Damsel in distress [Blaise]

Damsel in distress.

Blaise
feat.
Dolores

	I have scars on my hands from touching certain people…Certain heads, certain colours and textures of human hair leave permanent marks on me.. Δ JD SALINGER
« De la part de ce monsieur. » Dolores était vissée sur un tabouret du bar depuis une petite vingtaine de minutes maintenant, agitant nerveusement son pied en signe d'impatience. Elle jeta un coup d'oeil à sa montre, soupira, puis leva la tête pour chercher des yeux l'homme qui venait de lui offrir un martini. Elle leva son verre en sa direction, histoire de le remercier sans pour autant s'infliger la discussion qui en suivait habituellement. Il faut dire qu'elle avait eu son lot de contrariétés pour la journée, comme si Madame Poisse lui collait aux baskets. Ca avait commencé avec la pluie et le bus qui l'avait arrosée en roulant dans une flaque, puis un patient pas vraiment enclin à se laisser soigner qui lui avait griffé le bras, la cafetière à demi renversée sur sa blouse et finalement la copine qu'elle devait retrouver pour se changer les idées qui ne pointait pas le bout de son nez. Il était donc compréhensible qu'elle ne veuille pas passer la soirée en compagnie d'un autre lourdaud à moitié ivre pour s'occuper. Elle avait bien mieux à faire de sa soirée. Comme dormir un peu par exemple. Ses cernes, pourtant maquillées et masquées, trahissaient son rythme de vie et son sommeil anarchique. Quelques heures de sommeil en plus ne seraient effectivement pas de refus. Dolly sentait ses yeux qui se mettaient doucement à tirailler, et se mordilla la lèvre inférieure pour ne pas bailler alors qu'elle regardait une nouvelle fois sa montre. Sans doute "ce monsieur" en question n'avait-il vu qu'une partie de ses gestes et retenu, puis mal interprété, sa façon pourtant si habituelle de se mordre la lèvre. Alors qu'elle trempa ses lèvres dans son verre, elle sentit la main du type sur son épaule. Elle fit volte face, les dents serrées. Elle détestait être surprise. Il approcha son visage du sien et baragouina des mots qui se voulaient sexy, esquissant un sourire benêt assorti à son regard bovin. Dolly plissa les yeux tant son haleine de whisky bon marché lui était désagréable et prétexta un appel urgent à passer pour se sortir de là. Il proposa de l'accompagner, elle s'était déjà frayé un chemin vers la sortie. Une fois dehors, elle alluma une cigarette avant de reprendre la route à pied, faisant claquer ses talons hauts contre le trottoir. Les rues étaient calmes, les gens ne sortaient pas ou du moins ne se déplaçaient pas à pied. Déformation professionnelle ou conscience écologique, Dolly aimait bien marcher et se sentait en sécurité à Hoshikami. Elle plaignait sincèrement ces femmes qui n'osaient pas sortir seules de peur de faire de mauvaises rencontres, qui n'osaient pas porter de robes sous prétexte que ça pouvait éveiller un désir mal placé chez la gent masculine ou encore celles qui n'osaient pas répondre quand on les insultait ouvertement just for the sake of it. Pourtant, quand "ce monsieur" lui agrippa violemment le poignet pour l'arrêter en pleine rue, elle sentit son coeur s’emballer. Elle se retourna et lui lança un regard mauvais alors qu'il resserrait son emprise. « Qu.. Qu'es't'as.. J'suis pas assez CLASSE pour toi, poupée ? » Comment avait-il fait pour la rattraper avec les trois grammes d'alcool sans doute dans ses veines à l'heure qu'il était ? Et comment se faisait-il qu'elle ne l'avait pas entendu approcher ? Dolores tenta de se libérer sans mot dire, et grimaça quand il resserra encore sa poigne et la poussa contre un mur, l'écrasant de tout son poids. « Fous moi.. » La paix gros cn*, c'est ce qu'elle aurait voulu dire mais le poids du type l'empêchait de bouger et de parler correctement. L'angoisse aussi.
© Gasmask

