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 Premiers pas en dehors des murs

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Enryo Sakuran
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MessageSujet: Premiers pas en dehors des murs   Premiers pas en dehors des murs EmptyDim 29 Mai - 16:40

Les premiers jours n’avaient pas été les plus faciles.

Quand sa mère lui avait annoncé qu’il devait quitter Tokyo et se rendre à Hoshikami, qu’une nouvelle école l’attendait là-bas, Enryo avait réagi avec son manque de réactivité habituel. Il s’était contenté d’obéir à sa génitrice, de préparer quelques affaires et de prendre le train puis l’avion. Tout le voyage, il l’avait passé avec les écouteurs de son baladeur sur les oreilles.
Une fois arrivé, il suivit tranquillement les indications et les cartes imprimées que lui avait données sa mère, présentant ses papiers une fois arrivé à l’Académie. Comme d’habitude, il y avait eu quelques petits soucis avant que le personnel ne se rendît compte de la « condition » du garçon, mais tout avait fini par être dans l’ordre. On lui avait expliqué comment cela devait se passer dans ces murs, les cours qu’il devait suivre et le temps qu’on lui laissait pour s’inscrire dans un club afin de meubler son temps extra-scolaire.

Et puis il s’était intégré à une classe. Enfin, « s’intégrer » était plutôt une manière de parler…

Les cours sur les étoiles, facultatifs, avaient grandement attiré son attention. Ces légendes auxquelles il n’avait prêté jusqu’alors qu’un intérêt bien limité étaient donc vraies ? Enfin, cela ne changeait guère le fait qu’il portait un peu plus d’intérêt aux matières plus classiques. Encore une fois, il fallut un peu de temps avant que les professeurs ne cessassent de l’interroger, comprenant que le garçon ne répondrait jamais autrement que par un sourire gêné ou en écrivant rapidement sur un petit bout de papier d’une écriture élégante mais nerveuse la réponse qu’on attendait, sous les rires moqueurs de ses camarades.
Les deux premiers week-ends, Enryo n’avait pas quitté l’enceinte de l’Académie, passant ses journées dans la bibliothèque ou dans la cour de récréation, ou encore en se promenant un peu autour du terrain de sport, regardant les autres élèves s’adonner au base-ball. Évidemment, il ne s’était guère fait d’amis à présent, personne n’étant suffisamment patient ou intéressé pour maintenir le contact avec lui. Cela ne semblait pas particulièrement le gêner. Il avait déjà besoin de suffisamment de temps pour s’adapter à son nouvel environnement pour en plus tenter de tisser des liens.

Le troisième week-end, il choisit néanmoins d’aller faire un tour en ville.

Il avait passé néanmoins sa matinée à la bibliothèque, comme d’habitude, avant de sortir vers midi. Il avait choisi de ne pas trop s’éloigner et de rester dans le quartier de Nopperabo. Il avait d’abord trouvé un Sukiya où s’arrêter et manger un gyūdon avec le supplément fromage, son plat préféré dans ce restaurant. Il avait ensuite fait un arrêt dans un Dotour pour prendre une boisson chaude à emporter.
Ses écouteurs inlassablement fichés dans ses oreilles, Enryo gardait le stéréotype parfait de l’étudiant en goguette. Il portait bien sûr fièrement son uniforme de l’école, n’ayant que dénoué légèrement sa cravate pour défaire le bouton du haut de sa chemise. Il avait aussi fini par retrousser ses manches face aux chaleurs qui arrivaient. Son sac en bandoulière comprenait les quelques affaires qu’il avait souhaité emmener afin de faire quelque chose de productif.

Cette ville était belle, moins vrombissante que Tokyo.

