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 Kitten, it's time to play [ Jarod ]

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MessageSujet: Kitten, it's time to play [ Jarod ]   Kitten, it's time to play [ Jarod ] EmptyLun 20 Juin - 19:22


« Vous êtes efficaces, c’est certain. Cependant nous préférions vous voir évoluer aux côtés de quelqu’un lors de missions plus périlleuses. Vous venez d’arriver et ne connaissez pas vraiment comment fonctionne cette ville, bien des choses ont changé lors de votre absence. Réfléchissez y. »  

Des jours et des jours que cette conversation hantait son esprit et brouillait le futur qu’elle s’était imaginé. Elle, combattant seule, sans personne à ses côtés avec pour seul objectif, éradiquer le mal qui cours en ce monde. Mettant sa vie en jeu sans avoir peur pour quelqu’un d’autre, sans avoir à revivre les frayeurs passées, sans craindre le risque que tout recommence, que tout se reproduise. Assumant ses choix et n’en étant que seule visée par les possibles conséquences de ses propres faits. Alors, le refus fut ce qui survint tout d’abord. Catégorique et violent, un mouvement de recul physique et psychologique. L’incompréhension peinte sur ses traits, les pupilles dilatées par la colère montante face à ce qu’elle perçoit comme un manque de confiance et une sous-estimation de sa personne, la jeune femme avait bien faillit en mettre une à son supérieur. L’espoir même d’avoir la paix et de pouvoir agir à son bon vouloir dans cette ville venait de se dissoudre violemment. Cette histoire de coéquipier n’était qu’un moyen pour la surveiller, de contrôler ses moindres faits et gestes, de l’enfermer dans une sorte de cage lui enlevant toute sa liberté d’action en prenant comme prétexte une mission passée trouble et difficile. Alors, le refus semblait être la seule parade, la seule option lui paraissant censée et possible.

Pénétrant dans les vestiaires, la jeune femme lâcha un long soupire, observant les environs et se découvrant seule présence dans cette pièce renfermée et aux multiples casiers, à l’odeur résultant d’un mélange de parfum, déodorant et de sueur. Nonchalamment elle se dirige vers son casier dans lequel elle balance son sac en bandoulière contenant les dossiers de ses possibles futurs partenaires. Son regard verdâtre l’observe un instant, la main posée contre le métal glacial du casier lui appartenant, se rappelant clairement de chacune des personnes qui lui sont proposées, femmes et hommes confondues, une dizaine d’inspecteur aux grandes capacités et d’une bonne volonté. Pourtant, plus elle les observait, plus elle lisait les rapports et leurs actes, moins son choix lui paraissait clair et proche. Elle n’arrivait pas à se résoudre à choisir l’un d’entre eux, comme si elle était persuadée de les mener droit vers la mort. Elle se savait imprudente. Forte, puissance mais terriblement impulsive et ingérable quand bien même son but ne soit pas nocif. C’était viscérale, une peur qui lui tenait les tripes depuis bien des années déjà. En attendant de pouvoir se décider, en attendant de trouver la force nécessaire de dire non sans s’emporter, sans risquer de perdre son travail, elle s’entraine, elle travaille, sans relâche, vidant son esprit, vidant toutes pensées parasites qui peuplent ses songes.

La jeune femme se changea alors rapidement, quittant ses vêtements sombres et urbains pour d’autres plus sportifs, simples et quelque peu usés, refermant la porte en ferraille avec fracas, frissonnant d’être restée trop longtemps en contact avec le froid de cette petite porte. Ses pas feutrés sur le carrelage gelé la mène jusqu’à la petite salle de sport dans laquelle elle rentre sans porter la moindre intention aux possibles personnes présentes, resserrant les bandages autour de ses mains, camouflant la peau écorchée et les jointures abîmées de s’être fait si souvent transpercer par des griffes inhumaines et mortelles. La démarche légère et le corps droit, les yeux fixés vers un coin de la pièce où est suspendu un sac de frappe au cuir altéré de s’être pris un trop grand nombre de coups. En cet instant, rien ne semblait anormal et sortant de l’ordinaire, de légers bruits de luttes et de souffles difficiles pouvaient se faire entendre dans la salle, signe que d’autres sont venu faire comme elle, la douce musique de fond mise chaque jour pour créer une ambiance favorable au dépassement de soi, un cadre sportif banal et sobre.

