« C'est un joli monde. Brisé, mais joli. » - Cael Vulcain.

couleur des yeux — t'as les yeux bruns toi. mais, tes yeux à toi, ils sont profonds, on peut y lire toute la tristesse du monde. dans tes yeux, on peut lire que tu es perdu et que tu veux oublier, encore, toujours. t'as des yeux de tristesse. ; couleur des cheveux — des cheveux châtains, une couleur assez simple, pourtant pas si commune que ça, au japon. ; taille — tu n'es pas bien grand, peut-être le mètre soixante-quinze ? un peu moins, même, sans doute. mais tu t'en fiches de toutes façons, tu es comme tu es, tu t'acceptes comme tu es. ça fait bien longtemps que tu as arrêté de faire attention au regard des autres. ; poids — t'es pas quelqu'un de bien gros, mais tu as ce qu'il faut, là où il faut. tu n'es pas non plus le body builder, abusons pas, mais tu as des muscles assez solides. tu manges tout ce qui te passe sous la main, mais tu grossis pas vraiment. ; tatouages ou piercings — quand tu étais petit, tu t'es fait faire un piercing à l'oreille. une petite pierre lumineuse que tu touches parfois, pour te rassurer, quand tout va mal, quand ton cœur souffre de tout ça. ; style vestimentaire — franchement, tu t'habilles comme quelqu'un qui chercher à faire un minimum attention à lui, sans pour autant se prendre la tête et passer des heures le matin à chercher des habits. tu t'habilles comme tu t'habilles. t'as ton style bien à toi, et tu t'en contentes.

Nom du pouvoir — Toucher sensoriel.
Description du pouvoir — Tu es étrange, Cael. Tu es un homme, enfin, c'est ce que tu penses -pensais, même. Tu es une personne avec un don. Quelqu'un capable de créer. Tu peux créer, non pas de la matière, mais des sensations, des émotions. La peur, le désir, la douleur, la joie, et bien d'autres encore sont contenus dans tes mains, dans sa peau, dans ton corps. Toutes ces choses peuvent être transmises par le biais de ton corps, d'un simple contact, à la condition qu'il soit continu.

Seulement, il y a toujours un inconvénient. Toujours. Tu ressentiras constamment la même chose que la personne que tu touches. Ainsi, si tu choisis de faire souffrir quelqu'un, tu souffriras tout autant, à la même intensité, jusqu'à ce que tu rompes le contact.

Qui es-tu réellement Cael ? Que penses-tu de la vie ? Rien ? Rien. Tu le vois juste. Tu vois juste ce monde qui se brise sous tes yeux. Tu vois la souffrance qui apparaît à chaque coin de rue. Certains pensent que tu es pessimiste. Mais ne l'es-tu pas ? Ne penses-tu donc pas que ce monde court à sa perte ? Tu as mal en voyant tout ça.  C'est un joli monde qui s'étend devant tes yeux. Un joli monde brisé. Un monde blessé, qui n'attend que sa mort. Tu la vois. Tu vois la déchéance qui arrive et tu n'as plus envie que de te replier sur toi-même.

On le voit dans ton regard qui s'assombrit, sur ta peau qui frémit, sur tes épaules qui s'affaissent à chaque mauvaise nouvelle que tu apprends. On voit cette tristesse qui te colle au corps et qui ne t'épargne pas. On voit le dégoût que tu as pour ces personnes, étoiles comme humains, qui se permettent de juger. On voit ce rejet dans tes yeux, celui-là même qui hait ces personnes égoïstes, ces personnes sûres d'elles, qui se sentent au-dessus des autres. Trop au-dessus.

Tu les hais, oui, tu es gris, oui. Tu n'es pas tout blanc, car tu arrives à ressentir cette aversion envers certaines personnes. Tu n'es pas noir, car tu arrives à éprouver cette tendresse, cette affection envers les gens que tu aimes. Ces personnes qui te font sourire et qui te font oublier un peu ce monde en morceaux, ces personnes qui te donnent envie de continuer à avancer. Sans eux tu n'es rien, et tu le sais bien.

Tu peux paraître froid, détestable, méprisant et pas seulement. Mais ce n'est qu'un masque. Un masque pour te cacher. De quoi ? Toi même tu ne le sais pas. Tu es juste méfiant. Tu as juste peur de ce que tu ne connais pas. Tu as peur d'eux, les autres, ceux qui pourraient te vouloir du mal.

Mais tu es quelqu'un de tendre. Derrière tout ça, tu as besoin d'amour. Tu as besoin de quelqu'un qui accepterait de te montrer que tout le monde n'est pas là pour te faire du mal. Tu aurais besoin de personnes capables de te faire sourire, encore et encore, sans jamais que tu ne t'arrêtes. Tu as besoin de personnes qui te montrent la beauté du monde.
Et, même si tu joues le méchant, ce que tu n'es pas réellement, même si tu te méfies, tu n'hésites pas à tendre la main, quand tu vois que tu peux aider.
Oui, Cael. Tu te caches juste, car tu as peur de souffrir. Tu caches juste une âme en peine.