feat. Dolores Sweeting

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#803ec1

stray dog barks at big guy

On est quel jour? De quel mois? Est-ce qu'on est toujours dans la même année? Qu'est-ce qu'elle avait fait hier? Est-ce qu'elle avait vraiment fait quelque chose hier? Tant de questions à son réveil, c'était trop dur. Est-ce qu'elle avait bu? Blaise avait tellement de mal à faire la différence entre un mal de tête anodin et une gueule de bois de la murge qu'elle aurait pu potentiellement se mettre. Allongée en vrac dans des sacs poubelles. Elle n'ouvrait même pas ses yeux, ses paupières étaient soudées l'une à l'autre par la fatigue. AU mOINs, le SOLeIL ne tE DétrUIT paS LA RéTINe! Deux minutes après s'être "réveiller" mentalement, et voilà que la petite voix horrible était déjà au travail. Si seulement l'alcool ou la drogue pouvait la faire taire. Et après avoir tout essayer, la seule chose qui pourrait la libérer, ça serait une balle dans la tête. Mais en sachant sa mission divine, elle ne savait pas si elle devait se suicider, et faire mourir un humain, ou bien attendre de tomber sur ce dernier. Et vu dans quel état elle était, il n'allait pas être déçu, l'HeUReux éLU!

« Aaaaaah... »

Blaise n'avait même pas les yeux ouverts qu'elle était déjà en train de geindre. Elle n'avait pas bougé d'un poil, son cadavre vivant encore dans les sacs poubelles. Elle allait sentir la rose avec ça! Elle ouvre cependant un œil, ça lui coûtait tellement cher de faire ça! Elle remarqua... Qu'il n'y avait pas vraiment de soleil! Et avec plaisir, elle ouvrit son second œil, découvrant le ciel étoilé d'Hoshikami. Des étoiles, encore ces foutus étoiles. Elle était tellement mieux là-haut. Son mensonge était qu'elle se rappelait de cette vie astrale, mais la vérité dit le contraire. Elle ne sourit pas, fronce les sourcils.

« Eh tAs de MERde t'aURaiS PaS FAIm?! »

Blaise s'adressait à elle-même. Ça lui arrivait parfois que sa voix déraille et qu'elle s'apostrophe ainsi. Elle resta bloquée dans un silence, semblant réfléchir. Oui, elle avait faim! Son cadavre violet se laissa glisser vers le sol, elle roula un peu, comme-ci elle descendait d'un nuage noir et pestilentiel! Toujours allongée sur le sol, elle tend le bras pour tapoter un sac plastique qui lui avait servir de matelas. Elle se redresse difficilement, le corps lourd et comme-ci elle avait d'horribles courbatures. Elle en avait certainement, vu sur quoi elle venait de dormir! Enfin bref, après que le haut de son corps soit vertical par rapport au sol dur, elle traîna le sac plastique entre ses jambes. Et délicatement, elle éventra le sac avec ses mains, enfonça l'une de ses mains dans le sac poubelle ouvert, et fouilla, fouilla encore avant d'attraper un truc dur. Elle le sortit du sac, et en voyant la gueule de ce qu'elle venait de sortir, elle le jeta par-dessus son épaule. Les gens jettent des trucs improbables dans leur poubelle parfois! Après avoir passé cinq minutes à dépouiller le sac de son contenu, elle finit par trouver une petite boite pleine de gâteaux apéritifs certainement mous et périmés. Mais quand on est à la dèche, même un pépin de raisins ça vous rassasie! Elle ouvrit la boite avec ses mains tremblantes, avant de s'arrêter brusquement.

