Sujet: Un regard dérange plus qu'une claque. Dim 26 Juin - 17:19
Un regard dérange plus qu'une claque.#featMakenziJe venais de fondre dans la première ruelle venue, ne ralentissant ma course sous aucun prétexte. Remarquant que l'espace était vide et presque entièrement dégagée, j'avais aussitôt tapé un sprint à m'en décrocher les poumons. Ne pas ralentir ! Je ne dois ralentir sous aucun prétexte ! D'un coup d'épaule, j'avais fait tomber quelques poubelles, espérant que cela gênerait, rien qu'un peu, mes poursuivants. Je n'avais pas gaspiller du temps à jeter un coup d'œil par-dessus mon épaule pour voir si ma ruse avait fonctionné, les cris et les pas résonnant derrière moi n'avaient toujours pas cessés, alimentant ma détresse. Ils gagnaient du terrain ! Et merde ! Je ne pouvais même pas combattre ! Ils étaient bien trop nombreux et loin de n'être que de simples amateurs ! Même si je parvenais à en occire un... Pour le peu qu'ils aient connaissance de mon pouvoir... Ils n'hésiteront pas une seule seconde à me mettre à mort au risque de m'offrir une chance de riposter !
Changeant de tactique. J'avais cette fois-ci débouché sur une rue beaucoup plus grande et bondée de monde. Inévitablement, ma course avait perdu en vitesse. Il y avait tant d'individus, avançant tranquillement et lentement telle une insupportable horde de zombie alcoolisés, que je ne pouvais que courir en zigzag, bousculant et heurtant des passants malgré-moi. Heureusement, mon passage forcé dans la foule se refermait presque aussitôt après moi, les gens s'arrêtant pour pester verbalement contre mon ombre ou pour attarder leur regard surprit sur ma silhouette blanche. C'était inespéré, mais l'effet qu'avais ma tenue et les rumeurs associées à cette dernière, au vagabond blanc plus exactement, suffisaient à ralentir considérablement mes poursuivants. Cependant, impossible de m'en réjouir. Je commençais à perdre de l'allure. Un violent point de côté m'annonçait que j'approchais d'ores et déjà de mes limites.
Saisissant ma chance et profitant de l'avance que j'avais sur les quatre hommes, je m'étais baissé un instant, retirant vivement ma cape blanche, libérant ainsi ma chevelure blonde de sa capuche et ma tenue aussi élégante que sale et abimée du reste du vêtement. Le malaise... Tenant fermement ma cape contre mon torse, je m'étais relevé avant de rejoindre une ruelle sombre d'un pas lent. Aussitôt, une vague de panique me traversa, refermant ses mains invisibles et abominables sur ma gorge et sur mon cœur. Ne panique pas ! Ne panique pas ! Il fait sombre ! Personne ne va te voir ! Personne ne va te regarder ! Ne cède pas à la panique ! J'avais bon me répéter ces encouragements en boucle, j'avais bon me concentrer sur ma démarche que je voulais lente et naturelle, me rassurer en me disant que c'était la meilleure solution, que sans la cape blanche, peu de chance que mes poursuivants me reconnaissent de loin et de dos... Je ne pouvais m'empêcher d'être terrorisé. Pourtant, mes poursuivants m'avaient perdu de vue et c'était là mon unique chance de m'en tirer indemne. Pourtant, pourtant...