{INVOCATION} burning like a star in our minds •• crescent

i did something stupid

Tu regardes les vagues en face de toi, planquée derrière ton rocher, comme une voleuse. Certains — rares — passants te regardent bizarrement, et pressent le pas. Faut dire que tu fais louche. T'as un air malade, les côtes à l'air, t'as cette espèce de monstre qui te suit partout, et la façon dont tu fixes ce petit blondinet sans ciller joue pas non plus en ta faveur. Mais tu ne les remarques pas, les badauds : comme toujours, tu es submergée par tes émotions, toute emplie de toi, et de ce toi que tu projettes en lui. Tu te demandes si, à cette distance, ton obsession et ton attachement dévorant résonnent déjà en lui. Ça fait quelques jours déjà qu'il est tombé ici, et que tu le suis à distance. T'oses pas t'approcher. Mais tu ne sais pas être raisonnable, Amaranthe, et c'est bien là tout ton mal. C'est dans ta nature. Et c'est exactement cette nature qui fait que tu retournes toujours à lui, et qui t'obliges à te faire violence pour ne pas venir tout casser avec grand fracas. Comme toujours.

Il est là, sur le sable fin de cette plage baignée dans les vagues et le crépuscule, désertée à l'annonce de la nuit. Hormis quelques pressés qui se rentrent, il est seul — enfin, vous êtes seuls. Tu le couves encore un instant des yeux,

et tu cèdes.

Sans retenue, comme toujours, tu te rues vers lui et tu prends ses mains dans les tiennes, en plongeant tes yeux cramoisis dans l'ambre de son regard. Tu t'y perds un instant, oubliant que, si tu sais tout de lui, il ignore encore tout de toi.

Messages : 8 Date d'inscription : 19/06/2016 Post-it :

Le vent soulève ses cheveux, caresse ses joues. Même si l'air n'a pas d'émotions, il l'apprécie. Depuis son arrivée sur Terre, il est tiraillé par les affections des autres. Cette violence l'a fatigué alors il se repose sur le sable. C'est la première fois que le vide est doux. Ne pas avoir de larmes qui dégringolent sur ses joues, ne pas avoir la haine au bout des doigts, ne pas avoir le sourire trop étincelant sur les lèvres. Tout cela est agréable. Pour mieux profiter, il s'allonge et regarde le ciel. Il est encore bleu et sans nuages. C'est vraiment de là-haut qu'il vient ? Sa paupière est lourde.

Un transport a troublé son sommeil. Il se frotte l'oeil et reprend conscience du monde qui l'entoure. Un goût amer lui pollue le palais. Un sentiment qu'il ne connaît pas le possède. Quelqu'un. Quelqu'un ici l'aime. Mais l'amour est brutal, presque étouffant. Cette personne l'aime violemment, à en faire exploser le ciel. Comment réagir face à cette affection ? Il ne sait pas alors quand les yeux rouges apparaissent, il ne fait rien. Les mains autour des siennes sont si chaudes, si douces. Son coeur bat un peu plus fort. Le contact est sucré.

« Bonjour ! »

Que dire ? Cette fille vient juste de lui sauter dessus et elle l'aime tellement fort alors qu'il ne l'a jamais vue. Il passe de longues secondes à la regarder, un sourire gêné aux lèvres.

« Comment tu t'appelles ? »