Une personne venait d'arriver sur le territoire de la belle pseudo-Allemande. Dans la pénombre, elle observait cette intrus, elle en voulait à sa boite de gâteaux salés?! PERsONNe ne TOUche à NOTRe rePAS! Mais cette personne n'était pas seule! Il y avait une sorte d'hippopotame la suivait. Ils étaient deux, ils allaient s'en prendre à elle?! La paranoïa l'envahit si rapidement qu'elle... Retenait sa respiration! N'osant même plus cligner des yeux, son instinct de survie lui disait de ne plus faire le moindre mouvement, de peur d'être repéré par les deux prédateurs! Son cœur battait rapidement, elle était alerte, mais un autre sentiment s'empara d'elle. Comment ignorer une chaleur qui lui brûlait la poitrine, le corps même! Est-ce... C'était ça, le signal? La seule fois où elle avait sentir une brûlure à cet endroit c'est quand elle s'était cramé la poitrine avec une cuillère quand elle avait fait fondre sa drogue dedans. Enfin bref! Elle ne bougeait toujours pas, observant ce qui se passait!

La première personne était une femme, Blaise l'a compris à la seconde où l'hippopotame prononça le mot , il était en train de draguer une prostituée, ou un truc du genre. L'étoile plissa les yeux, rembobina le magnétophone mental. Pas assez classe? Il avait été rembarré par la demoiselle? La petite voix persiflante avait raison: l'hippopotame écrasait la femme contre le mur. D'ailleurs, où elle était, Blaise, dans Hoshikami? Elle n'était plus concentrée sur l'action, mais sur elle-même! Elle avait envie d'avaler un iceberg. La chaleur l'envahissait tellement! Et cette voix qui lui demandait de faire quelque chose, oui mais quoi?! Ah mais oui, la fille qui se fait agresser sous ses yeux!

Elle se leva lentement dans le noir, la boite de gâteaux dans les mains. Et malgré la douleur brûlante dans sa poitrine, et sa pseudo-gueule de bois, elle se concentra. Elle déclenchait son pouvoir?! Même si ça n'allait pas changer grand chose, les hallucinations auditives pourraient toujours aider, surtout dans un cas pareil. Blaise se sentait si mal, sa tête déjà bien lourde avec la biture qu'elle s'est certainement prise hier, plus l'utilisation de son pouvoir, plus le manque de sommeil, et tout un tas de trucs, elle ne tiendrait pas longtemps. Se battre? T'Es tROp faIBle pOUr te BAttRE de TOUte fAçoN. C'est vrai, y a pas trente-six solutions: la folie ou rien. SAns COmpter que l'Un d'eUX ESt ton éTOiLE, sI C'esT le GROs POrC, sUICide-tOI, ça RèGLE lE coMPTe de cE DétrAQUé sEXuel. Elle avait raison, encore une fois! Mais elle ne pouvait pas faire la différence! Blaise s'approcha du charmant petit couple, le buffle tourna la tête vers les bruits de pas.

« ... L-Lui... fais pas de mal! »

Blaise parlait tellement pas fort que le mec du presque se concentrer pour entendre ce qu'elle disait! Bon, il pouvait p't'être plus violer la donzelle, mais il pourrait la tabasser, ou les tabasser. Sauf si l'alcool le ramenait à la raison, ça faisait deux témoins pour agression. MaliNE la pETitE! Il grommela à nouveau, et la folle aux cheveux violets leva la main, montrant la boite dans sa petite main tremblante et chétive. Elle le menaçait, ou un truc du genre?! Et ça n'avait pas l'air de bien marché. Le gros tas se décolla de la rouquine, car oui, Blaise pouvait enfin voir la couleur des cheveux de la dame. Rousse. Le lampadaire éclairait faiblement la rue. Mais ça ne dit pas à Blaise où elle était. RESte CONcentrée, sAle bÊte! Comme pris d'un spasme, elle jeta la boite sur le mec. Mais, elle manqua sa cible et la boite s'écrasa comme une merde au sol, s'ouvrit et laissa tomber tous les apéritifs au sol. Le mec, pas effrayé, seulement bourré, grogna à nouveau, et lâcha l'affaire avant de partir.