Aujourd’hui semble pourtant différent. L’atmosphère plus pesante, le corps fébrile et dans l’attente d’une chose dont elle n’a pas conscience. L’esprit qui cogite, encore et encore et le sang bouillonnant dans ses veines, faisant battre son cœur avec plus d’intensité, quelque chose de dérangeant, comme si elle n’avait plus le contrôle sur elle-même, comme si quelqu’un d’autre se permettait de jouer avec son esprit.

- T’crevée ma vieille.

Marmonne-t-elle pour elle-même, comme pour justifier son état, en secouant la tête pour chasser de ses pensées, ces impressions tordues et étranges d’être dans une ligne de mire à laquelle elle ne peut échapper, comme si on l’observait dans l’attente du moment le plus propice pour la descendre et lui infliger le glas du destin.
Sa nuque craque et l’échauffement commence, détendant son corps noué, étirant ses muscles, chauffant son corps et l’habituant à l’effort, faisant abstraction de ce qui l’entoure, de ces collègues qui lui sont inconnus et qui parlent de leur côté. De longues minutes plus tard le bruit du sac de sable résonne dans la pièce, le cliquetis des chaines en fer le maintenant se faisant entendre au rythme des balancements causés par les coups forts et précis. Inki frappait encore et encore, perdant la notion du temps, oubliant le lieu dans lequel elle évolue, oubliant que d’autres peuvent la voir s’acharner ainsi contre un simple objet d’entrainement. Oubliant l’espace d’un instant que le combat n’est pas réelle, inexistant, oubliant que rien ne l’agresse, le regard vif et perçant posé sur ce qui est devenue l’objet de sa haine, entretenant cette rage vaincre, quand bien même elle s’abime un peu plus les poings, quand bien même elle s’épuise à la tâche, son objectif était simple. S’endurcir et gagner, contre n’importe qui. La sueur faisait légèrement luire sa peau pâle et quelques mèches de cheveux venaient se coller à ses joues et enfin elle s’arrête, rejetant sa longue chevelure vers l’arrière qui tombe en cascade sur son dos, se déposant sur son débardeur usé et détendu.

- Bordel ça fait du bien.

La bouteille d’eau vidée, rafraîchit tout juste ce qu’il lui faut alors que son corps est bouillant d’effort, elle se prend finalement à regarder le reste de la salle, scrutant sans réelle discrétion les autres occupants. Et tandis qu’elle pensait aux futurs exercices qu’elle pourrait faire ensuite, l’impression étrange dont elle avait réussi à se débarrasser lui revint en pleine face, mordante et cruelle, comme une révélation qui l’a lui serre la gorge, une sensation indescriptible qu’elle ne parvient pas à comprendre tant l’éventualité ne lui est jamais venu à l’esprit, croisant du regard l’un des seuls encore présent, un homme, froid et distant, entouré d’une dangerosité qu’elle ne saurait décrire mais qui remuait en elle un instinct qu’elle ne pensait pas posséder.

Alors l’évidence frappa son âme, fourbe et surprenante.
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MessageSujet: Re: Kitten, it's time to play [ Jarod ]   Kitten, it's time to play [ Jarod ] EmptyJeu 23 Juin - 8:04

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MessageSujet: Re: Kitten, it's time to play [ Jarod ]   Kitten, it's time to play [ Jarod ] EmptyJeu 23 Juin - 18:43


Le calme avait repris ses droits. La tension palpable qui régnait jusqu’à se dissipant peu à peu ne laissant derrière elle qu’un silence brièvement entrecoupé par la radio au volume bas et presque inaudible, comme si cette scène se figeait dans le temps, comme si ce qui arrivait méritait une minute silencieuse, le temps de se rendre compte de ce qui a lieu et de ce qui pourrait arriver. Comme si les secondes se faisaient minutes, au profit d’un échange muet, bientôt brisé par une voix masculine, le ton plat et mot simple, entrée en matière suffisant à rompre l’affrontement de leur regard. Un mince sourire prend place sur ses lèvres rosées qu’elle humidifie d’un coup de langue discret, la gorge sèche, la bouche pâteuse face à cette découverte. Celle de la véritable nature de cette impression constante, cette sensation pesante qui n’avait cessée de la suivre tout au long de sa journée. Et quand bien même elle en fut déstabilisée, la laissant sur le cul un bref instant, elle n’en montre rien, gardant ce sourire en coin, désinvolte et serein.