Enryo se dirigea alors vers le parc dont il avait lu quelques informations dans un guide qu’on lui avait remis pour qu’il se familiarisât avec son nouvel environnement. Il s'attendait à y trouver pas mal de monde… Des couples qui se promèneraient, quelques jeunes qui joueraient à la balle, des artistes de rue qui s’entraîneraient… En lieu et place de tout cela, le garçon tomba sur des barrières orange qui faisaient le tour du parc et rappelaient à tous "La sécurité avant tout"
Déçu, il rebroussa chemin mais avisa un panneau qui indiquait la direction d'un temple. Enryo les aimait beaucoup, notamment parce qu'à Tokyo, ils constituaient de petits havres de paix. Il s'y dirigea et y arriva bien vite. Il se purifia les mains avant d'entrer, puis se rendit vers la boîte à offrande après avoir laissé sa boisson chaude sur le sol. Il y lança 10 Yens et pria, s'inclinant plusieurs fois et tapa dans les mains comme le voulait la coutume. Il observa un peu les bâtiments et prit une photo du corps principal avec son téléphone, vérifiant le résultat et affichant un mince souvenir satisfait avant de sortir du temple. À la sortie, il avisa un banc légèrement à l’écart, à l’ombre d’un orme paresseux. Il s’y assit, posa son gobelet encore fermé par son capuchon à côté de lui, et jeta des regards à droite et à gauche pendant une minute ou deux. Finalement, il extirpa de son sac un cahier, un manuel, retira les écouteurs de ses oreilles et commença à relire ses cours d’histoire japonaise…
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S. Uriel Edo
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MessageSujet: Re: Premiers pas en dehors des murs   Premiers pas en dehors des murs EmptyDim 5 Juin - 17:23

Qu’est-ce que j’me fais chier…
Journée off aujourd’hui. Pas de boulot. Pas de livraison d’un autre genre non plus. Et pas de rencontre avec quelque flic que ce soit. Bref. Rien à faire. Même pas un mec à contacter pour faire passer le temps. Bref. J’m’emmerde. Ça arrive, ouais. Il est clairement trop tôt pour sortir et aller en boîte. Ou dans un bar. Ou n’importe où. Je pourrais aller me balader dans le centre-ville, mais pour faire quoi ? Errer sans but, c’est pas mon truc. Pourtant… pourtant, je pourrais p’t’être le faire… Déjà, faudrait que je me motive à sortir de mon canapé. Et que je vide mon cendrier. Et que j’aère mon appart. J’devrais p’t’être réfléchir à faire des p’tites annonces pour trouver un colloc’. La chambre est déserte. Je vis dans le salon… J’ai troqué mon premier studio contre un appartement un peu plus grand, mais sérieux, ça me sert à rien en fait. J’ai pas besoin de plus d’espace au final. Enfin… bref.

Douche. Séchage. Habillage à l’arrache.  Je m’allume une clope. Et maintenant, c’est l’heure de décider de ce que j’vais faire. J’résiste à la tentation de retourner poser mon séant dans le canapé. C’est un coup à ne plus décoller. Et puis… oh et puis merde. Je me suis lavé et habillé comme si j’allais sortir, alors j’ai plus qu’à faire ça. Je dévale les escaliers deux à deux, faisant au plus vite avant qu’on me chope avec la clope au bec. C’est un coup à me faire encore une fois engueuler comme pas permis. Parce que vous vous rendez compte, la clope, blabla. Fuck hein.

Bref. Arrivé devant le bâtiment, je regarde à droite, à gauche, personne. Le mégot finit au sol, écrasé sous mon talon. Le respect est mort. Oui. Et je l’enterre un peu plus chaque jour. Rien à carrer. Je rabats la capuche de mon sweat sur mon crâne, enfonce mes mains dans mes poches et j’commence à trainer mes rangers là où le vent me portera. Le dos vouté, les épaules en avant, le cou sorti… je fais s’écarter des gens bien propres sur eux, des hommes en costard qui reviennent sûrement de je ne sais quelle réunion importante. Parce que ces japonais, ces fous, ils bossent tout le temps. Ils doivent tout le temps être disponible, des fois qu’le boss ai besoin d’eux, même en week-end. Sérieusement. Guindé, balais dans le fion, le sérieux gravé dans leurs traits, dans leur allure, dans… tout. Le genre d’homme qui doit pas s’envoyer en l’air souvent avec sa femme. Qu’on vienne pas me dire que j’vais trop loin dans mes propos. C’est la vérité. Pour ça que les japonais inventent des choses aussi cheloues côté sexe. Genre… les poupées réalistes. Taille grandeur, avec ce qu’il faut là où il faut, la peau siliconée aussi douce que des fesses de bébé, les joues et les lèvres roses comme les vivants… et encore, je passe les détails les plus sordides de ces créations. Bref. Une grande partie des japonais ne savent pas vivre.