C'est alors qu'elle remarqua que la chaleur était toujours présente. Blaise n'avait qu'une seule pensée qui hurla dans sa tête, en cœur avec cette petite voix: C'EST ELLE. Comment être sûre que c'était ce qu'on ressentait quand on était sur le point de découvrir son étoile? Mentalement, elle haussa les épaules. Après tout, elle avait peut être choper un truc qui traînait: on peut pas vivre dans les ordures, les squattes sans chopper une connerie! Ou fallait être hyper résistant. Blaise plissa les yeux, il faisait nuit, mais la lueur du lampadaire suffirait presque à l'éblouir! Un silence s'imposa si facilement après ce qui venait de se passer. Quoi faire? Comment on aborde les gens sans avoir l'air agressif déjà? Il fallait tout remettre en ordre. Bonjour, au revoir, merci. Mais pourquoi? Elle tourna sa tête de déterrée vers la rousse. Elles auraient pu faire un concours de cernes, Blaise aurait gagné haut la main!

« ... t'as... pas... une pièce? »

Tu viens de la sauver, et la première chose que tu fais, tu la rackettes? Poliment, mais ça reste du raquette! T'aurais quand même pu commencer par un bonsoir, rien de cassé? Bah non. Pourquoi demander ça? Pourtant, tu n'as pas perdu ta concentration. Peut-être que Blaise pensait que sa bonne action pourrait être récompensée par une pièce pour se payer de quoi manger. Ou alors se murger à nouveau! Elle ne savait pas trop ce qu'elle ferait avec cette petite pièce, mais elle avait plein d'idée. Et comme pour insister sur son manque d'argent, elle tendit sa main crasseuse, mendiant cette putain de pièce. T'eS SéRIEusE BLAisE?! Clairement, elle l'était. La lumière faible donnait un côté lugubre et morbide à la jeune étoile: vêtements sales, arrachés, déchirés, une sale gueule montrant ses terreurs nocturnes, ou ses nuits blanches, une odeur horrible, insoutenable. Peut-être que si la rousse avait un peu pitié, elle te la donnera ta maudite pièce, et si elle avait un bon cœur et qu'elle soit tellement reconnaissante, ce qui n'arrivera pas, elle te proposera de prendre une douche et te donnera à bouffer et des nouvelles fringues. Ou si tu l'effrayes beaucoup trop, elle va fuir. C'est ce que font la plupart des gens quand ils la croisent: ils s'écartent tous de cette chose violette qui pue la mort. Y avait pas d'autre mot, elle pue. Et elle semblait traîner la dépression et la mort à ses côtés. Une horrible créature.

Blaise scruta le visage de la rousse. Elle était jolie, pas étonnant qu'on s'en prenne à elle au détour d'une ruelle. Blaise en avait vu, et certainement vécu, dans des ruelles semblables ailleurs qu'à Hoshikami. Des gens qui se font agresser, qui se font leur p'tit trip tranquille, d'autres qui baisent, ou plus rarement, se font baiser, que ce soit pour de la mauvaise coke vendu à un prix ahurissant, alors que ce n'était que du sucre. Blaise referma la main après avoir laissé couler quelques secondes. Elle avait une déformation professionnelle d'un autre ordre: la mendicité. Ça allait faire bonne impression, surtout si Blaise avoue tout de go qu'elle était son étoile.

« Désolée... »

Damsel in distress.