Et alors, son regard dévie, glissant des prunelles bleues et froides pour atterrir sur le champ de bataille qui s’étale sur le ring d’entrainement. Des hommes au sol, salement blessés, à l’épiderme virant au rouge par endroit, tâches maigres de sang et début d’hématomes. Son regard s’élargit légèrement, sous la surprise. Comment avait elle fait pour ne rien voir ? Pour n’avoir rien remarqué ni entendu quoi que ce soit ? La bataille avait été rude, impitoyable à en juger l’état comateux de leurs collègues et de leurs faibles gémissements de douleur échappés aux moindres de leurs mouvements. Elle avait plus une impression d’avoir à faire à un résultat de règlement de compte qu’à un entrainement lambda. Et celui qui semblait le plus serein face à cela était cet homme, figé à côté du ring, non loin d’elle. La question ne se posa même pas tant la réponse fut claire dans son esprit, c’était lui. Lui qui avait causé la chute de ce combat, c’était lui qui paraissait être l’auteur du trouble qui voguait dans l’air, le peu de spectateurs se tenant à l’écart et quittant finalement la pièce pour les laisser seuls.

Sans mal, elle s’imagina la scène qui s’était déroulée non loin de sa personne sans pour autant attirer son attention. Elle imaginait avec facilité l’autre se battre avec souplesse et force, de manière impitoyable et féroce, faisant naître en elle un mélange d’admiration et de méfiance. Une admiration devant l’impression certaine que ce combat n’avait été que trop facile pour lui. Une méfiance naissante alors que le danger ne se fait que plus présent. Comme s’il était la représentation même de l’électron libre et ravageur. Tout du moins, à ses yeux. La jeune femme en avait connu des hommes dangereux, corrompus, impitoyables et assoiffés de sang et de meurtres. Et ce combattant-là avait l’étoffe du mal sans pour autant attiré sa haine.

Glissant une mèche sombre derrière son oreille, les doigts graciles chatouillant un instant sa propre joue dont la teinte rougie dû à l’effort disparaissait peu à peu, elle s’avança vers le fauteur de trouble sans se défaire de ce sourire énigmatique, le regard pétillant d’une malice certaine, l’air rieur. Sa démarche légère ne fait pas un bruit tandis qu’elle se stoppe, plus proche, une cinquantaine de centimètres les séparant, observant de sa haute stature féminine l’auteur du bordel sans nom avant de laisser échapper un léger sifflement.

- Sympa ton occupation. J’imagine qu’les sacs de frappes ont fini par t’lasser.

Un humour un peu merdique, une simple constatation qui suffit malgré tout à l’amuser elle-même, s’imaginant sans mal en faire de même sur quiconque venant l’emmerder lors de ses mauvais jours. Lui lançant une œillade rieuse, elle s’approche du ring improvisé, traversant les cordes avec souplesse, ses formes se pliant avec facilité et délicatesse pour s’approcher des blessés sur le sol. Elle s’accroupit devant l’un, tapotant sa joue avec le dos de sa main aux bandages légèrement défaits et penchant son visage juste au-dessus de celui-ci, sa chevelure brune effleurant le visage masculin et tuméfié, guettant la moindre réaction de sa part.

- C’t’une sacrée branlée qu’tu leur a foutu.

L’émeraude de son regard se reposa sur l’humain plus loin, toujours debout, droit et fier. Humain possédant une force certaine qui peut s’avérer destructrice et mortelle. Les flics ayant eu l’audace et l’inconscience de vouloir se battre contre lui en étaient la preuve, et ils s’en mordraient surement les doigts tant leur corps seront fourbus et inutilisables. Admirant les dégâts après s’être relevées, elle rejoint de nouveau le vainqueur de ce duel non équilibré, une question naissant dans son esprit.