Je crois un espace fumeur. Je m’y cale, tranquillement, et allume ma cigarette. Deux jeunes me fixent, en ricanant. J’écoute vaguement ce qu’elles racontent. Apparemment, je suis le genre de met exotique qu’elles se mettraient bien sous la dent. En voilà une qui critique vaguement mon jean troué, l’autre qui se plaint de l’état de mes chaussures. Et v’là qu’elles causent de mes cheveux. De la paille ? Sérieux ? Elle ose ? Je tourne la tête vers elles, leur offre un sourire des plus charmants possibles. Compliqué, mais apparemment j’y arrive pas mal. Et puis, c’est… oooh mais c’est le doigt, oui ! Je fourre la fin de ma clope dans le cendrier, et je me casse. Grognasses.

Sans même m’en rendre compte, me voilà devant le parc. L’odeur des fleurs, de l’herbe fraîchement tondue a cédé la place à autre chose. De plus sombre. De moins joyeux. Là où il y avait du monde, pas mal de monde, des enfants qui jouaient au foot, des amoureux qui s’bécottaient sur les bancs publics, des joggers du dimanche ou des familles qui profitaient un peu du week end pour sortir ensemble et pic niquer, il n'y a plus que des ruines.

Je baisse le nez, continue mon chemin. Et sans m'en rendre compte, c'est pas loin du temple que je me retrouve. Et c'est là aussi que les promeneurs du dimanche viennent, où les gens viennent faire quelques dons, pour exaucer leurs prières. Et puis il y a moi, le type dégingandé, seul, sans but, sans ami, sans famille, pas croyant pour deux sous, qui fait tâche au milieu du décors. Alors je me diriger vers le premier banc de quelque peu libre et m’y assoie. Y a déjà un mec, là, écouteurs dans les oreilles, cahier, bouquin… Holàlà, un futur guindé. Bon sang… mais c’est quoi ça ? Il a quoi ? Dix-sept ? Dix-huit ans ?  Et déjà, il prend le chemin de ses pairs ? C’est minable… J’ai juste envie de lui attraper le cahier des mains et le balancer au loin. Quitte à me prendre un pain. Mais… c’est pas forcément la meilleure approche. Alors au lieu de ça, j’lui retire un écouteur. Paye ton culot. Eh oui, c’est tout à fait moi.

« Eh. T’étudies quoi ? Comment t’enfoncer le balai nippon plus profond dans le fion ? »

Vulgarité bonjour. Mais on me fera pas changer d’avis. On me fera pas changer ma façon d’être. Et j’aime être ce que je suis. Et j’adore asticoter les jeunes coincés. Oh ouais. J’adore ça. Vous croyez que je peux le dérider, celui-là ? Voire le dévergonder un peu ? Oh, ça pourrait être marrant. Challenge accepted.
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Enryo Sakuran
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MessageSujet: Re: Premiers pas en dehors des murs   Premiers pas en dehors des murs EmptyLun 6 Juin - 17:34


Un mouvement sur sa droite. Enryo avait vu cette silhouette s'approcher. Il jeta vers elle un bref regard sans insistance, notant juste le look pour le moins différent que l'un et l'autre arboraient. Sans les connaître ni d'Ève ni d'Adam, un observateur extérieur aurait tout de suite compris que ces deux-là n'appartenaient visiblement pas au même monde social.
Le garçon ne s'en soucia guère. Non pas qu'il se murait dans une sorte de forteresse méprisante pour tout ce qui ne lui ressemblait pas, bien au contraire !, mais il était rarissime qu'un inconnu vous abordât ainsi sans raison. Enryo s'assura juste que ses affaires ne prenaient pas trop de place sur le banc et il ne tarda pas à oublier rapidement la présence de cet inconnu, aidé en cela par sa musique et son livre.

Il tendit la main pour prendre sa boisson chaude et tressaillit en sentant qu'un de ses écouteurs lui étaient "violemment" retiré.

Il sursauta et manqua de renverser sa boisson, lançant un regard d'incompréhension mêlé de crainte vers l'inconnu. Un Japonais prêt à entrer dans le système, lui ? Certainement, si seulement il pouvait communiquer un peu plus facilement. En tout cas, Enryo faisait effectivement tout ce que la société japonaise semblait attendre de lui : se bourrer le crâne avec des contenus de cours qu'il fallait être capable de recracher sans réflexion personnelle, être dans une forme d'occupation permanente et respecter toutes les contraintes sociales qui s'imposaient aux membres de ladite société.
Il ne réfléchissait pas vraiment au pourquoi du comment. Il faisait ce que ses parents lui demandaient et ce qu'on semblait attendre de lui. Comme bien d'autres à son image, il ne savait pas vraiment comment réagir à des situations imprévues et l'irruption de cet inconnu qui s'imposait sans ménagement faisait parti de ces imprévus.

