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 setting the pace {Fe. Ban}

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Opale Sinclair
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MessageSujet: setting the pace {Fe. Ban}    setting the pace {Fe. Ban}  EmptySam 7 Mai - 19:31

setting the pace





Trahie par sa propre gravité. Mauvaise ironie du sort. Mais c’est toujours comme ça. Toujours. C’est machinal et mécanique, elle est trop souvent attirée par ces mêmes lieux qu’elle affectionnait à Paris. Une école de danse ou de musique dont résonne quelques notes depuis les fenêtres, une salle pleine de miroirs, un… théâtre, un musée, une librairie, un café-concert, un… disquaire. Bien sûr, un disquaire. Il fallait au moins ça pour la dévier de son chemin qui devait la ramener chez elle. Ça fait presque six mois qu’elle est à Hoshikami et aujourd’hui, sans raison aucune -pour une fois, elle a décidé de changer de route. Peut-être justement parce que cette fois, il n’y avait aucune raison de le faire. Pas de surplus d’attention à esquiver, à fuir. Là, c’était son choix. En revanche, être happée par ce magasin de musique bien caché derrière les rues principales grouillantes de monde, ça c’est autre chose. Lui laissant une drôle de saveur dans la bouche. Doux-amer. Elle aurait pu faire demi-tour, elle a hésité un petit moment devant la vitrine vendant vinyles, CD et conseils. Elle a failli le faire. Mais on lui a ouvert la porte. Préférant la laissant entrer d’abord avant d’en sortir, un habitué trop galant fit écrouler sa résistance.

Odeur de bois, de poussière et de café fraîchement coulé. Peu de lumière naturelle arrive à se glisser entre les meubles emplis de disques. Étonnament, aucune musique ne flotte dans l’air, c’est calme. Quelques clients furetent ici et là entre les caissons à fouiller et les étagères à dépouiller des yeux. D’autres ont un casque fiché sur la tête et profitent simplement. Au comptoir où il n’y a de la place que pour deux, deux hommes discutent comme de vieux amis autour de ces tasses trop petites pour des allongés. Le plus âgé des deux derrière le comptoir, sûrement le patron, a un accent italien. Un sourire furtif s’esquisse sur le visage de la jeune fille tandis que des souvenirs d’un voyage à Rome l’adoucissent. Ça y est. L’endroit lui plaît. Demoiselle déjà ravie alors qu’elle n’a pas tout vu. Droite, élégante, presque trop propre au milieu de ces vieux disques, chaque étale est détaillé d’un regard subjugué, curieux ou parfois méfiant et interloqué par les choix éclectiques du gérant. Sourcil arqué par l’étrangeté entre ces doigts, tout se lit sur son visage. La pochette d’un vinyle de Johnny Halliday est ainsi rapidement reposée et éloignée de son centre de gravité.

Un peu plus loin, au fond de la boutique, un piano droit est découvert. En passant devant, ses doigts ne peuvent pas s’empêcher de jouer les plumes sur ce bois. Dans sa poitrine, quelque chose tire son coeur palpitant sans métronome depuis plus d’un an maintenant. Nostalgie. Elle a pourtant le même instrument dans son appartement. Mais à part une ou deux chansons, elle ne sait pas vraiment en jouer. Et puis, là-bas, il est si froid, aseptisé, seul, qu’elle préfère l’ignorer. Elle ne sait pas à quoi son père pensait quand il la fait livrer. Il n’aurait pas dû lui être destiné. Mélancholie qui sévit dans ses iris perdus. C’est maintenant le souvenir de sa mère qui l’accompagne jusqu’à une nouvelle rangée de CDs.
Classique. Sa musique. Elle a trouvé sa place. Elle y retrouve son aura. Mains vagabondes. Ils vont tous y passer. Elle en écoute certains, en dévore la jaquette pour d’autres. Quand elle ne connaît pas déjà les partitions par coeur, parfois certains titres lui rappellent l’intensité des cours de ballet ou ses premiers spectacles devant une audience. Un frisson tourbillonne sur sa colonne vertébrale. Et le temps file comme jamais dans cette bulle. Elle a monopolisé l’espace sans s’en rendre compte, mais jusque-là personne l’a dérangée. Peu de clients sont venus jusqu’ici, préférant s’arrêter du côté du jazz ou de la variété actuelle. En face d’elle, c’est certainement plus guitare et batterie, du bon vieux son, vu l’âge et les tenues des gens qui y sont passés. Mais elle n’y a pas vraiment prêté attention non plus. La sonate pour violon d’Elgar encore dans la tête, elle repose le casque sur son support tout en continuant à trépigner sur place. Des fourmis dans les jambes. Toujours. Surtout quand la musique lui plaît. Et naturellement, elle passe à la suite de son exploration...