Mais, tu bouges. Tu aimes la vie, mais n'y tiens pas. Tu penses à la mort, mais ne la redoutes pas. Tu souris, quand tu es à l'aise. Tu ris, quand tu en as envie. Seul, entouré. Qui sait quand est-ce que ça arrivera. Tu as ta bulle. Tu as tes crises de folie où tu te mets à courir à travers la rue en criant. Tu montres tes faiblesses, un peu, peut-être, sûrement, je n'en sais rien. Parfois tu te laisses aller, tu laisses tout craquer, même s'Ils sont là. Tu t'en fiches. Tu as arrêté de vivre pour les autres, parce que les autres n'ont jamais pensé à vivre pour quelqu'un d'autre qu'eux-mêmes. Alors tu es seul, alors tu vis seul. Avec ton sourire, le matin dans le miroir, avec tes chansons que tu cries à travers ton appartement, même si les voisins t'entendent, qu'est-ce que ça peut bien leur faire ?

Tu vis, juste, un peu. Même si tu es mort et que certains te pensent vides.

Cinq ans —
Ploc. Ploc. Ploc.
C'est le bruit des gouttes d'eau qui tombent à côté de toi. Ces gouttes d'eau qui viennent s'écraser contre le sol, dans un bruit stressant. Mais tu ne réalises rien. Toi tu n'es qu'un enfant. Tu as cinq ans. Tu as cinq ans, et tu es là, au milieu de la ruelle sombre. Tu ne sais pas trop qui tu es, ni ce que tu fais ici. Tu ne sais rien, tu ne te souviens de rien. Qui es-tu ? Oui, qui es-tu ?
Il n'y a rien dans ton esprit. Non. C'est le néant, mis à part ce mot. « Cael ». Cael, le seul mot qui te vient à l'esprit quand tu cherches à savoir quelque chose. Mais tu n'as que cinq ans Cael. Tu ne sais pas d'où tu viens, tu ne sais pas où tu vas, tu ne sais même pas qui tu es, Cael.

La vie, tu ne la connais pas. Tu ne connais rien de ce monde. Tu ne sais pas ce qu'est la douleur, tu n'as pas vu la souffrance, tu n'as pas affronté l'égoïsme. Tu n'as encore fait face à rien. Toi, tu es juste là, debout dans la rue, avec tes petits pieds nus, qui sont froids et mouillés. Tu es juste là, à attendre que quelqu'un te regarde et t'emmène, parce que tu ne sais pas ce que tu dois faire. Tu es juste là, avec ta sorte de robe de nuit blanche. Blanche comme les cieux, blanche comme la pureté.

Et tout devient noir, tu perds connaissance. Mais tu ne sais même pas ce que c'est, que de perdre connaissance.

Neuf ans —
Baboum. Baboum. Baboum.
C'est le bruit de ton coeur, les battements qui viennent frapper contre ta poitrine. Ce bruit régulier, rapide, qui te fait te sentir vivant. Ton corps est en sueur. Tu as mal, tu as peur, depuis ce jour. Le seul jour dont tu te souviens. Celui où tu étais dans cette ruelle sombre, à te demander qui tu étais. Rien ne te revient. Tu ne sais rien d'autre sur toi, que ton âge et ton prénom.

Mais tu as vécu Cael. Oui, quelqu'un s'est arrêté pour toi, ce jour là. Quelqu'un s'est approché de toi, et t'as tendu la main. On t'a demandé ton prénom, et ce que tu faisais, là, tout seul. On t'a même demandé « Où sont tes parents ? ». Mais tu n'avais rien à répondre. Tu ne savais pas qui étaient tes parents, et tu ne le sais toujours pas. Tu ne sais rien, tu es perdu. Seulement, ils ont été gentils. Ils t'ont aidé, ils t'ont sauvé d'une mort certaine à ton âge, voire même pire. Ils t'ont donné un nom, t'ont donné une identité et tu as pu vivre comme un enfant de ton âge.

Et il y a de cauchemar, qui, depuis ce jour, ne t'a plus quitté. Ce cauchemar, ce rêve, tu ne sais pas trop, mais à chaque fois, tu te réveilles, surpris, effrayé, les yeux brillants. Dans ce songe, tu es une étoile. Tu es là-haut, tu brilles, tu sembles heureux, tu es une jolie étoile, même. Mais un jour, tu disparais du ciel. Tu n'émets plus de lumière, et tu deviens la personne que tu vois dans le miroir. Et tu tombes. Tu tombes, encore et encore. Et tu t'écrases, là, quelque part sur Terre.

Mais penses-tu que ce n'est qu'un simple rêve ?

