Titre à venir [PV Larken Edelhart]

Il y a des lieux que peu de personne connaissent à Hoshikami, un peu comme la source chaude perdue dans la forêt montagneuse. En s’enfonçant dans la nature par un sentier tout juste assez large pour accueillir une voiture, on finit par l’apercevoir au moment où on s’y attend le moins, cet établissement tenu par un couple dans la cinquantaine. Je ne l’ai pas découvert par moi-même, on m’en a parlé, et je suis heureuse de m’être laissé aller à la curiosité. Lorsque les constants allers-retours entre l’île et Tokyo m’épuisent, je m’y arrête pour me reposer en toute tranquillité.

Un comme aujourd’hui.

Quand je mets un pied dehors, j’ai le plaisir de découvrir qu’il n’y a que quelques habitués qui sont présents. Je m’avance précautionneusement  vers le bassin chauffé naturellement avant de me glisser contre la pierre. Après que mon corps se soit habitué à la chaleur, je me plonge toute entière dans l’eau afin de mouiller mes cheveux. Que c’est relaxant, je devrais y venir plus souvent. J’ai entendu parler de quelques cas de vol lors de ma dernière visite mais lorsque j’en ai parlé à la gérante, elle m’a assuré que tout était réglé. Tant mieux, je peux d’autant plus avoir l’esprit tranquille et oublier, pour un instant, dans quel monde de fou nous vivons. Le Crépuscule a disparu, et avec lui, les quelques accusation insensées qui sous-entendaient que nous, Aurores, collaborions avec ces rustres. Je ne m’attendais pas à la soudaine disparition du groupe, je ne me suis pas encore tout  à fait remise de ma surprise. J’espère sincèrement que cela sera bénéfique à notre cause. Les étoiles sont de plus en plus nombreuses, leurs pouvoirs dangereux, ou plutôt, ce qui les rend dangereuses est cette liaison émotionnelle qu’elles ont avec un humain. Si l’un ou l’autre est malintentionné, la manipulation devient aisée.

C’est peut-être ce qui m’effraie à l’idée de rencontrer mon étoile, perdre en quelque sorte mon identité, soit à cause de ses pouvoirs auxquelles je risque d’être soumise, soit à cause de ce lien qui entravera ma vie.

Je soupire et ferme les yeux, j’essaye de ne penser à rien. Je profite de la chaleur qui me berce, du vent sur mon visage. Si ces personnes qui préfèrent les établissements en ville avaient connaissance de celui-ci, changeraient-elles leurs habitudes ? Il n’est pas si grand, une trop forte affluence de clients tuerait à coup sûr ce petit quelque chose qui le rend si spécial.

Mon esprit vagabonde, et rien ne semble capable de rompre le cours de mes pensées jusqu’à ce que j’entende quelqu’un se plonger dans l’eau non loin de moi. Je rouvre les yeux et tourne la tête vers le nouvel arrivant, courtoise.

-Bonjour.