Opale a bien senti la présence de quelqu’un pas loin. Comme elle, ça fait un moment qu’il est là. Elle n’a cependant pas levé le nez. C’est juste que ça fait peut-être maintenant… quoi, bien dix minutes qu’il tapote. N’importe où, sur n’importe quoi. En fonction du rythme dans ses oreilles, elle suppose. C’est bien très passionné, non vraiment. Mais ça perturbe son propre tempo. Alors, elle jette enfin un coup d’oeil sur le personnage qui l’ennuie -juste un peu. Contraste soudain. Le voilà le visage de la morveuse un peu hautaine. Il faut bien tenir son image de petite arrogante bourgeoise. L’homme est rapidement reluqué de haut en bas, comme si elle jugeait. Mais dans sa tête, tout ce qu’elle voit, c’est quelqu’un ressemblant passablement à un rockeux ou quelque chose d’approchant. Et ce quelqu’un est bien trop près de sa zone de confort, de son p’tit coin de paradis. Il dérange. D’autant qu’il n’a plus de casque sur les oreilles. Le ferait-il exprès ? Non bien sûr que non et elle le sait. C’est juste de la mauvaise foi. Une musique entêtante, c’est un rêve éveillé ou le cauchemar de nos journées. Tout dépend.

- Excusez-moi maiis… Vous pourriez peut-être exorciser ce rythme incessant sur le piano juste là ?

Coup d’oeil par-dessus son épaule et main fendant l’air en direction de l’instrument. Ça serait mieux effectivement. Quoique. Il y aurait presque un défi au coin de ses lèvres. Jouer ou bien… ? Froissé par la honte de ne pas savoir pianoter et déguerpir serait une autre éventualité toute aussi appréciée à vrai dire. Mais ça ne lui a pas traversé la tête. Nooon. Après tout, elle a demandé ça avec innocence, si naturellement, si... délicatement.
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MessageSujet: Re: setting the pace {Fe. Ban}    setting the pace {Fe. Ban}  EmptyLun 9 Mai - 16:07

Un rythme d'antan.
Opale & Ban

Depuis quand l'homme n'avait plus touché un piano ? Effleurer une touche du bout des doigts, se laissant tenter, vaincre par l'envie d'une mélodie d'antan, quelque chose qui rappelait inlassablement un passé révolu à présent. Les années avaient coulées, le monde avait changé et seul derrière les barreaux qui voilait sa liberté, l'adolescent avait abandonné. Abandonné cette idée de continuer à s'entraîner sans avoir l'espoir de devenir un jour excellent, juste un bon musicien tout au plus. Parce que rien ne prédestinait l'ex-taulard à devenir un grand musicien. Ce n'était pas dans les gênes, pas dans ses mains, le piano ne pourrait faire de lui, quelqu'un. Alors lentement, le temps avait fait son office, brisant peu à peu cette habitude de se poser derrière les touches tous les jours pour s'améliorer. L'humain avait simplement abandonné pour laisser place à cette vie emprisonnée. Ses doigts ne pouvaient plus bouger aussi aisément qu'avant sur le blanc et le noir. Récemment, il avait pu l'expérimenté. L'alcool de cette soirée n'avait peut-être pas aidé, mais le son n'était plus comme avant. Fini les mélodies à peu près maîtrisés et quand bien même son hôte l'avait applaudis, le brun l'avait senti. Dans tout son être, dans toute son entité, il avait senti que tout avait réellement changé. Et ça, ça le minait profondément.