Treize ans —
Fuiii.
C'est le bruit du vent qui vient siffler près de tes oreilles. Et toi tu es là. Tu es allongé, dans l'herbe fraîche. Tu te demandes ce que tu fais ici, à attendre. Tu ne sais même pas ce que tu attends. Sûrement personne, car vous avez abandonné le pays d'où vous venez. Vous êtes partis au Japon, et tu n'as même pas cherché à savoir pourquoi. Tu t'en fiches. Ca t'importe peu. Tu te fiches de tout, pour le moment, tu veux juste profiter de cet instant.

Tu observes le ciel. « Est-ce que les nuages vivent ? ». Cette question est pourtant ridicule. Mais, en partant de ce raisonnement, il serait aussi ridicule de se demander si les étoiles vivent réellement. Mais tu sais qu'elles existent et vivent. Tout le monde en parle. Et parfois, tu te souviens de ce rêve. Celui-là, qui te hantait, plus petit. Ce rêve d'une nuit étoilée, d'une maison chaude qu'est la voûte céleste.

Ta mère s'approche de toi et s'allonge à tes côtés. Elle attrape ta main, sans rien dire, et tu fermes les yeux, cherchant à l'apaiser grâce à ton don. Quand elle vient près de toi ainsi, c'est qu'elle a besoin d'être au calme, loin de tout le stress qu'elle vit tout le temps avec son travail. Et tu fais de même, tu vas vers elle quand tu ne te sens pas bien.

Elle ne sait même pas que tu es capable de faire tout ça, rien qu'avec un don qui t'a été donné. Tu l'as découvert, un jour, sans raison particulière, quand tu as voulu faire mal à quelqu'un et que tu lui as attrapé le bras. Sans que tu ne fasses rien d'autres de particulier, vous vous êtes tous les deux écroulés par terre, de douleur. Il avait mal là où tu le tenais. Tu avais mal exactement au même endroit que lui.

Quinze ans —
Tac. Tac. Tac.
C'est le bruit de ton pied qui claque contre le carrelage. Tu es assis en tailleur devant quelques uns de tes amis que tu as pu te faire. Ils t'ont aidé à apprendre la langue, il y a un moment déjà. Tu leur lances un petit sourire et tu te lèves pour t'approcher du piano derrière toi. Avec délicatesse, tu poses tes doigts fins sur les touches, et tu laisses une mélodie s'échapper. D'abord seule. Puis ta voix vient la rejoindre. Liées. Comme si rien ne pouvait les séparer.

Tu souris quand tu chantes. Tu n'as rien qui vient noircir la beauté de la musique. Tu te laisses juste aller, à être toi-même. Personne ne regarde ton visage, personne ne voit les larmes qui coulent de tes yeux. Personne ne voit que tu ne te sens pas à ta place, ici bas. Personne ne peut le voir, non. Personne.

Dix-sept ans —
...
C'est la musique du silence, pendant ton sommeil. Vous êtes tous les deux dans le lit, collés l'un à l'autre. Tu lui touches la joue, pour l'apaiser, pour apaiser sa douleur. Tu l'aimes bien. Enfin, tu penses que tu l'aimes bien, tu ne le sais pas vraiment. Tu aimes bien, juste être collé à lui, ou elle, tu ne sais pas vraiment. Tu n'arrives jamais à savoir s'il s'agit d'un homme ou même d'une femme. Tu le, ou la, vois toujours dans tes rêves. Tu ne sais pas où est-ce qu'elle se trouve, cette personne qui est irrémédiablement liée à toi, amour, peut-être, lien inconscient, qui sait ? Tu attends juste de la voir.

Tu ouvres délicatement les yeux et observent le plafond. Tu es seul. Tu ne sais pas trop quoi faire de ta vie. Tes parents te disent juste de vivre ta vie comme tu l'entends, qu'ils n'ont pas à décider les études que tu prendras.
Peut-être devrais-tu te lancer dans la chanson ? Mais tu sais que c'est compliqué et qu'il est difficile d'en vivre. Alors peut-être les langues.

Vingt ans —
Crr. Crr. Crr.
C'est le grincement de tes pieds sur le sol de la maison. Tu t'approches de tes parents et tu t'assois sur le banc, devant eux qui sont à la table. Tu les regardes et leur lances un petit sourire. Tu ne sais pas trop comment leur dire ça. Tu restes là un long moment, sans savoir par où commencer. Puis tu commences à leur parler du fait que tu veuilles quitter la maison pour vivre de toi-même.

Tu veux vivre par toi-même, oui.

Vingt et un ans —
Tic. Tac.
C'est l'horloge qui avance, à chaque seconde, pendant que tu la fixes. Tu as envie de t'endormir. Tes doigts tapent doucement contre ton bloc-note. Tu t'ennuies. Tu détestes ce cours, mais tu adores cette matière. Tu adores les langues. Mais tu es coincé juste là, devant un professeur pas même capable de bien parler la langue qu'il enseigne. Comment peux-tu le dire ? Parce que tu es d'origine française et que tu es bilingue, à présent, même s'il te reste un certain accent.