Son regard était transparent sur la peur que lui faisait ressentir cet homme. Par réflexe, il s'était légèrement tassé de l'autre côté du banc et tentait de garder cette distance.

Enryo commença à analyser la situation. Il observa le style vestimentaire de cet inconnu et nota des effluves de tabac qui le génèrent. Le jeune homme commença à s'imaginer le genre de personnes qui lui faisait face. Certes, il fallait bien reconnaître qu'il avait recours aux stéréotypes pour porter un jugement sur cette personne mais qu'avait-il d'autre ?
Cette personne lui apporterait des problèmes. Mais Enryo savait aussi qu'il ne pourrait guère y échapper. C'était déjà comme ça dans son établissement de Tokyo. Il y avait ceux qui refusaient d'entrer dans le moule harmonieux de la société et qui étaient fiers de le montrer en s'en prenant aux "faibles". À Tokyo, et dans le cas d'Enryo, les choses étaient agravées par son côté "différent". Ceux qui n'entraient pas dans le moule sans pour autant s'affirmer en tant que tel représentaient une cible de choix pour tout ceux qui avaient besoin de bouc émissaire. Dans ces cas-là, le garçon attendait juste que cela passât. Il les laissait faire, n'opposant aucune résistance. Il les laissait s'amuser jusqu'à ce qu'ils se lassassent. Ça finissait toujours par arriver tôt ou tard, même si en l'occurrence ils finissaient inlassablement par être remplacés par d'autres groupes qui reprenaient de zéro.

Bref, cet inconnu représentait encore un mauvais moment à passer.

À présent qu'il s'était mentalement fait un plan du type de personnes qui lui faisait face et de ce à quoi il devait s'attendre, Enryo se détendit et soupira même. Pour un peu, il en hausserait les épaules avec un air "d'à quoi bon" ?". Il se doutait bien, vu le ton pris, que la réponse importait peu, mais il referma son livre et en indiqua quand même la couverture : "Histoire – 3eme année", un manuel qui semblait tout ce qu'il y avait de plus officiel dans les lycées. Il le laissa dans les mains de l'inconnu, croisa ses mains devant lui et soupira une nouvelle fois en baissant la tête.
Son visage n'arborait aucune expression particulière, si ce n'était celle du fatalisme. Il aurait dû rester dans la bibliothèque de l'académie finalement. Sa première sortie dans Hoshikami ne lui réussirait pas mais enfin... Il suffisait d'attendre. Pour un peu, il aurait presque ressembler à une poupée de cire dont on aurait pu s'amuser.
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S. Uriel Edo
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MessageSujet: Re: Premiers pas en dehors des murs   Premiers pas en dehors des murs EmptyJeu 9 Juin - 20:46

Pas de bruit. Pas un son. Juste un sursaut. Le mec a juste eu potentiellement peur de mon geste. Ou en tout cas a été surpris. Enfin, je crois. Parce que je vois pas trente six mille explications à un tel bond qu’a bien failli renverser son café. Enfin. J’crois qu’c’est du café. Et… aucune réponse. Je le fixe, un sourcil relevé, l’air de demander s’il se fout d’ma gueule. Il m’a pas entendu ? Il est sourd ? Merde. C’est bien ma veine, tiens… Mais… j’crois bien qu’j’lui fait peur. Son regard… je fronce les sourcils. Pff. Trop facile, ça. De juger sans connaître. Parce que bon, j’suis p’t’être un peu brut de décoffrage… mais j’suis pas méchant. J’fais pas de mal à une mou… si. Si ok j’fais du mal aux mouches. Parce qu’elles sont chiantes à me foncer dans la gueule tels des kamikazes sur les tours jumelles.

Je soupire un coup. Sérieusement, pourquoi faut-il que je tombe sur la personne la moins intéressante du coin ? On dirait un lapin prit dans les phares d’une bagnole. Je suis la bagnole. Super. Pas de réponse, pas de réplique, pas de répartie.