Blaise
feat.
Dolores

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Il rapprochait son sale visage, de plus en plus près du sien, si bien qu'elle pouvait détailler chaque pore de sa face suintante. Elle fermait les yeux le plus fort qu'elle pouvait, comme les mioches qui ont peur de l'orage et qui se bouchent les oreilles pour ne pas l'entendre. Elle tentait de s'écarter le plus possible mais l'autre pressait toute sa surcharge pondérale sur elle, en profitant par la même occasion pour explorer son corps de ses grosses paluches maladroites et non désirées. Dolly se mordit l'intérieur de la joue si fort qu'elle en saigna et grimaça. Elle avait l'intime conviction que tout était perdu, qu'elle était à la merci de ce gros porc et que rien ni personne ne pourrait la tirer de ce mauvais pas. Elle sentait tout son corps se tendre, ses muscles trembler, sa cage thoracique compresser ses organes. Doll avait l'impression d'avoir une machine à laver dans l'estomac, un poids sur la poitrine et les jambes qui croulaient sous son poids. Etait-ce seulement la peur qui la tétanisait ou quelque chose d'autre, quelque chose de plus ? Elle n'entendit ni les pas, ni le choc de la boîte de gâteaux jetée contre le sol, ni même la voix de Blaise. Dolores ne sentit pas son agresseur tourner la tête, lui permettant de respirer de nouveau. Elle ne vit rien non plus, comme si sa vision avait été troublée par quelque chose qu'elle ne saurait expliquer. Seulement, lorsqu'il s'écarta, elle entendit sa voix, celle de la fille. Elle leva les yeux, amorphe, et ses jambes finirent par céder. Son dos glissa contre la paroi du mur et elle se retrouva accroupie sur le trottoir. Elle devait avoir l'air fine mais elle n'y pensait même pas. Elle ne pensait à rien d'ailleurs et elle aurait pu rester comme ça un moment, mais les jambes frêles de la jeune fille lui faisaient toujours face et elle finit par réaliser qu'elle attendait quelque chose. Elle était perdue, sous le choc et comme vidée de ses forces et commençait à sentir une terrible migraine pointer le bout de son nez. Elle leva les yeux vers la main tendue, entrouvrit les lèvres et, aphone, susurra un : « Merci. » Elle ne savait rien dire d'autre, se contentant d'ajuster son regard dans les yeux cernés de l'inconnue. Doll plissa à peine le nez en sentant l'odeur pestilentielle de sa sauveuse, non pas par politesse mais tout simplement parce que ses sens étaient comme endormis. Elle ferma les paupières, les rouvrit et vérifia qu'elle était toujours là. « C'est... réel ? » Ses yeux se posèrent sur la boîte de gâteaux apéritif comme si c'était une preuve concrète de ce qui s'était passé, puis sur sa sauveuse une nouvelle fois et elle tenta de se relever maladroitement. Les jambes encore tremblantes, elle sortit une nouvelle cigarette de sa besace en cuir et en tendit une à la demoiselle, puis l'alluma et la porta à ses lèvres. C'était étrange les réactions qu'on pouvait avoir en état de choc ; les premiers mots qui s'échappaient de notre bouche aussi. Elle tira une bouffée sur sa cigarette et recracha la fumée au dessus de sa tête. « Tu.. veux venir à la maison ? » Dans d'autres circonstances, elle lui aurait sûrement proposé de lui offrir un café et un restaurant, mais Dolores réalisait doucement que la demoiselle qui venait de lui porter secours était arrivée depuis la petite ruelle à côté et y avait sans doute passé une bonne partie de la nuit. Elle faisait de la peine à voir mais Dolly ne la regardait pas différemment d'une autre personne. De toute façon, son regard n'exprimait rien, comme son visage ni même ses mots. C'était le vide total dans sa tête. « Je sais pas ce qu'on doit dire dans ce genre de situations. J'pourrais jamais te remercier assez et puis... » Elle eut une absence, cligna des yeux et reprit : « Je peux connaître le prénom de ma sauveuse ? »
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feat. Dolores Sweeting

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#803ec1

stray dog barks at big guy

C'était quoi ça, merci? Un simple mot que Blaise n'avait pas entendu depuis un bon moment! Si elle était réelle? Pitié, faîtes que Blaise n'ai pas une crise existentielle devant la pauvre rousse qui n'a rien demandé! Par chance, la SDF n'en fit pas! Elle fronça juste les sourcils, droite comme un i devant la jeune fille qui était assise au sol. Blaise pouvait comprendre des choses, et se faire assaillir par quelqu'un qui fait cinq fois votre carrure, tout en étant pétrifié par la peur ou on ne sait quelle autre émotion, on a du mal à rester sur ses jambes. Ou même rester dans l'instant présent. Ce que Blaise avait fait, sauver une femme d'une agression sexuelle, d'autres auraient pu le faire, ou pire participer, ou pire encore ne rien faire. On venait de remercier cette chose puante qui venait de sauver l'honneur d'une autre femme. Ça fera la une des journaux, vous croyez?