Si ce pressentiment constant était vrai. Si jamais, tous deux, venaient à être réellement lié par le destin. Vérité énoncée elle-même dans ses pensées et qui a le mérite de la figer un instant. Quand bien même elle doit assumer son rôle. Ce rôle si important aux yeux des autres, rôle qu’elle défend de par sa place dans la société, rôle qu’elle pensait ne jamais endosser. Si jamais tout cela s’avérait vrai … Un pourquoi subsiste en elle. Observant autour d’elle, imaginant les capacités qu’il semblait posséder, cette force qui semblait couler en lui, la jeune femme se posait des questions sur sa véritable utilité. Le cliché de l’étoile et son rôle protecteur mis en avant depuis toujours méritait, dans leur situation, d’être remis en cause, d’être remis en question. Cet homme ne semblait pas avoir besoin d’une quelconque protection, c’est plutôt les autres qui devraient en être munie face à lui.

Se rapprochant de lui, son regard, perçant et dévorant de curiosité ne semble vouloir cesser de l’observer, tournant autour de lui l’air de rien, étudiant le spécimen humain relié à son humble personne, tentant de trouver des réponses.

- J’te proposes quelque chose. Un p’tit combat, toi et moi, pour s’entrainer ou passer l’temps. Vu qu’les autres semblaient pas d’taille face à toi.

Sautillant doucement, Inki se remit face à lui, l’air mutin, les yeux pétillant, l’énergie retrouvée, revigorée et motivée. Elle n’était jamais contre de l’exercice, aussi difficile soit-il. Repousser ses limites et vaincre l’impossible était un challenge des plus intéressants. La jeune femme se recula de quelques pas, comme si de rien n’était, pas le moins du monde angoissée par la perspective du combat futur, malgré le spectacle sur le ring, malgré l’état des hommes au sol. Son corps commençait tout juste à perdre de sa chaleur, un petit corps à corps ne pourrait que lui faire du bien et, sans attendre une quelconque réponse, un son de satisfaction s’échappant d’entre ses lèvres, elle fond sur lui comme une bête se ruant sur sa proie, agile et rapide, déviant au dernier moment sur sa droite, le corps affaissé, prête à écraser son poing avec force contre son ventre, aussi insaisissable qu’une anguille, aussi rapide qu’un serpent, éloignant tout instinct de protection, ignorant son âme en total contradiction avec cet amusement, dictée par la seule envie de se distraire, de mesurer sa force, de voir ce que cet homme cache au fond de lui, se force, ses faiblesses et ainsi, être fixée sur la tâche qui est la sienne. L’étoile, devant vivre pour protéger son humain.
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MessageSujet: Re: Kitten, it's time to play [ Jarod ]   Kitten, it's time to play [ Jarod ] EmptySam 25 Juin - 8:36

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MessageSujet: Re: Kitten, it's time to play [ Jarod ]   Kitten, it's time to play [ Jarod ] EmptySam 25 Juin - 12:28


Vitesse, force et précision. Douleur pourfendant son corps, conséquence de son acte stupide et impulsif, l’excitation ayant eu raison de son assurance et de sa réflexion. Vaine tentative de se défaire de la conséquence de son acte insensé, impétuosité absurde et inconsciente punis en un coup, une fraction de seconde, totale perte de contrôle, la situation l’échappant alors que son dos rebondit légèrement sur le sol. Le souffle coupé, difficile suffocant l’espace d’un instant qui lui semble une éternité, une seconde de supplice, vague douloureuse et impitoyable, raz de marée de souvenirs. Un faible gémissement de douleur s’échappe d’entre ses lèvres, appuyant l’arrière de sa tête contre le sol, regard fermé en tentant de réguler les tiraillements de son corps qui la paralyse quelques secondes. Un tableau pitoyable d’un corps tendu d’une morsure fourbe parcourant ses membres.