Parce que Ban voulait jouer, peut-être pas comme avant pour ne plus ramener des souvenirs trop pesant à la réalité, mais juste assez bien pour être fier de lui.
Parce que le piano, c'est cette personne qui lui avait appris. Celle qui, loin de ce monde dévasté, s'était occupé d'un gamin en perdition.


C'est cette idée en tête qui le poussait à présent, mué par l'envie d'apprendre à nouveau. Les notes devaient rapidement revenir pour pallier à cette envie de faire mieux qu'avant. Ses orbes avaient parcouru les rues à la recherche de cet endroit. Cet endroit précisément où, il y a dix ans, cette femme aimait se rendre pour lui apprendre sur les artistes qui nous entouraient. Ce disquaire qui, dans ses souvenirs, se trouvait être plus accessible à la vue d'autrui. A présent cependant, il se terrait entre les rues principales, se cachait comme pour se faire oublier lui aussi. Mais le brun avait trouvé après maintes recherches, et naturellement un fin sourire était venu brisé la froideur naturelle qui perlait ses traits dans son impassibilité. Sa main se posait alors sur le bois qui recouvrait la porte d'entrée, la poussant délicatement pour s'engouffrer en ces lieux.

Des lieux qui avaient changés, mais qui gardaient étrangement le même souvenir, le même sentiment, la même odeur, la même saveur. Tout était différent pourtant si ce n'est la disposition du comptoir et la personne qui régnait derrière celui-ci. Il s'en souvenait clairement, de cet homme. Bien que quelque rides venaient bientôt à perler sur ses traits, signe que pour lui aussi, dix ans avaient passés, son faciès n'avait aucunement bougé. En un sens, cela apaisait le cœur envenimé de l'ex-taulard. Comme si, dans un passé parfois douloureux, cette seule image de cet homme derrière son comptoir avec sa tasse de café, rassurait  tous ses maux. Et c'est un bref sourire qui perlait à nouveau ses lippes, le saluant brièvement d'un signe de tête avant de vagabonder entre les étagères.

En soi, ce qui régnait ici n'avait guère bougé et sans préjugé, le brun se promenait, écoutant des morceaux par-ci par-là sans aucun rapport de près ou de loin. Parce que rien ne pouvait limiter le brun. Aucun genre de musique à proprement parlé. Il ne se fiait qu'à son instinct comme toujours. Alors le casque venait poindre sur ses oreilles, puis se retirer pour changer d'endroit.

Cependant, quand est-ce que ses doigts avaient commencés à bouger si frénétiquement, frappant sur tout ce qui passait ou seulement dans le vent ? Ce piano là-bas, ses orbes l'avaient perçus. Dès son arrivé, dès que ses pieds avaient franchis cette porte, ils avaient vu. Ses orbes avaient vu le piano qui dormait au fond de la pièce. Et ses doigts s'agitaient frénétiquement poussé par l'envie soudaine de jouer ou simplement le réflexe à la vue de celui-ci. Parce que Ban avait un piano chez lui qui sommeillait dans un coin de son salon. Il pourrait jouer simplement chez lui, mais pour une raison qu'il ignorait ou qu'il ne voulait guère s'avouer, c'est ici qu'il souhaitait jouer. Parce que c'est ici qu'elle venait lui apprendre. N'était-ce pas dans cet endroit que l'homme devait tout recommencer ?

Et au milieu de cette contemplation silencieuse de l'oeuvre, une voix cristalline avait brisée ses songes, voilant ses souvenirs de la réalité présente. Son regard avait glissé naturellement, se posant sur cette jeune femme qui s'adressait sans nul doute à l'ex-taulard. Et c'est silencieux qu'il écoutait, fixant un instant ses traits avant de retomber sur le piano.

« Je pourrais, mais.... je ne voudrais pas déranger les clients. »

Une bonne excuse, pas vrai ? Autant par logique que pour fuir. La fuite et l'envie se mélangeaient, ennuyant l'humain dont la main se perdait dans sa chevelure un moment. Jouer ou non, il aurait aimé à vrai dire, mais en était-il seulement encore capable ?