Peut-être pas, mais elle avait au moins fait une bonne action, l'aubergine ne croyant pas au karma... Et pourtant, le karma lui fit une fleur: venir à la maison de la victime. Est-ce que la rousse était plus folle que la maniaque en face d'elle? Je voudrais juste vous faire remarquer que Blaise pourrait, à tout moment, porter atteinte à une personne. Que ce soit à cause d'une crise ou non, la jolie jeune femme étant entrain d'inviter le loup dans la bergerie! Mais qu'elle se rassure, Blaise avait une chaleur dévorante dans la poitrine, certainement le signe que la personne qui se tenait devant elle était son élu. Son humain.

L'étoile secoua vaguement la tête, son regard violet scrutant le visage pâle de la rouquine. Ça l'intéressait de pouvoir passer une nuit au chaud. Et pourquoi pas en profiter un peu plus? Manger, se laver, faire des trucs normaux quand on a un toit en somme!

« O-Ouais! »

Blaise bégaya, fronçant les sourcils. Elle essayait de contenir sa douleur. Une douleur qui lui était cependant agréable en certains points: elle avait l'impression qu'elle allait exploser à tout moment, et l'idée d'abréger ces souffrances de cette manière lui plaisait, assurément. Savoir le nom de l'aubergine? Blaise se gratta la joue avant de souffler..

« Blaise. »

Elle avait soufflé ça comme un murmure, jetant un coup d'œil vers la route. Elle surveillait pour savoir si le gros porc allait revenir?! Apparemment, il en avait oublié l'idée! La rousse ne la dévisageait pas, ce qui ajouter à cette chaleur dans la poitrine de Blaise: enfin une personne qui ne la dénigrer pas autant qu'elle le faisait elle-même sur sa propre personne! eLLe eST jUSte SONnée TU SAiS! La voix lui souffla encore des choses, mais pas si irrationnelles! Blaise devait essayer d'avoir un comportement exemplaire en face de son présumé humain! Cela faisait si longtemps qu'elle le cherchait, mais pourquoi d'ailleurs? Est-ce, involontairement, elle cherchait une raison de s'accrocher à la vie terrestre? Ou du moins, de ce dire qu'elle n'est pas différente de ces congénères astrales et que, elle aussi, elle était liée à un humain, et que l'Etoile Divine ne faisait aucune exception? Qu'elle ne considérait pas l'étoile violette comme un rebut?

Toutefois, l'élan de bonté de Blaise s'arrêta à ce sauvetage. Elle ne l'aida pas à relever la jeune rousse qui, visiblement, ne pouvait pas tenir sur ses jambes! Elle lui tendit une cigarette que Blaise pris avec ses doigts crasseux. Elle porta un regard plein d'intérêt à ce tube cancérigène. Chacun sa drogue, on dira. Elle tâtonna sa robe, rangeant la précieuse cigarette dans une poche cachée! Elle avale alors sa salive.

« C'est quoi ton prénom à toi? »

Encore une preuve que Blaise n'était pas très... Civilisé! Elle demandait ça sans véritable émotion dans la voix, dans son regard alors que ses yeux faisaient des aller-retour entre le visage de la rousse, et la sortie de la rue malfamée. En une seconde, elle aurait demandé à la jeune femme en face d'elle si elle habitait loin, et si elles avaient pu passer par les égouts pour gagner du temps. Mais une belle fille comme elle, traînait dans les égouts, ça ne devait pas être son genre! Pour une fois que Blaise réfléchissait un peu avant d'ouvrir sa stupide bouche! Elle demanda quand même, semblant timide.

« T'habites loin...? »