Et pourtant, surprise passant, tension électrique flottant dans l’air, un rire s’élève et déchire l’atmosphère tendu et imprégné d’une touche malsaine. Un rire aux touches de joie mêlée à la folie, un rire faible mais réel, un rire nerveux secouant sa poitrine souffrante. Qui l’aurait cru, qu’elle se fasse avoir ainsi, par sa propre faiblesse, la fatigue acculant avec fourberie son être entier. Elle s’était faite avoir par sa propre assurance, par son désir d’en découdre, son désir de se mesurer à quelqu’un de plus fort que ses adversaires habituels. Un instinct en mousse qui n’avait su la prévenir suffisamment pour la mettre en garde. Vision de ses pertes, fruits de ses longs mois d’inactivité et d’une imprudence sans nom. Elle riait de sa propre bêtise, riait de cette force éveillant sa curiosité et folie dormante de son esprit. Riait de cette chance inouïe d’avoir fait preuve d’imprudence lors d’un simple entrainement, lors d’une joute sans réelle importance, consciente qu’ailleurs, la mort lui aurait tendue les bras, bienveillante et perfide à la fois.

La brûlure de son coup lui rappelle tant d’autres, épines ancrées profondément dans ses pensées, l’esprit marqué. La douleur n’avait plus cet effet effrayant, l’effroi ne marquant aucunement ses traits féminin, un sourire torve naissant sur ses lèvres. Elle n’avait plus peur de la douleur, douleur faisant partit d’elle depuis bien longtemps, habituée, apprivoisant cette sensation capable de d’effrayer et d’anéantir. Rouvrant son regard émeraude, observant l’homme qui délaisse la dernière victime de ses coups, elle ne peut empêcher un ricanement de secouer son être, amusement fourbe. Les yeux pétillant d’une lueur malicieuse, elle se redresse tout en silence, ancrant ses pieds dans le sol, prenant appuie, le corps courbé, silence tranché par le bruit presque inaudible d’une lame sortant de son fourreau, son d’une chair qui s’écarte, transpercée et suintante de minces sillons venant teindre les bandages desserrés de sa couleur chaude et sombre.

Et devant elle, le dos large de l’homme ne cesse de la provoquer, tout comme cette glace marquée dans son regard, le dédain marqué, cette attitude supérieure à la fois justifié et insupportable, une animosité glaciale endormit, gestes marquant son dégoût face à la faiblesse évidente de la jeune femme. Devant elle, s’éloigne l’humain qui lui est lié et qui vient de lui mettre une raclée, s’éloigne l’objet de sa curiosité et de son destin. Il la sous-estimait, tout comme elle-même s’était surestimé et quand bien même cet affront mérité l’avait remis pied à terre, quand bien même il avait soulevé cette vérité, elle n’avait pas la moindre envie d’abandonner.

Souple et rapide, son corps tranchant l’air, elle se rapproche de lui trop rapidement pour qu’il réagisse, trop silencieusement pour qu’il l’a sente venir, sa présence se dévoilant par un corps qui se colle à son dos, pénétrant l’espace vitale du combattant de manière insidieuse. Moment de flottement, l’incompréhension d’un instant, revirement d’une situation. Peut-être prévisible, peut être surprenante, n’ayant que faire de ce genre de chose, l’esprit borné sur sa tâche. Profitant de sa vitesse, de l’adrénaline qui commence peu à peu à voyager dans ses veines, la jeune femme attrape le poignet masculin de sa main non griffu, le ramenant de force certaine dans le dos de l’humain, bloquant avec espoir et assurance les mouvements de ce membre forts et brûlant contre sa peau fraiche.

Face à lui, devant son nez, devant son visage inexpressif au regard emplit d’étincelles dédaigneuses, se dresse une main griffue, lames acérées et pouvoir certain, le poing serré finissant par se glisser contre sa gorge, froideur des griffes mortelles contre l’épiderme qu’elle peut deviner frémissant. Menace silencieuse d’un serpent s’enroulant autour du corps musculeux et puissant, prête à bondir à tout moment, prête à agir à ses actes imprévisibles. Frissonnant à son contact, chaleur irradiant son corps frileux, elle ne s’y attarde même pas, glissant de manière sournoise ses lèvres à son oreille, ses cheveux légèrement décoiffés s’écoulant de son épaule pour effleurer celle de l’homme.