C’est ennuyeux. Pour le coup, il est vrai que si je continue à lui parler comme je l’ai fait pour l’interpeller, je mériterais mon rôle de salopard effrayant. Cela dit, je m’en fous. Mais… c’est que je veux m’amuser, tout de même…  et là ben… je commence déjà à m’ennuyer, encore, en fait… je lâche un grognement.

« … Alors c’est ça, la défense des coincés d’ici ? Le silence ? C’est pourri. Au moins comme le bois du balais si profondément enfoncé. »

J’attrape un de ses bouquins sans lui demander son avis, pour y jeter un coup d’œil. Olà… ça me donne mal au crâne, c’te connerie. Sérieusement. On peut trouver du plaisir à lire ça ? Pff… Et v'la que j'le jette avec un geste désinvolte un peu plus loin. Adieu livre. Ou... peut être pas. Il va sûrement aller le chercher, nan ?

« T’fais partie d’ces gens qui savent pas se fendre la poire, j’me goure ? Sérieux, t’as l’air pitoyable. Faut péter un coup dans la vie. On est dimanche, sors toi les doigts du… »

Je m’interromps, entendant des pimbêches ricaner en passant. Eh. Elles se foutent de moi ou quoi ? Ou alors c’est du mioche qu’elles se moquent ? J’soupire, encore une fois. Et puis… je parle sans réfléchir. Comme d’hab, en fait.

« … J’te fais peur, gamin ? »

Oh, il doit pas être bien plus jeune que moi. Quelques années, tout au plus. Mais pour moi, tout être plus jeune est un gamin. Et tout être plus vieux est un ancêtre. C’tout. J’ai déjà souligné que le respect était mort ? Je l’enterre encore et toujours un peu plus.

« … Écoute, si tu veux pas parler, c’ton droit. Mais tu penses sincèrement qu’le jour où un connard voudra te tacler pour te prendre portable, fric, autre chose… le silence t’aidera ? Nan. C’minable comme défense. Bouge-toi, sérieux, fais que’que chose ! Pousse-moi, dis-moi de dégager, d’aller m’faire mettre… ! »

Si seulement. Eh non, en effet, j’ai pas de patience. Et oui, je suis un batard. Et… et j’sais pas, c’t’ennuyeux de s’faire un monologue tout seul. Oh. Wait. Un monologue, c’est forcément tout seul… nan ? J’confonds ?
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Enryo Sakuran
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MessageSujet: Re: Premiers pas en dehors des murs   Premiers pas en dehors des murs EmptyVen 10 Juin - 12:00

Enryo fronça les sourcils tout en tournant légèrement la tête vers l'empêcheur d'étudier tranquillement en rond. Ce n'était pas tant qu'il trouvât ses paroles vulgaires, c'était surtout qu'il ne comprenait pas ce qu'un balai au bois pourri venait faire dans cette conversation. Il lui semblait pourtant être relativement fort en métaphore littéraire mais il ne parvenait pas à saisir celle-là.
De toute manière, le lycéen n'eut guère le temps de s'attarder sur la place mystérieuse dudit balai. Son livre fit un vol plané et atterrit un peu plus loin dans l'herbe humide. Cette fois-ci, il ne parut pas surpris. Ses épaules se voûtèrent juste un peu plus, ses mains se resserrèrent et il eut un nouveau mouvement de soupir silencieux.

Il tourna brièvement la tête de côté et lança un rapide regard vers son "interlocuteur". Généralement, c'était plus ou moins vers ses moments-là qu'il se prenait des claques derrière la tête.

Il s'avança légèrement, hésita, puis voyant que rien ne venait, il se leva, fit quelques pas vers son livre et le ramassa. Il jeta un coup d’œil sur les pages rendues humides et chassa de la main quelques brins d'herbe collés. Il referma alors son ouvrage, le maintint contre lui, jeta encore un regard vers l'inconnu, puis regagna sa place, toujours aussi désespérément silencieux et pensif.
De nouveau assis, Enryo gardait la tête implacablement baissé, son regard se portant là où avait été jeté plus tôt son livre. Il recommença à froncer les sourcils cependant, signe qu'il devait bien effectivement comprendre ce qui lui était lancé et qu'il n'était pas sourd (Avait-on déjà vu un sourd se promener avec des écouteurs ?).
Il y avait bien quelque chose de bizarre là-dedans. On aurait presque dit que cet homme-là cherchait à lui faire comprendre quelque chose. D'habitude, quand il se faisait harceler par les durs de l'école, ils étaient dans le vrai monologue. Ils ne posaient pas de question et ne cherchaient pas à impliquer Enryo.