« J'n'ai plus joué depuis bien longtemps aussi faut dire, j'aimerais mieux ne pas vous casser les oreilles ! »

Un vous qui s'adressait naturellement à tout ce qui respirait en ces lieux. Parce que oui, Ban n'avait réellement pas envie de déranger autrui surtout pour ne pas attirer inutilement une attention sur sa personne. Pourtant ses orbes se fixaient sur les touches, ses doigts bougeant encore en un rythme soutenu. Un fin sourire prenait ses traits alors.
© ASHLING DE LIBRE GRAPH'


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MessageSujet: Re: setting the pace {Fe. Ban}    setting the pace {Fe. Ban}  EmptyMar 14 Juin - 16:47

setting the pace




Elle ne s’attendait pas à une réponse si polie, si… attentionnée. Sa réaction adoucit la sienne. Et god. Elle réalise à quel point, elle est nerveuse, susceptible, sensible. Constamment. Comme si ses nerfs étaient dénudés. Elle force un souffle entre ses lèvres et retrouve une certaine sérénité intérieure. Hormis cette respiration plus profonde et assagie, ses sourcils ont été les seuls à se mouvoir au fil des mots de l’inconnu. Puis leurs regards s’attardèrent en même temps sur l’instrument.

- Je suppose que ce risque a été accepté depuis bien longtemps, sinon le piano ne serait pas là. Visage à nouveau vrillé vers lui. Par le patron et les clients.

Ces derniers entrent et sortent comme bon leur semble. Enfilant plutôt rapidement les casques mis à leur disposition. Opale se rend bien compte de la futilité de son agacement. Ses yeux topaze dévièrent une seconde sur le visage de l’inconnu. Affection. Nostalgie. C’est ce qu’elle décrypta de son sourire timoré.

- Vous pouvez être égoïste, au moins pour une chanson. Pause. Ça ne tuera personne.  

La musique a finalement toujours cette capacité : apaiser ou réveiller les coeurs. Sinon pourquoi ? Pourquoi le pousser à jouer alors qu’il y a effectivement un risque que ce soit atroce ? Peut-être parce que ce qu’elle voit de lui ne laisse pas de place à ce doute. Et puis surtout, parce que sa musique sera assurément moins agaçante que ce tapotage intempestif qu’il ne parvient toujours pas à retenir. Un sourire file sur son visage de poupée. Ce serait presque touchant de voir à quel point, en réalité, ça le démange.
Tout comme elle est tiraillée. Elle refuse de danser, elle se l’interdit par crainte d’être à nouveau sous les feux des projecteurs et de reproduire les mêmes erreurs. Et en même temps, elle en meurt d’envie. Ne plus s’entrainer des heures durant jusqu’à l’épuisement, ne plus répéter jusqu’à ce que le corps se souvienne mieux que le cerveau de la chorégraphie, ne plus pouvoir partir en quête de ces instants de grâce, sur scène ou en s’imprégnant d’un nouvel enchaînement, d’un nouveau mouvement… : ça la tue à petit feu. Elle s’éteint. Depuis un an seulement, mais elle s’éteint. Même si encore aujourd’hui, chaque matin, elle a les mêmes rituels qu’avant… Quand elle faisait partie de ces presque-professionnels du Corps de ballet de l’Opéra de Paris. La ballerine ne tournoie plus. Figée dans sa boîte à musique.

Alors si elle pouvait voir quelqu’un s’animer à nouveau, peut-être que ça apaiserait sa propre frustration ? Ne résiste pas.
Opale finit par inspirer profondément comme pour calmer ses tensions mais aussi pour rassembler son énergie. Lèvres serrées, elle retint un sourire en contournant l’étranger. Dans son ventre, éclate des petites bulles d’enthousiasme, presque comme du champagne sur la langue. C’est inattendu. C’est enfantin comme son humeur vacille doucement, facilement. Changeante comme l’excès de vitalité d’une lune soudaine. Tout ça grâce à la musique.

- Alleeezz… Ça ne sortira pas d’ici., sa main pressa son dos, le poussant à avancer vers le piano qui semblait n’attendre plus que lui.

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MessageSujet: Re: setting the pace {Fe. Ban}    setting the pace {Fe. Ban}  EmptyMar 14 Juin - 22:07

A archiver en fait. J'avais pas vu que Ban n'était plus membre :c
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