monde qui semblait être un rêve pour les étoiles ressemblait de près à un cauchemar. Plus loin des traces de sang, plus loin de la fumée qui se dissipait, une jeune fille pleurait, elle criait à l'aide mais elle était seule. Seule avec celle qu'elle appelait "mère".
L'étoile mutée se leva et se mis à marcher, l'ouïe faible, la vue floue, elle avançait le corps bancal, et lorsque que ses yeux croisèrent les larmes de l'humaine, elle s'accroupie sans détacher ses pupilles des siennes. Son regard lui disait "laisse moi t'aider", et les mots n'avaient pas de place. L'inconnue compris. Mais ce qu'elle vit dans ce regard en plus d'une envie d'aider, elle voyait une petite fille seule et perdue. Une petite fille seule et perdue qui venait de trouver un chemin. Cette humaine avait l'impression que ce n'était plus elle qui avait besoin d'aide, mais cette petite fille devant elle, qui ne lâchait pas son regard du sien. En pleurs, elle continuer de serrer contre elle une peluche tâchée de sang, une peluche qui semblait elle-même souffrir. L'étoile déposa délicatement sa main sur celle-ci.
« Je serais ton arme »
Un éclat éblouit les deux enfants, un éclat qui semblait devenir de plus en plus intense et long. Lorsque l'humaine ouvrit les yeux, elle ne voyait plus la petite fille en détresse, mais une petite fille armée d'une lame si longue et large qu'elle ne semblait ni réelle, ni faible. Cette étoile avait compris. La réalité, c'est que les hommes se trahissent et s'entre-tuent. Et la cause de ce sang sur le sol n'était pas qu'un simple accident. Car devant la détresse de l'enfant à terre, des hommes ne retenez pas leurs coups sur une vieille dame qui ne semblait pas vouloir donner sa monnaie. Et cela ne faisait pas peur à une étoile, une étoile qui s'approchait et souleva sa lame jusqu'à mélanger le sang sur le sol.
...
Depuis ce jour, Akari Mitsu ne se souvint plus de son pouvoir, de son acte. La petite qu'elle avait sauvée était maintenant comme sa grande sœur qui ne voulait plus paraître faible devant sa cadette. Alors pour cela, elle gardait le sourire et voulait le redonner à sa nouvelle petite sœur. Suite à la mort de sa mère, elle fut recueilli avec Akari chez sa grand mère. Un dur souvenir pour l'orpheline, une mémoire effacée pour l'autre. Akari gardait toujours en ses mains la peluche qui devrait lui rappeler des souvenirs, mais rien ne lui vint. Son aînée lui disait qu'elle avait des pouvoirs, qu'elle pouvait transformer cette peluche, mais elle avait beau la toucher et la regarder rien ne se passait. L'étoile avait l'impression d'être qu'une simple petite fille frêle. Et son étoile était sa grande sœur qui lui apprenait à sourire, à être heureuse. Elle lui tenait toujours la main, lui montrait le ciel, lui enseignait tout ce qu'elle devait savoir. Elle voulait la rendre heureuse, et elle lui avait dit qu'un jour elle saura réutiliser son pouvoir.
Alors que cette étoile s'éteignait, elle tomba et fut relevée. Elle usa toute sa force pour pouvoir enfin se sentir utile et vivre. Pour se sentir aimée, pour la première fois qu'on la regardait en souhaitant de l'aide. Elle pouvait enfin être vue, être demandée. Et elle avait enfin une famille, des amis... Son sourire était enfin là, son visage avait changé. Elle devenait une petite fille normale et entourée. Jusqu'à ce que sa grand-mère adoptive ne soit mourante et ne laisse plus que ses deux enfants seuls. C'est depuis que son cœur ne fut plus en état de battre que l'humaine perdit son sourire. C'était au tour d'Akari de lui redonner le sourire, mais c'était impossible. Elle ne venait plus en cours, l'étoile se retrouvai une nouvelle fois seule. Lorsque sa protectrice n'était plus à ses côtés, elle n'était plus protégée. Ce n'était plus qu'une étoile haïe des autres, et pourtant elle n'avait rien fait. Elle venait justement d'être heureuse, mais elle était détestée, et de nouveau seule.
En rentrant chez elle, seule, elle retrouva sur la table un collier et la peluche qui était censé lui faire retrouver la mémoire. Mais cette fois, elle était dotée d'une barrette au motif identique que sur le collier. Et bien sûr, il y avait une lettre à côté, une lettre d'adieu.
« Il ne restait plus que ma mère, ma grand-mère, et moi. Nous avions eu beaucoup de problèmes avec le reste de ma famille, mais je ne me sentais pas seule pour autant. J'ai toujours était fille unique, j'avais toujours une partie de moi qui se sentait seule, qui avait besoin d'une sœur ou d'un frère. Toutes les trois manquions de sous, nous n'avions qu'un salaire, celui de ma mère qui travaillait dur tout juste pour nous nourrir. Je n'avais pas la richesse, mais j'avais ma mère et la sienne. On était très proches. Et puis un jour, alors que j'accompagnais ma mère pour acheter de la nourriture avec le peu d'argent que nous avions, des monstres nous ont attaqués. Par monstre, je veux parler d'humains. Oui, sache qu'en ce monde il existe beaucoup d'hommes sans cœurs qui iront jusqu'à voler ta faible richesse malgré ta pauvreté. Ma mère n'a pas voulu cédé ce qui était censé payer notre nourriture, alors ils l'ont frappé, ils l'ont frappés jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus perdre de sang. Et moi qui était bien trop apeurée, je ne faisais que crier en implorant le ciel. C'est à ce moment que tu apparus sous la forme d'un éclat de lumière. Tu étais là, à me regarder avec un regard emplit de tristesse et de compassion. Tu me pris ma peluche des bras et la transforma en une arme bien plus grande que toi, et pourtant, tu pouvais la soulever. Oui, tu la soulevais, et tu m'a sauvée. Tu as usé toute ta force pour me laisser vive, tellement que tu t'en es évanouie, mais juste avant tu t'es excusée de ne pas avoir sauver ma mère. Pourtant, tu m'as sauvée moi, et tu n'a pas à t'en vouloir. Tu sais, pendant mes études, je n'avais pas de répit. En réalité, je travaillais beaucoup à côté. Et lorsque mamie est morte, je me suis mise à déprimer. Je ne pouvais pas te laisser me voir dans cet état, moi qui ai tout fait pour que tu retrouve le sourire. Alors pendant tout ce temps j'ai fais des recherches sur les étoiles, et j'ai fais en sorte de te créer ces commandes pour que tu puisse apprendre à le maîtriser. Maintenant, cette peluche sera ton arme, je ne serais peut-être pas ton étoile mais je te protégerais du mieux que je le pourrais de là où je suis. »
La frêle étoile ne pouvait pas comprendre ce qu'elle était devenu, mais elle continuait de penser positivement comme l'humaine lui avait toujours appris. Elle savait qu'elle n'était pas morte. Elle savait que sa grande soeur ne pouvait pas briser sa promesse.
« Plus jamais je ne pleurerais devant toi »
Là était sa véritable raison à ses yeux. Alors elle récupéra le collier et la peluche. Elle la serra contre elle tout en s'effondrant sur le sol. Elle pria au fond d'elle même pour devenir plus forte et retrouver sa mémoire. Elle voulait devenir une véritable étoile.