- C’comme ça qu’tu considères ton étoile, simple déchet d’plus sur ton chemin.

Sifflement d’un reptile, mêlant déception et amusement, mêlant provocation et simple évocation.
Inki savait. Il était fort, bien plus fort qu’elle. Et tandis qu’elle aimerait mettre sa défaite cuisante sur le compte de la fatigue, elle ne pouvait qu’assumer sa propre faiblesse, conséquence directe de son inactivité prolongée, d’un choc passé, triste conséquence d’un regard ne visant que vengeance, conséquence de la création d’une chimère née de l’espoir.

- Je n’peux te donner entièrement tort. Mais tu d’vrais juste éviter d’me sous-estimé avec autant d'mépris. T’serais surpris de c’que j’suis capable de faire, et de c'que j'pourrais t'apporter.

Contre cette gorge sombre, un liquide épais trace des chemins sinueux contre la peau halée, impuissant contre l’épiderme, dévastateur au contact du sang, poison brûlant retirant vie et provoquant douleur, s’échappant des griffes saillantes. Cœur battant à tout rompre contre un dos sec, corps féminin écrasé et bloquant celui personnifiant danger et mort. Au creux de sa poitrine, pendant autour de son cou gracile, une chaine retient contre sa peau pâle un flacon énigmatique, capable de sauver quiconque victime de son pouvoir perfide. Alors, la mort de lui ne fait pas peur, se sachant capable de le faire souffrir et de le sauver par la suite sans grand conséquence sur sa personne. Et quand bien même elle se savait pleine de failles, quand bien même il verrait en elle d’autres ouvertures et possibilité de l’achever, lui n’avait aucun moyen de la sauver des coups qu’il pourrait lui apporter, de ce glas qu’il pourrait abattre sur elle, impitoyable. Finalement, ça ne faisait que commencer. Relation houleuse, trêve possible ? Seul l’avenir sait et seul le destin en décide.
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MessageSujet: Re: Kitten, it's time to play [ Jarod ]   Kitten, it's time to play [ Jarod ] EmptyDim 26 Juin - 13:21

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MessageSujet: Re: Kitten, it's time to play [ Jarod ]   Kitten, it's time to play [ Jarod ] EmptyLun 27 Juin - 18:39


Le choc, vif et violent, son dos frappant le sol avec dureté, impitoyable. Elle sent plus qu’elle n’entend son corps craquer, le son morbide résonnant dans la pièce de ses os accusant le choc avec difficulté et douleur. La souffrance irradie son corps en quelques secondes, crispé et tétanisé par cette rapidité hallucinante.  L’arrière de sa tête cogne la surface dure du parterre avec violence et quelques mèches de sa crinière noire, arrachée par cette poigne violente, retombent sur elle, imperceptible mais aux chatouillis désagréables sur son épiderme frissonnant. Ses griffes se rétractent, tirant sur sa peau écorchée et perlante de sang.

Ce serait mentir que de se dire qu’elle ne s’y était pas attendu. Elle payait son insolence et son esprit joueur, elle payait cette envie inconsciente de lui prouver sa force et sa valeur. Mais d’ici peu, l’homme s’écroulerait. Bientôt, lui aussi sera victime de la conséquence de son acte brutal. Il connaîtra la douleur indicible du poison parcourant ses veines, brûlant son corps, déréglant son organisme, le rendant hors de contrôle, faible. Et il verra alors la morsure de la mort, prête à abattre ses crocs sans pitié sur son âme. Il découvrira ce que chacune de ses victimes avaient pu vivre et contre laquelle la force brute ne peut rien, tout comme la force d’esprit. Consciente qu’elle ressentira la moindre de ses frayeurs aux abords de la peur, les moindres souffrances qui lui seront infligés jusqu’au moment où la lame faucheuse sera contre sa gorge, prête à l’achever.

L’homme avait été rapide, indéniablement supérieur mais totalement irréfléchi.  Alors que la lame était contre sa gorge, il n’aurait pas dû bouger, elle n’avait pu agir assez vite et la jeune femme n’avait pu s’éloigner à temps, sentant aisément le bout d’une de ses lames écorcher son collègue, laissant au contact de sa plaie aussi légère soit elle, un poison puissant et dévastateur.