Le garçon releva la tête lorsqu'il perçut les rires. Il en identifia la direction mais ignora ces filles bien rapidement. L'idée d'imaginer ce qu'elles avaient pu penser et ce qui les avait poussées à rire ne lui traversa pas l'esprit.

Peur ? Enryo avait-il peur ? Cette fois-ci, l'inconnu obtint une réaction un peu plus poussée. En tout cas, le lycéen tourna franchement la tête vers lui et plongea son regard dans le sien, le soutenant quelques instants. Certes, son regard était peu expressif mais il n'y avait certainement plus de peur. D'ailleurs, il haussa les épaules face à cette supposition, ce qui passerait presque pour de l'insolence ! Enfin, si l'on savait apprécier les proportions.
Pas de peur, donc, mais une résignation certaine. Sans doute pouvait-on retrouver là cette résignation du groupe des Japonais ayant le balai placé profondément quelque part. De toute manière, Enryo avait déjà recommencé à regarder le sol devant lui. Quelque chose le turlupinait quand même. On aurait dit que cet inconnu recommençait à... communiquer. Réellement communiquer.

Intérieurement, Enryo en aurait presque ri jaune. Suffisait-il de faire comprendre à quelqu'un qu'on souhaitait qu'il partît pour que cela se réalisât ?

Il attrapa son sac, sortit son carnet et son stylo, et commença à écrire. Cela ne lui prit pas longtemps. Il hésita pourtant, ratura un peu avant d'ajouter encore quelques mots avant d'arracher la feuille et la tendit d'une main vers l'inconnu sans lui jeter un regard. Il y était écrit, dans une grammaire polie :

"Est-ce que vous pouvez aller vous faire me...?  S'il vous plaît ?"
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MessageSujet: Re: Premiers pas en dehors des murs   Premiers pas en dehors des murs EmptyMer 22 Juin - 23:00

Je suis face à un mur. Le mur de l’emmerdement maximal. Le jeune ne répond pas, ne rétorque pas, ne se défend pas. Il ne fait qu’encaisser, encore et encore, ce que je peux lui dire ou lui faire. Pour le livre, il se contente de se lever, le ramasser, vérifie les pages, savoir si par hasard j’aurais pas abimé son précieux bouquin. Parce qu’après tout, c’est tellement précieux un bouquin ! Bien plus que toi-même. J’veux dire c’est vrai ! J’ai franchement hésité avec sa tronche, dans l’herbe. Et ça aurait sûrement été bien moins grave, au final ! Putain… j’m’énerve en plus de ça. Faut pas que j’m’énerve. Je tiens trop à ma réserve d’énergie, bordel…

Mais au moins, il a une réaction quand j’lui d’mande si j’le fais flipper. Pas trop tôt, bordel ! Mais pour autant, il répond pas. Et ça m’frustre de nouveau. Encore plus. Ras le bol. JE m’ennuie moi. Réagis bon sang ! Faut-il que je le violente pour qu’il se sorte les doigts du… ? Un grondement s’échappe, venant de la gorge, râle rauque, signe de mécontentement. J’inspire profondément, me passe une main dans les cheveux. J’ai b’soin d’une clope. Et tant pis si c’est pas l’lieu pour l’faire. Pour fumer. J’m’en bats les c-…

Et puis, nouvelle surprise. Deux en quelques minutes, woah ! Quel truc de dingue ! Mais j’me fais toujours autant chier. Quoi que. Il gribouille un truc sur son papier. Et il me fait lire.

"Est-ce que vous pouvez aller vous faire me...?  S'il vous plaît ?"

… Là, trop c’est trop. J’explose de rire. Ouais, j’me fous ouvertement d’sa gueule. Et rien à cirer si ça lui plait pas. Tss. Fait pitié, le mioche quand même. Mais nope.

« Nan. J’t’ai dit d’m’le dire. Pas d’l’écrire. Sérieux, tu comptes te défendre des autres enfoirés comme ça ? En écrivant ? Tu t’es pris pour le Dallai Lama ou quoi ? Sors-toi les doigts du fion, bordel ! Agis ! Réagis ! Fais que’que chose, j’sais pas moi ! Colle m’en une, gueule moi d’ssus ! Mais bouge-toi enfin ! T’fais pitié là ! M’étonnerais pas qu’tu t’face massacrer à l’école toi. M’étonnerais même pas qu’on veuille pas d’toi dans un groupe. Qu’tu dois finir seul à t’faire chier comme un rat mort pendant les pauses… »

Et puis, c’est moi qui en marque une, de pause.