L’étoile gémit une nouvelle fois de douleur, perdant son sourire pour une mine aux traits tirés, ses yeux mi-clos inlassablement fixé sur son adversaire. Son adversaire l’abreuvant de paroles aussi incompréhensibles que blessante, adversaire n’ayant aucune estime pour elle et aucune once de confiance en ce qu’elle lui avait dit. « J'ai déjà une étoile. » Encore et encore elle ressasse ses mots dans ses pensées, cherchant leur sens, cherchant la vérité sans arriver à comprendre la situation. Elle qui était persuadé d’être lié à cet humain, lui persistait à la repousser avec une raison aussi absurde.

- Qu’est c’que t’me baves là …

Marmonne-t-elle assez fort pour qu’il puisse l’entendre, lâchant un long soupir, à la fois ennuyé et agacée. Agacée de le voir lutter ainsi, comme un gosse qui n’accepte pas le changement, qui n’accepte pas de perdre, un enfant gâté par sa force et ses victoires, un gamin qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez, indubitablement borné. Son corps n’avait pu se tromper, son esprit n’avait pu s’égarer au point de se tromper ainsi de personne. Elle n’avait pas rêvé de cette tension constante qui régnait depuis son arrivée, comme si, toujours plus proche, quelque chose l’attendait. Elle n’avait pas rêvé de cette chaleur, de cette certitude étourdissante lorsque leur regard s’était croisé, l’évidence lui avait sauté à la gorge.

- L’est où ta foutue étoile alors ? T’as des nouvelles ? Va pas m’dire que j’suis pas ton lien. Va pas m’dire qu’t’y as même pas pensé.

Le timbre dur et cassant alors qu’une vague de froid la submerge, la faisant frémir toute entière. Elle refusait l’idée même de s’être trompé. Elle refusait ce rejet. Le regard froid et perçant, aucune étincelle de joie ou d’amusement ne s’en échappe, juste un profond mépris et une colère sourde, en résonance avec celle qu’elle peut lire sur l’humain. D’une origine différente, mais de même résultat, un esprit qui s’échauffe, agité par le mépris. Alors, doucement elle se redresse avec mal, s’appuyant contre le sol d’une main, se relevant dans une maigre tentative de ne pas perdre la face, une idée bien ancré dans son esprit. Un mince sourire apparaît sur son visage, ses lèvres devenues sèches s’étirant en une grimace fourbe et séduisante, démontrant son assurance, se refusant à la peur de la souffrance et celle lié à la force monstrueuse adverse. Elle répondait effrontément à cette façade sombre et tumultueuse, ne pouvant se permettre de s’abaisser face à lui, ne pouvant se permettre de montrer un quelconque signe de faiblesse alors que les secondes s’écoulaient et le poison lui découvrait l’immensité du corps adverse, l’anéantissant avec subtilité tout d’abord avant de se manifester, hors de contrôle. Le sablier de la vie était impitoyable et le temps qui lui restait était compté, seule l’étoile pouvant le sauver de ce triste sort, menaçant et sournois.

- Avec tes conneries, mon pouvoir pourri, tu te l’es carré dans les veines sans même qu’j’ai l’temps d’réagir. J’te conseille d’prendre ça maintenant au lieu d’vouloir m’buter, j’pas vraiment l’envie qu’on crève tous les deux comme des couillons.

Ses doigts fins et tremblants viennent se glisser le long de sa poitrine, pour venir cueillir dans sa paume un petit flacon tenu pas une chaîne entourant son cou qu’elle défait avec lenteur, son corps fourbu protestant à chacun de ses mouvements. La jeune femme lui tend alors l’antidote, l’observant franchement. Une main tendue dans un but simple mais aux sous-entendus multiples que l’homme ne comprendrait sûrement pas, trop énervé, trop furieux contre elle qui l’invitait juste à obéir et à calmer le jeu dangereux auquel ils s’adonnaient depuis leur rencontre, par sa propre faute.
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