« Haa… mais c’est p’t’être pour ça qu’tu comportes vraiment comme un lâche… t’as dû t’faire bizuter… t’as la trouille des autres, en fait… alors tu t’terre comme un rat pitoyable… »

Moi ? Essayer de le pousser à bout pour le faire réagir ? Naaan… à peine. Pas mon genre du tout. Mais sérieux, faut bien ça. J'suis pas sûr de réussir à m'amuser sinon. Et puis, je sors mon paquet de clopes, en tire une que j'allume, la coinçant entre mes deux lippes. J'espère qu'il va se bouger. Sinon j'risque d'être un peu plus virulent. Parce que non, j'ai vraiment pas envie de lâcher l'affaire. J'ai envie de voir ce que ça peut faire, un ridicule moucheron qui s'énerve, qui sort de ses gonds, qui se défend.
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Enryo Sakuran
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MessageSujet: Re: Premiers pas en dehors des murs   Premiers pas en dehors des murs EmptyVen 1 Juil - 7:49

Évidemment, la pauvre manoeuvre tentée par le jeune homme n'avait pas marché. Non seulement son interlocuteur forcé restait toujours là, mais en plus, il commençait à rire. Pour être tout à fait exact, Enryo n'avait pas non plus imaginé une seconde que cela pourrait marcher... mais enfin ! Pouvait-on lui en vouloir de faire ce que lui disait l'autre ?
Enryo soupira et se demanda s'il devait recommencer à lire son livre et à s'enfermer à nouveau dans son petit monde où il était si bien. Il baissa les yeux sur son manuel justement et le regarda avec une forme d'envie. Il ne l'ouvrit pas néanmoins, se disant bien que cela serait inutile.

L'autre continuait d'insister lourdement. Comment pouvait-il ne pas comprendre ?

En général, on lui foutait la paix assez rapidement, ce qui convenait parfaitement au Tokyoïte. Certes, certains pouvaient le prendre pour leur tête de turc mais ils se lassaient tellement vite. Celui-là, c'était une autre paire de manches. Apparemment, il n'avait vraiment rien d'autre à faire et avait dû se fixer un objectif bien particulier.
Surtout, les gens comprenaient rapidement que Enryo devait avoir un problème (qu'ils considéraient généralement comme physique) puisqu'il ne prononçait pas un seul mot. Ils lui accolaient l'étiquette de "muet" et passaient à autre chose. Là aussi, le jeune homme ne s'en trouvait que mieux puisque cela lui évitait de formaliser son "handicap". Il n'aimait pas réellement ces moments-là.

L'inconnu pourtant ne voulait pas en démordre. Pendant une seconde ou deux, Enryo lui lança un regard en fronçant les sourcils.

C'était ce regard que l'on lançait aux gens dont on n'était plus tout à fait sûr de la santé mentale, ou quand on se demandait s'ils prenaient bien conscience de la situation. Pourquoi insister tant à ce qu'il parlât ?
Cette expression dans le regard disparut bien vite et il redevint à une forme d'indifférence. Qu'est-ce qui pourrait bien lui arriver de pire de toute manière ? Enfin, puisque l'autre ne comprenait visiblement pas, il faudrait se montrer très clair là-dessus. Peut-être qu'après, cet inconnu se sentirait suffisament bête d'avoir si longuement insisté et qu'il partirait ?

Alors il fit ce qu'il faisait d'habitude : il ouvrit légèrement la bouche, mit ses mains sur sa gorge et hocha négativement la tête. Il lui arrivait parfois d'essayer directement le langage des signes, quand il avait envie de discuter avec quelqu'un et qu'il avait le fol espoir que la personne comprît cela (Espoir presque invariablement douché) mais en l'occurrence, il n'avait absolument aucun espoir que son interlocuteur comprît le langage des signes, et surtout, il n'avait pas envie de discuter avec une personne aussi rustre vis-à-vis de lui.

Pour autant, il soutint le regard de son interlocuteur. Là. Il ne pouvait pas parler. Est-ce que cet aveu serait suffisamment humiliant pour que l'autre cessa de le pousser dans ses derniers retranchements ?
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